Histoire de la vie et des ouvrages de J. de La Fontaine, Volume 2

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Page 125 - J'en use d'autre sorte ; et, me laissant guider, Souvent à 'marcher- seul j'ose me hasarder. On me verra toujours pratiquer cet usage. Mon imitation n'est point un esclavage : Je ne prends que l'idée, et les tours, et les lois Que nos maîtres suivaient eux-mêmes autrefois. Si d'ailleurs quelque endroit, plein chez eux d'excellence, Peut entrer dans mes vers sans nulle violence, Je l'y transporte, et veux qu'il n'ait rien d'affecté. Tâchant de rendre mien cet air d'antiquité...
Page 31 - Que me servent ces vers avec soin composés? N'en attends-je autre fruit que de les voir prisés? C'eSt peu que leurs conseils, si je ne sais les suivre, Et qu'au moins vers ma fin je ne commence à vivre; Car je n'ai pas vécu; j'ai servi deux tyrans : Un vain bruit et l'amour ont partagé mes ans.
Page 35 - Madame de La Sablière regarda d'abord cette distraction , cette désertion ; elle examina les mauvaises excuses , les raisons peu sincères, les prétextes, les justifications embarrassées , les conversations peu naturelles, les impatiences de sortir de chez elle, les voyages à Saint-Germain où il...
Page 40 - Les suivre en tout, c'est trop; il faut qu'on se propose Un plan moins difficile à bien exécuter, Un chemin dont sans crime on se puisse écarter.
Page 59 - Le poète comique semble s'être plus attaché aux ridicules et a peint quelquefois les formes passagères de la société; le fabuliste semble s'adresser davantage aux vices, et a peint une nature encore plus générale. Le premier me fait plus rire de mon voisin, le second me ramène plus à moi-même. Celui-ci me venge davantage des sottises d'autrui, celui-là me fait mieux songer aux miennes. L'un semble avoir vu les ridicules...
Page 184 - Jusqu'au point du jour on chanta, On but, on rit, on disputa. On raisonna sur les nouvelles ; Chacun en dit, et des plus belles. Le grand prieur "• eut plus d'esprit Qu'aucun de nous sans contredit : J'admirai son sens; il fit rage; Mais, malgré tout son beau langage Qu'on étoit ravi d'écouter, Nul ne s'abstint de contester.
Page 124 - Térence est dans mes mains, je m'instruis dans Horace ; Homère et son rival sont mes dieux du Parnasse. Je le dis aux rochers; on veut d'autres discours : Ne pas louer son siècle est parler à des sourds.
Page 259 - ... ce qu'elle a d'excellent. Lisez-le, et dites si Anacréon a su badiner avec plus de grâce ; si Horace a paré la philosophie et la morale d'ornements poétiques plus variés et plus attrayants; si Térence a peint les mœurs des hommes avec plus de naturel et de vérité ; si Virgile enfin a été plus touchant et plus harmonieux.
Page 173 - ... L'accident est encor moins rare. Hé ! qui pourroit être surpris Lorsque La Fontaine s'égare ? Tout le cours de ses ans n'est qu'un tissu d'erreurs , Mais d'erreurs pleines de sagesse. Les plaisirs l'y guident sans cesse Par des chemins semés de fleurs. Les soins de sa famille, ou ceux de sa fortune, Ne causent jamais son réveil...
Page 179 - Conti me parut lors mille fois plus légère Que ne dansent au bois la nymphe et la bergère : L'herbe l'auroit portée; une fleur n'auroit pas Reçu l'empreinte de ses pas : Elle sembloit raser les airs à la manière Que les dieux marchent dans Homère.

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