Images de page
PDF
ePub

Des vives douleurs

Et des pleurs qu'il nous coûte, Fait qu'on en redoute Toutes les douceurs.

(à l'Egyptienne.)

Il est doux, à votre âge,
D'aimer tendrement
Un amant

Qui s'engage;
Mais, s'il est volage,
Hélas, quel tourment!

L'ÉGYPTIENNE.

L'amant qui se dégage
N'est pas le malheur;
La douleur

Et la rage,
C'est que le volage

Garde notre cœur.

L'ÉGYPTIEN.

Quel parti faut-il prendre
Pour nos jeunes cœurs ?

L'ÉGYPTIENNE.

Faut-il nous en défendre,
Et fuir ses douceurs?

L'ÉGYPTIENNE.

Devons-nous nous y rendre',

Malgré ses rigueurs.

TOUS DEUX ENSEMBLE.

Oui, suivons ses caprices;
Ses douces langueurs;
S'il a quelques supplices,
Il a cent délices

Qui charment les cœurs.

DEUXIÈME ENTRÉE DE BALLET.

Les Egyptiens et Egyptiennes dansent, et font sauter des singes qu'ils ont amenés avec eux.

FIN DU SECOND INTERMÈDE.

ACTE II I.

SCENE PREMIÈRE.

BERALDE, ARGAN, TOINETTE.

BERALDE.

HẺ bien! mon frère, qu'en dites-vous ? Cela ne yaut-il pas bien une prise de casse 18?

TOINETTE

Hom! de bonne casse est bonne!

BERALDE.

Oh ça, voulez-vous que nous parlions un peu ensemble?

ARGAN.

Un peu de patience, mon frère, je vais revenir.

TOINETTE.

Tenez, monsieur, vous ne songez pas que vous ne sauriez marcher sans bâton.

Tu as raison.

ARGAN.

[blocks in formation]

N'abandonnez pas, s'il vous plaît, les intérêts de votre nièce.

BERALD E.

J'emploierai toutes choses pour lui obtenir ce qu'elle souhaite.

TOINETTE.

Il faut absolument empêcher ce mariage extravagant qu'il s'est mis dans la fantaisie ; et j'avais songé en moi-même , que ç'auroit été une bonne affaire de pouvoir introduire ici un médecin à notre poste, pour le dégoûter de son monsieur Purgon, et lui décrier sa conduite 19. Mais comme nous n'avons personne en main pour cela, j'ai résolu de jouer un tour de ma tête.

Comment!

BERALD E.

TOINETTE.

C'est une imagination burlesque. Cela sera peutêtre plus heureux que sage. Laissez-moi faire. Agissez de votre côté. Voici notre homme.

SCENE III.

ARGAN, B ER AL DE.

BERALD E.

Vous voulez bien, mon frère, que je vous demande, avant toute chose, de ne vous point échauffer l'esprit dans notre conversation.

Voilà qui est fait.

ARGAN.

BERALD E.

De répondre, sans nulle aigreur, aux choses que je pourrai vous dire.

Oui.

ARGAN.

BERALD E.

Et de raisonner ensemble sur les affaires dont nous avons à parler, avec un esprit détaché de toute passion.

ARGAN.

Mon Dieu! oui. Voila bien du préambule!

BERALD E.

D'où vient, mon frère, qu'ayant le bien que vous avez, et n'ayant d'enfans qu'une fille, car je ne compte pas la petite; d'où vient, dis-je, que vous parlez de la mettre dans un couvent?

« PrécédentContinuer »