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L'AMI DE LA RELIGION

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N° 3116.

SAMEDI 27 AVRIL 1839.

SUR 1.A REVUE ECCLÉSIASTIQUE.

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de Jésus-Christ, il conseille de dire aux mourans : «Le cœur sacré de Jé

sus

Dans cette même livraison de septembre, le rédacteur trouve mauvais Dans notre numéro du 5 janvier, que M. l'Archevêque de Paris, dans nous avons fait connoître l'esprit et une circonstance solennelle, eût parlé le but de ce recueil qui paroît depuis de la dévotion au Sacré-Cœur. On l'année dernière. Il a été évident sait assez que cette dévotion est pour pour tout homme de bonne foi que certaines gens un sujet continuel de la Revue ecclésiastique n'avoit d'autre déclamations et de plaisanteries. objet que de réveiller de tristes que- Puisqu'ils ont l'air de respecter l'aurelles. Les discussions auxquelles torité de Bossuet, il faut leur rappeelle se livre, les faits qu'elle rap-ler que ce grand évêque ne faisoit porte, les ouvrages qu'elle recom- pas du Sacré-Cœur un objet de railmande, tout indique ses prédilec-lerie. Dans ses réflexions sur l'agonie tions et ses antipathies. Nous parcourrons rapidement les livraisons de ce recueil, et toutes nous mons-Christ a été rempli dans sa pastreront la tendance de ce journal. sion de la douleur de vos péchés; il Dans les livraisons de septembre et faut participer à cette douleur, s'y de novembre, le rédacteur poursuit unir et la demander, l'offrir en supcritique des conférences de plément de la foiblesse de la vôtre.» M. l'abbé de Ravignan. Il nous atta-(OEuvres de Bossuet, éd. de Vers., que nous-mêmes personnellement t. x, p. 596.) sur l'état de pure nature, et nous oppose la doctrine du catéchisme; mais ce qui pourroit nous consoler, que ce catéchisme est celui qui est connu sous le nom de catéchisme de Naples, et qui a pour auteur l'abbé Gourlin, théologien appelant du dernier siècle, oracle de son parti, et qui présidoit à la rédaction des Nouvelles ecclésiastiques. Il y a bien de l'affectation à s'appuyer d'une telle autorité. Plus loin, le rédacteur recommande comme excellent un autre ouvrage du même Gourlin, les Instructions pour les dimanches et fétes, publiées sous le nom de M. de Fitz-James, évêque de Soissons, qui adoptoit complaisamment les productions du parti janséniste.

c'est

Tome CI. L'Ami de la Religion.

Dans la livraison d'octobre, on se plaint du despotisme épiscopal et de l'abus de la puissance exorbitante déférée aux évêques depuis le concordat. On prétend que les exemples d'interdits arbitraires et de faits tyranniques se reproduisent journellement. C'est un trait de sagesse et de prudence en effet de venir aujourd'hui déclamer contre l'autorité épiscopale si entravée dans la plupart de ses actes, et d'aigrir le clergé du second ordre contre ses chefs, dans un temps où un esprit général d'indépendance tend à affoiblir les ressorts de la discipline. Plus loin, le rédacteur fait une critique tout-à-fait malveillante et partiale de la circulaire de M. de Salvandy, du 1er novembre,

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relativement aux visites épiscopales dans les colléges. Il n'y a pas moins de taquinerie dans des réflexions sur les prières pour les ames du purgatoire. L'auteur ne veut point qu'on dise qu'il y a dans le purgatoire des ames délaissées pour qui personne ne prie, et il objecte qu'à la messe il y a deux endroits où le prêtre prie pour les morts, et qu'on célèbre tous les aus le 2 novembre une commémoration générale pour tous les trépassés. Mais c'est une chicane. Outre ces prières générales pour tous les morts, il est à désirer qu'il y en ait de spéciales pour les morts qui peuvent nous intéresser; et quand on parle des ames délaissées, on entend celles auxquelles personne ne s'intéresse nommément.

Dans cette même livraison d'octobre, on trouve les quatre articles de 1682.

Dans la livraison de décembre, est un très-long article contre la conception immaculée de la sainte Vierge, L'auteur reconnoît que l'opinion de la conception immaculée est aujourd'hui fort répandue. L'Eglise la favorise, la faculté de théologie de Paris l'avoit adoptée; c'en est assez pour qu'un parti d'opposition la rejette. Et admirez l'à-propos; l'article de la Revue a paru quelques jours avant le mmandement de M. l'Archevêque, qui établit la fète de la Conception immaculée, et dans la livraison suiyante, l'auteur se félicite de son article comme d'une heureuse inspiration pour tenir en garde les fidèles contre le nouveau dogme. L'heureuse inspiration, en effet, d'attaquer la doctrine de son évéque, et d'exhorter à ne pas célébrer une fète qu'il établit! C'est toujours le même esprit d'opposition.

Un autre article de cette livraison traite de l'utilité des instructions sur la grâce, mais c'est à condition, bien entendu, que ces instructions seront faites dans le sens janséniste. Et en effet, l'auteur s'appuie de l'autorité du savant Tamburini, qu'il appelle une imposante autorité. Or cette autorité si imposante est celle du coryphée du parti janséniste en Italie, d'un membre du synode réprouvé de Pistoie, d'un professeur chassé de l'université de Pavie, où il s'appliquoit à pervertir l'enseignement, d'un thẻologien dout presque tous les écrits ont été condamnés à Rome, etc. En vérité, c'est bien s'afficher soi-même que de se faire le prôneur d'un docteur si suspect, et d'un écrivain si partial et si hostile.

Dans ce même article le rédacteur recommande à ses lecteurs un excellent ouvrage qui se distingue spécialement par la force des preuves et une profonde érudition. Or, quel est donc ce livre merveilleux, dont le théologien de la Revue fait un si pompeux éloge? On ne s'en douteroit certainement pas; c'est un livre qui a pour titre : Dialogues sur la grace efficace par elle-même, entre Philocharis et Aléthozète. Ce livre a pour auteur un chanoine de Vannes, mort il y a quelques années, l'abbé Mahé. C'est bien la production la plus misérable, la plus ridicule, la plus déclamatoire qu'il soit possible. Nous en avons rendu compte dans ce Journal, numéro du 10 janvier 1821, tome xxvi, p. 257. Il suffira de dire ici que l'abbé Mahé essaie de réchauffer des questions assoupies; qu'il accuse l'Eglise d'avoir laissé s'obscurcir les plus importantes vérités, et qu'après avoir poursuivi avec acharnement le molinisme, il finit

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par avouer que ce système est aujourd'hui peu répaudu, et que les Jésuites même paroissent l'avoir abandonné. Voilà le livre que l'auteur de la Revue vante comme excellent, et veut que tous ses lecteurs consultent. Cela fait honneur à son goût et à sa sagacité.

La livraison de février commence par un article sur les indulgences, L'auteur se plaint qu'on les prodigue, et que les papes s'en soient réservé la concession. Comme cet article doit avoir une suite, nous y reviendrons. En attendant, on remarquera cette affectation à toujours blâmer ce qui se fait dans l'Eglise.

L'article qui suit n'est pas moins hostile; il offre des réflexions sur les promesses faites à l'Eglise. L'auteur n'attaque pas directement l'unité, la visibilité et l'indéfectibilité de l'E

La livraison de janvier commence par un article sur l'obéissance, ou plutôt contre l'obéissance. L'auteur vent que les inférieurs soient juges des ordres de leurs supérieurs. Nous concevons très-bien cette doctrine de la part de gens qui depuis près deglise; oh non! cela seroit trop crû. 200 ans refusent de se soumettre aux décisions des papes et des évêques. Cette doctrine est très commode pour l'orgueil, pour l'indocilité, pour l'esprit d'erreur, et il faut remarquer que c'est aux supérieurs ecclésiastiques que la Revue en veut spécialement. Son article est donc encore un article d'opposition. La maxime, d'ailleurs, est très-peu sûre dans la pratique. Tous les maîtres de la vie spirituelle recommandent l'obéissance la plus entière. Tous les chefs d'ordre ont fait de cette espèce d'obéissance la base de leurs règles et le fondement de leurs instituts. Bossuet, dans ses lettres de direction, veut l'obéissance la plus absolue, et il s'exprime souvent sur ce sujet de la manière du monde la plus forte. On engage le théologien de la Revue à lire ses lettres.

Nous ne parlons point d'une anagramme des paroles de la consécration; cette anagramme est assez curieuse, mais c'est beaucoup que d'y avoir consacré douze pages.

Mais il arrive à peu près au même résultat, en cherchant à prouver qu'il y a dans l'Eglise des temps de divisions, de troubles et d'obscur cissemens, où la verité est méconnue et où l'erreur paroît avoir prévalu Il s'amuse à en chercher des exemples dans l'histoire de l'Eglise, et il les énumère avec une complaisance marquée. L'esprit de tènèbres, dit-il, a non-seulement su jeter le doute sur les dogmes les plus précieux et les plus importans de la religion, il a failli encore plus d'une fois faire taire la vérité elle-même.

Il combat donc le principe admis par les théologiens, savoir, que la majorité des pasteurs doit toujours connoître la vérité, et que le plus grand nombre des évêques ayant le pape à leur tête, n'embrasseroit jamais l'erreur. Selon lui, au contraire, l'Eglise ne conserve et ne confesse la vérité dans les temps de crise que par le petit nombre d'hommes fidèles qu'elle possède toujours dans son sein. C'est évidemment un

Dans cette livraison et dans la sui-système imaginé pour échapper aux yante, sont deux articles en réponse décisions et aux condamnations porà l'Ami de la Religion. Nous en di-tées à Rome contre les erreurs d'un rons deux mots tout à l'heure. parti, décisions reçues avec respect

dans toute l'Eglise. Il vaut mieux | damné cette proposition que le jan

changer la théologie que d'admettre un principe d'après lequel il faudroit reconnoître qu'on est dans le parti de l'erreur.

sénisme est un fantome. Elle voudroit nous rejeter dans des discussions sur l'état de pure nature et sur la grâce; nous nous en garderons bien. Nous L'auteur n'a garde d'oublier les demandons la grâce, sans chercher à progrès de l'arianisme au Iv° siècle, expliquer comment elle opère; assez et il cite ce mot de saint Jérôme, d'autres se sont égarés là-dessus. que l'univers s'étonna de se trouver Nous n'avons jamais prétendu dispuarien. Mais saint Jérôme a voulu ter avec l'auteur de la Revue, nous dire par là, comme le remarque n'avons voulu que montrer son esBossuet, que tout s'étoit fait par sur-prit et la tendance de ses articles. Il prise. On trompa les évêques par des est évident pour tout le monde qu'ils formules captieuses, mais ils n'adop- n'ont d'autre but que de ressusciter tèrent point l'erreur. Le premier dé-les doctrines du jansénisme. Si l'on 'cret du concile de Rimini lui-même, fat un renouvellement du concile de Nicée et de la condamnation des ariens. On peut voir là-dessus Bossuet dans sa Deuxième instruction pastorale sur les promesses de l'Eglise.

Le théologien de la Revue exagère donc le mal pour soutenir son système. Il prend plaisir à humilier l'Eglise pour le besoin de sa cause. Il exagère encore plus dans ce qu'il dit du nestorianisme et de l'eutychianisine, où la crise fut beaucoup moins violente, puisque l'église d'Occident s'en ressentit très-peu. II en est de même des iconoclastes et du schisme de Photius, où l'auteur s'est plu à présenter la défection et les ravages de l'erreur comme bien plus considérables qu'ils n'étoient

eût pu méconnoître ce but dans les trois premières livraisons, il est impossible de ne pas avouer qu'il éclate dans les livraisons subséquentes, et nous avons remarqué tout à l'heure une affectation palpable à préconiser les noms, les livres, les principes et les opinions chers au parti. Cela ne sauroit être douteux pour les gens bonne foi.

de

Nous donnerons pourtant une petite satisfaction au théologien de la Revue. Nous disions dans notre numéro du 5 janvier : Que signifie cette phrase, que les saints sont créés dans les bonnes œuvres? Quand on veut faire de la théologie, la première règle est d'étre clair. La Revue nous renvoie à la première épître de saint Paul aux Ephésiens, ch. 2, v, 9 et 10, où il est dit que nous sommes l'ouvrage de Dieu, étant créés en JésusNous arrivons aux réponses que la Christ dans les bonnes œuvres que Dieu Revue a essayé de faire à notre article a préparées afin que nous y marchions. - du 5 janvier sur ses premières livrai-Ainsi, nous le reconnoissons, nous sons. Elle nous reproche des person-avions eu tort de nous étonner de la nalités, et il n'y en a point dans notre article. Elle se plaint que nous ayons exhumé le fantome du jansé1nisme; nous lui ferons observer que l'assemblée du clergé de 1700 a con

-réellement.

phrase citée ci-dessus. Nous ne voulons point alléguer qu'il y a dans les épîtres de saint Paul, comme dit saint Pierre, des choses difficiles à comprendre; sunt quædam intellectu

Il sera dit aux mêmes intentions, à huit heures précises, des messes basses dans toutes les paroisses de, Paris.

difficilia; mais en même temps nous n'avons point traité le langage du Saint-Esprit de galimatias, comme la Revue a la bonté de le supposer. Il y a indulgence plénière pour Encore moins peut-on nous repro- tous les membres de l'œuvre, qui, cher de blasphemer, comme elle a la vraiment pénitens, s'étant confessés charité de le dire par trois fois. Cette et ayant reçu la communion, visitemanière d'interpréter notre méprise ront quelque église ou chapelle autoa bien l'air d'une vengeance pour la risée et y prieront pour le bien de liberté que nous avions prise de si-l'Eglise et suivant les intentions du gualer l'esprit qui présidoit à la ré- souverain pontife.

daction de la Revue.

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NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES. ROME. - Le Saint-Père a conféré la charge de sacriste pontifical au Père Joseph Castellani, des ermites de Saint-Augustin, curé de l'église dédiée à ce saint docteur, à Rome.

rés

Nous renvoyons à ce que nous avons déjà dit bien des fois de cette belle œuvre. On sait que le trésorier est M. Choiselat, rue du Pot-deFer, vis-à-vis Saint-Sulpice.

que

Le Droit de dimanche 21 se félicitoit de publier le document judiciaire le plus important, la sentence rendue contre Jésus-Christ par Ponce-Pilate,, Le 9 avril, les cardinaux, prélats et consulteurs de la congrégation des gouverneur-régent de la Basse-Galilée, Rits, s'étant réunis devant Sa Sain- ce document étoit apocryphe. PonceCe titre seul auroit pu l'avertir teté, ont discuté, pour la troisième Pilate n'étoit point gouverneur de la fois, les doutes sur les miracles opé- Basse-Galilée; il gouvernoit la Jupar l'intercession de la vénérable servante de Dieu, Sœur Marie-Fran-daam, dit saint Luc, dée, procurante Pontio- Pilato Jutandis que la çoise des Plaies de Jésus-Christ, du Galilée obéissoit à Hérode, Tetrarcha, liers ordre d'Alcantara, morte à Na-autem Galilea Herode. Plus loin la ples, sa patrie, le 6 octobre 1791, sentence porte: Ponce - Pilate assis en grande réputation de sainteté. L'exercice héroïque des vertus de surément, cette expression présidial sur le siége présidial du Prétoire. Ascette vénérable avoit été approuvé n'est pas romaine. D'ailleurs, on a par Sa Sainteté, par décret du 12 oublié que Ponce-Pilate n'a pas février 1832. porté de sentence contre le Sauveur; il l'abandonna aux Juifs, tradidit voluntati eorum; il leur avoit dit un peu auparavant: Accipite eum vos et secundùm legem vestram judicate.

PARIS.

-

Le vendredi 3 mai, à neuf heures précises du matin, une messe basse sera célébrée dans l'église Saint-Sulpice par M. Lemercier, ancien évêque de Beauvais, pour rendre grâces à Dieu des succès de l'œuvre de la Propagation de la Foi et pour le prier de continuer à la bénir. Cette messe sera suivie d'une messe basse pour les missionnaires et les souscripteurs décédés. Il n'y aura pas de quête pour l'ou

vre.

Nous ne rapporterons pas les autres raisons qui prouvent que cette sentence est supposée. Le style de ce document, sa date, les témoins qui signent la sentence, tout cela trahit la fiction. On prétend que le docu→ ment a été trouvé dans un vase antique de marbre blanc, en faisant des fouilles à Aquila, royaume de Naples, en 1280. Un autre journal,

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