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quiétude sur ce qui me manquoit de science et de vertus pour remplir dignement les hautes fonctions de l'épiscopat, dont la charge m'avoit été imposée à un âge très-avancé. Ce n'est point l'amour du repos, après une longue vie qui n'a point été sans épreuves et sans peines; ce n'est point le désir de me réunir à mes parens; il est loin de moi ce temps, où, après quelques années d'absence, arrivant dans ma patrie, j'apercevois de loin le toit de la maison paternelle, je sentois mon cœur ému d'une douce joie. Hélas! les amis, les anciens de la famille, ont cédé la place à deux générations ; je suis resté seul d'une très nombreuse famille, comme le vieux chêne de la forêt que la hache du bûcheron a respecté; et je ne vois autour de moi que les rejetons d'une jeunesse dont les actions et les pensées ont peu derapport avec les graves et sérieuses habitudes de la vieillesse.

de Dieu et de l'Eglise, il ranime le cou rage des pasteurs, il en honore le ministère; ses paroles, ses conseils portent à la paix, et sa présence souvent met fin à de pénibles discussions: ces devoirs, je ne pouvois plus les remplir, j'ai cédé à ma conscience et j'ai déposé la houlette pastorale, en demandant à Dieu d'accorder à l'église d'Orléans un pasteur selon son cœur, qui réparât et mes fautes et mes impuissances.

Ne pensez pas que le sacrifice que Dieu a demandé de moi ne coûte pas à mon cœur; la vieillesse qui démolit tout, n'a point éteint en moi ni la sensibilité, ni la reconnoissance que je dois généralement à tout mon diocèse, si gratuitement bienveillant pour moi, pour lequel j'ai fait si peu de choses; et je ne serois peut-être pas exempt d'une vaine complaisance pour moi même, si je n'avois pas facilement compris que ce mouvement de faveur étoit un hommage religieux rendu à l'auguste ministère de l'évêque, et une généreuse indulgence pour ma vieillesse..

» La miséricorde de Dieu, qui a payé quelques années de souffrances et de travail en reculant les chances de la caducité, m'a fait oublier les inconvéniens du vieil âge; combien de fois Le vénérable évêque expose les n'ai-je pas dit à ceux de mes amis qui en faisoient la remarque, que je crai-heureux du bien dont il étoit le téjustes sujets de ses regrets. Il étoit gnois bien que ce ne fût là ma seule récom-moin et quelquefois le confident. Il pense! Mais il y a environ un an que la main de Dieu s'est retirée, j'ai passé une grande partie de ce temps sur le lit des douleurs, j'ai fait quelques efforts passagers, quelques actes de mon ministère, et j'ai facilement compris que les jours d'action s'étoient évanouis et que je ne pourrois plus désormais remplir le plus important devoir d'un évêque, celui de visiter les églises, les paroisses du diocèse. C'est dans ces visites que le premier pasteur ranime les religieux sentimens des peuples qui lui demandent la confirmation des chrétiens et qui s'y disposent par les instructions et les sacremens. Placé dans le sanctuaire, sa houlette à la main, le pontife, au pied de l'autel, jus tifie la doctrine, les instructions de ses coopérateurs. Successeur des apôtres, ses paroles tombent de haut, il est l'homme!

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se loue de la bienveillance générale dont il a été l'objet. Il a été constamment soumis à l'autorité, s'est abstenu de toute censure, et s'est gardé de heurter les opinions. Il se sépare avec douleur de ses prètres à qui il doit, dit-il, les succès de son ministère; s'il leur a prescrit quelques sacrifices, il en a senti tout le poids. Il témoigne ses regrets aux Frères des Ecoles chrétiennes, et les exhorte à suivre avec prudence les progrès de la science et à redouter jusqu'à leurs succès. Le prélat se recommande aux prières des religieuses, se félicite du choix de son successeur dont il fait un bien juste éloge, et se félicite également et d'avoir rendu au seminaire les anciens directeurs de cette maison, connus dans tout le diocèse

par leurs vertus sacerdotales et leurs services, et d'avoir attiré dans le diocèse d'autres estimables ecclésiastiques qui occupent aujourd'hui la maison de Saint-Euverte, et qui s'offrent pour porter l'instruction et les secours du ininistère là où on en aura besoin.

se sont empressés de parer les rues et de les joncher de verdure. A sept heures du matin, le conseil municipal, les membres de la fabrique et une partie de la garde nationale, assemblée de son propre mouvement, se sont rendus à l'église, d'où le clergé, auquel s'étoient réunis plusieurs ecclésiastiques respectables des Les nos 417 et 419 de la partie jusqu'aux premières maisons du vil environs, a été processionnellement supplémentaire du Bulletin des Lois lage. Un arc de triomphe, orné d'incontiennent diverses ordonnances scriptions religieuses, y avoit été royales autorisant l'acceptation, sa- dressé. Les jeunes filles du vilvoir: de la donation d'une somme lage, toutes habillées en blanc, méde 6,000 fr., faite à l'hospice de Vil-me celles qui ne devoient pas recelefranche, par M. Bouchet; du legs voir la confirmation, accompagnoient d'une rente annuelle et perpétuelle la procession, en chantant des cande 300 fr., fait aux Sœurs de Saint- tiques. A l'entrée de l'église, M. le Charles de Quincié (Rhône), par ma- curé a adressé au prélat une allocudame veuve Jonery, sous la condition tion simple et pleine d'à-propos, d'instruire gratuitement les jeunes Après avoir célébré la messe, et avoir filles pauvres des communes de Mar- dit quelques paroles d'édification champ et de Quincié; du legs d'une aux paroissiens, M. l'évêque a donsomme de 1,000 fr., fait à l'hospice né la communion à un grand nombre de Tarare, par mademoiselle Roma- de fidèles des deux sexes, et ensuite gny; de la donation d'une rente de le sacrement de confirmation; puis 200 fr., 5 p. 010 sur l'état, faite, sans il s'est rendu dans le jardin du châréserve d'usufruit, aux pauvres de la teau voisin de l'église, où il a éga– paroisse Saint-Georges de Lyon, par lement confirmé plus de 500 perM. Gourdiat, ancien curé de ladite sonnes des paroisses de Montauban, paroisse; du legs de 500 fr., fait aux Hardécourt, Maurepas, Curlu et le hospices de Lyon, par M. Lecourt; Hem, qui s'y étoient rendues en des legs, montant ensemble à 9,000 f.procession. Cette journée a été ternifaits par M. Vaginay, et consistant en 6,000 fr. pour le dépôt de mendicité de Lyon, et en 3,000 fr. pour les salles d'asile de la même ville; du legs de 500 fr., fait aux pauvres d'Ecully, par madame veuve Jars.

(Réparateur.)

Une cérémonie édifiante vient d'avoir lieu à Maricourt, canton de Combles, diocèse d'Amiens. M. l'é lẻvêque, faisant en ce moment une visite pastorale dans l'arrondissement de Péronne, y est arrivé le 16 avril, à huit heures du matin. Dès la veille, son arrivée avoit été annoncée au son des cloches; les habitans

née par un salut solennel, où le prélat a officié, et où il a encore adressé aux paroissiens une allocution paternelle. Le beau temps a favorisé cette cérémonie, à laquelle étoit accourue en foule une grande partie des communes voisines; et le lendemain, à sept heures du inatin, M. l'évêque a quitté Maricourt pour aller à Combles, et de là continner sa visite pastorale dans l'arrondissement de Péronne.

Le 24 avril a eu lieu, chez les Frè res des Ecoles chrétiennes d'Agen, une cérémonie bien propre à inspirer aux enfans confiés aux soins de ces

sée

précieux instituteurs la salutaire pen-1 avril, au milieu d'une grande foule, que la religion est la base de tou- et M. Girou prêcha encore dans cette tes choses. La maison où ils donnent circonstance. leurs leçons, édifice neuf, depuis peu de temps achevé, a été bénie par Un vol sacrilége a eu lieu le jeudi M. l'abbé Tailhié, grand-vicaire du 25 avril dans l'église Saint-Pierre, à diocèse. Après une messe du Saint-Moulins. Des malfaiteurs ont enlevé Esprit, célébrée à l'église Notre- une couronne d'argent qui ornoit la Dame, cet ecclésiastique se rendit en statue de la sainte Vierge. Les auprocession à l'établissement; plu- teurs de ce crime sont jusqu'ici ressieurs prêtres, les Frères et leurs tés inconnus. élèves l'accompagnoient. Pendant plus de seize ans, les fils de Marie avoient prodigué ce même bienfait aux familles d'Agen; mais, en 1836, l'adininistration leur refusa les secours et le logement qui leur avoient été accordés précédemment; et malgré les dons du clergé et des fidèles, ces hommes si humbles, si utiles, furent forcés plus tard de s'éloigner. Le

conseil de la commune vient de les

remplacer, en appelant à Agen des Frères des Ecoles chrétiennes. On connoît tout le bien que cet institut a procuré dans tous les lieux où l'on a eu le bon esprit de le charger de l'instruction primaire; douceur, abnégation et charité, telle est la devise de ses membres, et leurs succès dans l'éducation justifient partout la confiance qu'ils inspirent aux pa

rens.

l'Algérie, de sa colonisation, des Nos journaux parlent beaucoup de villes qui se bâtissent, des embellisils s'occupent peu de ce qui s'y fait semens que reçoit la capitale; mais le bien qu'a déjà opéré la présence sous le rapport religieux. Cependant d'un évêque et celui qui se prépare, valent la peine d'être connus. Des renseignemens qui nous sont transtée de bieu connoître l'état des cho→ mis à cet égard par un homme à porses, intéresseront nos lecteurs.

Durant ce Carême, on a vu avec bonheur les fidèles se presser dans l'église, et rester debout pendant plusieurs heures, écoutant avec avidité la parole sainte, annoncée trois fois la semaine par M. l'évêque. La cathédrale étoit habituellement remplie: quoiqu'aucune cloche ni autre signal extérieur, n'annoncent l'heure M. Meynie, curé d'Allemans-du- des offices, on s'y rend avec exactiDrot, diocèse d'Agen, a appelé un tude. Chaque dimanche avoient lieu ecclésiastique zélé, M. Girou, pour des instructions en langues mahondonner ce Carême une suite d'exer- naise, allemande, italienne, et elles cices dans sa paroisse. M. Girou, ar- seront encore continuées. La popula rivé le 12 mars, cominença ses in- tion à Alger est fort mêlée; on pour structions dès le lendemain. Il prê-roit dire qu'elle se compose, suivant choit deux fois par jour. On se portoit en foule à ses sermons, et l'église n'étoit pas assez grande, surtout le dimanche. D'heureux retours à la religion ont eu lieu. Le curé ne pou voit suffire aux confessions, et réclama les services de ses confrères les plus voisins. Plusieurs paroisses environnantes ont pris part aux exercices. La croix fut plantée le 10

l'expression de l'Ecriture, d'homines de toute tribu, de toute langue et de toute nation. Il n'appartenoit qu'à la religion de les rallier sous une même bannière pour en former un peuple de frères. On a vu avec joie aux der nières solennités un millier de fidè→ les s'approcher de la table sainte, et peut-être ce nombre sera-t-il doublé jusqu'à la clôture du temps pascal.

C'est beaucoup pour une première fonts baptismaux la piscine en marannée. Si ceux qui tiennent les pre-bre autrefois destinée aux purificainiers rangs dans la société ne se tions des musulmans; c'est même le montrent pas toujours les plus fer- seul meuble qu'on ait conservé de la vens catholiques, du moins la classe mosquée. Il ne reste de leurs lampes moyenne et les pauvres donnent des que des chaînes grossières suspendues consolations. Cependant quelques à la voûte de la coupole. exemples partis des hautes classes ont été un sujet d'édification.

Le jour de Pâque, l'église étoit comble dès cinq heures du matin, et ne désemplit point jusqu'à une heure après midi. A la messe pontificale, le concours fut immense. Toutes les tribunes garnies offroient un coup d'œil imposant. Quelques Arabes ne paroissoient pas indifférens à la majesté de nos cérémonies; quoique

-Grâces à la pieuse sollicitude du prélat, il s'est formé une association de charité. M. l'évêque n'a fait acception de personne. Il a consenti à ce que des dames de communions séparées de la nôtre, même des dames juives, fussent associées à une œuvre qui embrassera les misères spirituel-musulmans, ils offrirent des pièces les et corporelles. Quoique les associées soient au nombre de plus de cent, la meilleure intelligence règne entre elles. Elles se sont partagées en sections pour opérer le bien plus efficacement. Ainsi au nom de la religion et de la charité ont commencé ces rapports mutuels de bienveillance presque inconnus dans une ville toute peuplée d'étrangers. Les mal-eux qui avoient perdu la vue à l'asheureux apprendront à bénir la providence qui veille avec une tendre sollicitude à leurs besoins.

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Tous les offices de la semaine sainte ont été suivis avec un recueillement et même une affluence remarquables. Les ténèbres furent chantées les trois jours. Des adorateurs venoient prier devant le tombeau, sans qu'il y eût confusion. La consécration des saintes huiles se fit avec solennité. La communion générale du clergé et de bon nombre d'hommes offrit un beau spectacle. Treize pauvres de divers pays de l'Europe se présentèrent au lavement des pieds, et le prélat voulut les servir à table. Quelques indigènes demandèrent à être témoins de cette cérémonie. Presque personne ne manqua le vendredi saint à l'adoration de la croix. La passion fut prêchée à trois heures après midi; des Juifs y assistèrent. Le samedi saint, on fit servir aux

d'argent à la quête ordinaire pour les frais du culte divin. La bénédiction papale fut reçue en silence et avec un respect profond. Tant de fronts courbés et marqués du signe de la croix, témoignoient qu'on sentoit le prix de cette grâce. Douze militaires firent leur première communion, et reçurent la confirmation; deux d'entre

saut de Constantine, excitoient surtout l'intérêt. M. l'évêque prononça une allocution fort touchante; il félicita les militaires de leur bon esprit, et rendit grâces à la munificence royale pour les beaux ornenens qui avoient contribué à l'éclat de la solennité.

Les catéchismes pour la première communion se font séparément pour les deux sexes. Il y a en outre deux fois par semaine un catéchisme préparatoire pour les petits garçons de huit à douze ans ; plus de 60 enfans y ont appris les élémens de la doctrine chrétienne. Les Sœurs de SaintJoseph rendent le même service aux petites filles qui fréquentent les écoles en grand nombre.

Les deux hôpitaux, civil et militaire, sont desservis a vec dévoûment. Aucun malade n'est inquiété sur sa religion. Si une dizaine de protestans sont rentrés dans le sein de l'E

glise, ils n'ont cédé qu'à leur propre dernière dans cette commune. On ¡ conviction. Les catholiques et les se rappelle le bruit qu'avoient fait protestans ont un cimetière com- les libéraux à l'occasion de cette mismun, tandis que les Juifs et les mu- sion et de cette plantation de croix. sulmans ont chacun le leur. Le M⚫ Forgeur a porté la parole pour saint viatique n'est pas porté osten- l'adininistration communale. Il a siblement dans les rues. Il n'y a pas prétendu que la commune est promême de chants publics dans les fu- priétaire du cimetière, que par connérailles, et malgré les réclamations séquent elle étoit par présomption des familles, le clergé n'accompagne légale censée propriétaire de l'ancien pas encore les convois au dehors. Le crucifix qui a été enlevé pour faire conseil de fabrique n'est pas encore place à une autre croix, fait qui conlégalement organisé, ce qui n'é- stituoit, suivant lui, une double attonnera pas dans un pays où tout teinte au droit de propriété et au étoit à créer. A son arrivée, M. l'é- droit de police attribué à la comvêque ne trouva ni chaire ni confes- nune sur les cimetières.

sionnaux.

Me Longrée a conclu à ce que la La mosquée qui a été affectée au commune fût déclarée non-recevable culte catholique, est à peu près sur dans son action. Il conteste la prole plan de l'église de l'Assomption, à priété du cimetière. Mais, cette proParis. Sa grande et belle coupole est priété même lui étant reconnue, elle soutenue par quatorze colonnes en n'en seroit pas davantage fondée marbre. Autour de la coupole sont dans sa demande. Si la propriété à douze marabouts, suivant l'expres-même été donnée à la commune, sion des indigenes, tous éclairés par ce n'a été qu'avec une destination de petits vitraux peints d'un style toute particulière, qui ne peut être tout-à-fait original. Les murs garnis aucunement faussée par l'arbitraire de faïences de couleur et à dessins d'une administration; si la police lui variés forment un ornement singu- en a été accordée, c'est pour les inlier, mais qui n'est pas de mauvais humations. Mais la même législation goût. Le minaret n'est pas, dit-on, a relevé le culte catholique ; elle a assez solide pour supporter une clo- statué que son exercice public est liche que réclament tous les fidèles. bre partout; elle l'a seulement resUne grande et belle croix en fer treint, dans les communes où la podoré domine l'édifice. Les yeux se pulation professe des cultes différens, fixent avec joie sur ce signe auguste à l'intérieur des temples et des cimequi semble être une prise de posses-tières; partout elle identifie le temple sion de l'Afrique au nom de la reli-etle cimetière pour l'exercice du culte gion. Le prélat qui a déjà opéré un catholique. Donc, le droit de police mouvement sensible vers le bien, de la commune doit s'arrêter aux liest digne d'achever son œuvre. Il mites de ce qui se rattache à cet marche sur les traces de son divin exercice. inodèle, et sa devise est toujours, celle-ci, ità et nos faciamus.

Le 17, a été appelée à l'audience du tribunal de première instance de Liége, la cause de la commune de Tilff contre les personnes qui ont procédé à la plantation d'une croix lors de la mission qui a eu lieu l'année

Puisque la loi reconnoît formellement l'action religieuse du clergé catholique dans le cimetière à l'égal du temple, il s'ensuit que le clergé peut y procéder à ses cérémonies d'après son rituel; or le rituel du diocèse lui impose le devoir de planter une croix préalablement à toute inhumation; si le rituel lui en fait un devoir, le

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