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cre. Ceux qui ont examiué attentivement ces tableaux y recounoissent une grande pureté de goût et de talent, et le ton religieux qui convient parfaitement au sujet. On remarque particulièrement dans cette composition le couronnement d'épines, la flagellation et Jésus au Calvaire. Nous apprenons que M. le curé de SaintSulpice a exprimé d'une manière délicate et éclairée à mademoiselle Capron combien il étoit satisfait de son iravail. Le talent de cette artiste qui, prend sa source dans un sentiment profondément religieux, peut être d'une grande utilité pour ceux de MM. les curés qui auroient quelque commande à faire pour l'embellissement de leurs églises.

reliques de saint Exupère autour de la cathédrale, en décembre dernier, avoient, assuroit-on, encouragé quelques voltairiens émeutiers. Heureusement, toutes les frayeurs ont été bien vite dissipées, et jamais, aux jours les plus calmes de l'empire et de la restauration, la Fête-Dieu n'avoit été célébrée à Lyon au milieu d'une paix plus profonde, avec une pompe plus pieuse et une foule plus empressée.

font tous les ans à Chalons-surLes processions des châsses, qui se Marne, ont eu lieu le lundi et le du lundi s'est faite avec beaucoup de mardi de la Pentecôte. La procession pompe; le temps fut on ne peut plus favorable. Une foule immense étoit accourue de tous les points du dé

A Lyon, dit un journal, les proces-partement. Les châsses furent porsions, malgré les provocations inconsidérées du Censeur, ont été parfaites pour la tenue, l'ordre et le recueillement; c'est à peine si l'on a remarqué sur toute la vaste étendue du parcours, vingt ou trente individus gardant systématiquement leurs chapeaux sur la tête, et regardant pas ser le Dieu vivant le cigare à la bouche et le front levé. C'étoient eu général des hommes vêtus de blouse; ils faisoient entendre de loin en loin quelques coups de sifflets aigus. Du reste, l'autorité avoit pris des mesures de précaution pour lesquelles on lui doit des éloges. La police étoit partout, les troupes étoient consignées dans leurs casernes ou à portée de réprimer le désordre; mais les moyens préventifs avoient suffi, comme ils suffiront toujours quand on voudra les combiner sagement. Les jours précédens, on avoit répan du des alarmes pour l'ordre public dans les processions; celle de la cathédrale étoit, dit-on, spécialement menacée, quoique sa tournée soit des plus courtes, et qu'elle soit la moins ornée et la moins nombreuse. Les souvenirs de la procession des

tées par les élèves du grand seminaire. Il n'y eut aucun désordre dans la marche de la procession:; on vit bien quelques causeurs, mais le plus grand nombre temoigna du respect. Après la procession, les châsses forent déposées à la cathédrale, où les fidèles allèrent les vénérer. Le soir, il y eut devant les précieuses reliques un salut solennel, et le lendemain mardi on les reconduisit dans les paroisses auxquelles elles appartiennent. Gette procession fut aussi belle et aussi édifiante que celle du lundi.

Une circulaire de MM. les vicaires-généraux capitulaires de Digne, Jordany, Bondil et Gaudemar, en date du 10 avril, commence par exprimer leurs vœux et ceux du diocèse pour que le siége épiscopal soit enfin rempli. Ils présentent ensuite le résumé des conférences dernières. Les questions sur l'Ecriture sainte étoient toutes sur les épîtres de saint Paul, ou plutôt sur la seule épître aux Romains. Elles tendoient à éclaircir quelques passages et à faire bien comprendre la doctrine et les inten

tions de l'apôtre dans cette épître. | M. l'abbé Desmoulins, deux réponses à M. Blanc, et une à M. Bonifaz." Ce sera pour nous le sujet d'un sérieux examen.

Une autre série de questions est relative aux cas réservés. La circulaire distingue diverses espèces de cas réservés et indique la conduite à tenir. Nous avons à rendre compte enA cette occasion, elle parle des opi- core d'une autre controverse élevée nions condamnées par l'encyclique dans le diocèse de Montpellier à l'ocde Grégoire XVI, et assure que les casion d'une brochure d'un protespartisans de l'erreur se sont soumis tant, qu'a réfutée un respectable unanimement au jugement du Saint-grand-vicaire. Nous avons pu déjà

Siége. La troisième partie de la circulaire est sur la liturgie. MM. les grands-vicaires rappellent les règles à cet égard, et s'étendent principalement sur les cloches et sur leur usage. Ils s'élèvent à cette occasion contre la coutume de sonner dans les temps d'orage.

A la suite de la circulaire sont les sujets des conférences pour cette année. Il y a trois séries de questions: sur l'Ecriture sainte, la théologie et la discipline.

Nous avons déjà remarqué que la controverse entre les catholiques et les protestans s'est ranimée en plusieurs endroits. Nous avons parlé de la discussion qui a eu lieu dans le diocèse de La Rochelle, d'abord entre M. l'abbé Labro et un ministre protestant, M Cambon, puis entre M. l'abbé Thibaud, curé de la cathédrale de La Rochelle, et le même M. Cambon. M. l'abbé Thibaud a publié des Lettres sur le protestantisme qui sont une bonne réfutation d'une brochure du ministre. Nous rendrons compte incessamment de cet ouvrage qui mérite l'attention du lecteur.

Une controverse s'est aussi élevée à Grenoble entre M. l'abbé Desmoulins, chanoine de la cathédrale, et denx ministres protestans, MM. Bonifaz et Blanc. Cette controverse a produit plusieurs écrits que l'on a bien voulu nous envoyer. D'autres même sont intervenus dans cette discussion qui ne paroît pas encore terminée. Nous tâcherons d'en donner une idée. Nous avons trois écrits de

parcourir ses réponses à M. Jullien, et nous espérons pouvoir en offrir bientôt une analyse.

Aujourd'hui nous nous bornerons à dire deux mots d'une controverse qui a déjà produit plusieurs lettres; c'est celle qui a éclaté entre M. BasSaint-Quentin, et à laquelle avoit tie, ministre protestant, et le clergé de pris part en dernier lieu M. Delaplace, curé de Flavy-le-Martel. Il a paru de part et d'autre des lettres insérées dans le Guetteur, journal de Saint-Quentin. Nous en avons donné successivement quelques extraits, Aujourd'hui M. Bastie qui avoit provoqué une conférence n'en veut plus; il se retire de la lutte, il a publié sa dernière lettre dans le Guetteur du 28 avril. M. l'abbé Delaplace vient de publier une réponse à cet article.

CCS

Cette réponse, datée du 5 mai dernier, traite d'abord de l'insuffisance de la Bible, et examine les solutions que M. Bastie a imaginées pour se débarrasser des difficultés qui lui étoient opposées Les variations des protestans sur l'interprétation de la Bible sont nombreuses et avérées. Combien d'interprétations sur seules paroles: Ceci est mon corps! Le luthériens, les calvinistes en ont donné des explications toutes différentes, et chacun prétendoit que son explication étoit claire, naturelle, conforme au sens du texte. M. le curé de Flavy-le-Martel discute encore quelques questions accessoires et personnelles soulevées par le ministre. I justifie l'Eglise romaine

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contre des reproches répétés avec corte. La procession étoit précédée et une extrême légèreté, quoique déterminée par un piquet d'infanterie. inentis par les faits, et renvoie Toutes les troupes de la garnison M. Bastie à de bons ouvrages pu- étoient sous les armes en grande tebliés sur ce point. J'ai bien peur que nue et faisoient la parade en divers le ministre ne profite pas de ce con- quartiers. Le saint Sacrement a été seil. Car que dire d'un ministre qui a successivement salué sur son passage dû faire quelques études et qui avoue par des décharges réitérées d'artillen'avoir pas même lu l'Histoire des rie et de mousqueterie. variations de Bossuet?

La Réponse de M. le curé de Flavyle-Martel à l'article de M. Bastie est courte et n'a que 12 pages, mais elle

Sur la proposition d'une commission chargée de la restauration de la tour de l'église Saint-Etienne, à renverse les raisonneinens et les obVienne, le gouvernement autrichien jections du ministre, et montre dans s'est décidé à ordonner que la pointe Ï'estimable auteur une parfaite in- de la tour soit démontée. Cette noutelligence des matières de contro-velle a causé dans le public de la caverse et le talent de les traiter.

pitale une sensation pénible; aussi la commission s'est-elle empressée

M. Lochet, élève au grand sémi-de donner au nom du gouvernement naire de Chálons-sur-Marne, a in-l'assurance publique que la partie struit un protestant, nommé Jean- de la tour qui sera démontée seroit Georges Schneider, Alsacien, qui rétablie exactement à la même haus'est décidé à rentrer dans le sein teur et dans les mêmes formes. de l'Eglise. Ce jeune homme, ouvrier tailleur, eut plusieurs conférences avec M. Lochet. Il résista un peu de temps; mais enfin le flambeau de la vérité brilla à ses yeux. Il a fait abjuration le lundi de la Pentecôte, entre les nains de M. l'abbé de Parade, grand-vicaire, et le lendemain il a été baptisé sous condition. Ce jeune homme est plein de ferveur et tout porte à croire qu'il sera bon catholique.

Ce n'est pas la première fois que cette pointe a été démolie. Peu de temps après l'achèvement de l'église, vers le milieu du xve siècle elle fut endommagée et causa de l'alarme, en conséquence de quoi elle fut dé nolie et rebâtie entre les années 1514 et 1519, ainsi que le prouve une ins cription qui se trouve dans l'inté rieur de la tour. En 1550, la charpente intérieure de la tour devint la proie des flammes. Le grand tremblement de terre de 1590 nécessita Le 30 mai, jeudi de la Fête-Dieu, de nouvelles réparations, mais on se a eu lieu à Chambéry avec toute la borna à rattacher la touraille désolennité ordinaire la procession gé-chirée avec des crampons de fer. nérale du saint Sacrement, composée Les parties les plus endommagées du chapitre, des corps religieux, du se trouvent à environ six toises auclergé et des confréries des quatre dessous du bouton; à cet endroit les paroisses de la ville et des faubourgs. murailles n'ont qu'une épaisseur de Le saint Sacrement porté par M.l'ar- douze pouces, et une infinité de chidiacre Girard étoit suivi du sénat crampons y ont été scellés ; la pierre en robes rouges, et des syndics en est calcinée et complétement détérobes consulaires. Le dais étoit portérioriée; les crevasses sont fort larselon l'usage, par quatre avocats dé-ges, et on en trouve quelquefois signés par le sénat. Des carabiniers et cinq ou six sans la moindre liaison. ~des gardes de sûreté formoient l'es- L'extrême pointe n'est soutenue que

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par une barre de fer, qui, reposant de cinq en cinq minutes. Arrêté au sur les pierres détériorées, n'a point cimetière du fort d'Ulloa, M. l'abbé de soutien certain. Anduze récita des prières et bénit

Déjà, en 1810, cette pointe s'é- les fosses. Il fit la même chose à l'île toit déplacée dans la direction nord- des Sacrifices, où se trouve le seest de trois pieds de la ligne verti-cond cimetière de la division. Pencale; depuis ce temps, la différence dant ce temps, le roulement des s'est encore considérablement aug-tambours, les décharges de l'artillementée. Comme les variations de la rie et le son des cloches se joiguoient tour se sont fait sentir dans les der-au chant des prêtres et à une musiniers temps d'une manière fort sen- que grave. sible, on ne sonne plus la grosse cloche pendant la durée des travaux.

Cette tour le dispute en élevation aux cathédrales de Strasbourg et de Landshut, et n'est surpassée que par la coupole de Saint-Pierre de Rome. La cathédrale de Saint-Etienne est le monument le plus remarquable Vienne possède encore du que moyen

âge.

il

Le bateau à vapeur le Météore a été chargé de reconduire M. l'abbé Anduze à la Nouvelle-Orléans. M..Anduze est un prêtre français, du diocèse de Rodez. Etant allé en Amérique, il y a plus de vingt ans, embrassa l'état ecclésiastique, fut fait prêtre, et exerça le ministère dans le diocèse de la Nouvelle-Orléans. Il étoit en dernier lieu curé d'Yberville, sur le Mississipi. Obligé il y a quelques mois de s'absenter de la Nouvelle-Orléans, il trouva à la Havane l'escadre française qui alloit à l'expédition de la Vera-Cruz, et l'y suivit dans l'intention d'être utile aux Français qui auroient besoin de son ministère.

POLITIQUE, MÉLANGES, ETC.

La Guienne rend compte, d'après une correspondance particulière d'un service funèbre célébré à la Vera-Cruz, le 27 mars, pour les Français de l'escadre qui ont succombé depuis le commencement de l'expédition. Le 26 au soir, toutes les cloches de la ville annoncèrent le service. M. l'abbé Anduze, missionnaire aux Etats-Unis, prépara, comSans compter les émeutes et les autres me aumônier de l'escadre, tout ce causes accidentelles qui ramènent souvent qui étoit nécessaire pour la cérémola dispute sur l'origine de l'ordre de chonie. Le 27 au matin, les militaires ses actuel, il est une époque de l'année et les marins, ayant l'amiral en tête, où l'on semble prendre à tâche de ranise rendirent à l'église, où un grand catafalque avoit été élevé. Le service mer toutes les passions et de réveiller fut célébré avec solennité par M. l'ab- tous les souvenirs à ce sujet : celle épobé Anduze, ayant pour diacre le su- que est celle des approches de l'anniverpérieur du couvent des Augustins et saire de juillet. Alors il est d'usage de se pour sondiacre un prêtre séculier; le mettre en frais de recherches et d'invencuré de la Vera-Cruz étoit gravement lions pour trouver quelque chose qui soit malade. L'ancien président de la ré-propre à remouter les imaginations révopublique, Guadeloupe Victoria, y as- lutionnaires, et à fouetter le sang de l'asistoit avec son état-major. Après la narchie. Les demandes de fonds, messe, M. Anduze prononça de l'au- beaux discours des orateurs, les votes de tel un discours de circonstance. Après lampions et de feux d'artifice, voilà ce la cérémonie, le cortége se dirigea qui est de fondation pour retremper vers le cimetière du fort. On s'em- les idées et réchauffer les esprits sédibarqua sur des canots. Tous les bâ- ¦ tieux. timens tiroient des coups de canon

les

Cette année, il s'y joint plusieurs aç

cessoires. D'une part, c'est la colonne de juillet qui demande un supplément de quelques centaines de mille francs pour compléter son érection; de l'autre, c'est un appel fait à la munificence nationale et à la patrie reconnoissante en faveur des combattans qui ont succombé dans les glorieuses journées. On propose l'exhumation et le transport solennel de leurs cendres dans les magnifiques tombeaux qu'on leur destine ailleurs.

Tout cela pourra n'avoir aucun inconvénient dans cent ans d'ici; et grâce aux fruits amers qu'on a déjà recueillis, grâce à ceux qu'on aura encore eu le temps de recueillir dans cet intervalle, il est probable que la génération d'alors se trouvera suffisamment guéric de l'esprit d'insurrection et de révolte pour qu'il n'y ail aucun inconvénient à vouloir la glorifier devant elle. Mais pour le moment les hommes sages et judicieux y voient trop d'inconséquence et d'anomalie, surtout en présence de l'émeute encore toute chaude du mois dernier. Voilà pourquoi un ministre plus clairvoyant apparemment que certains orateurs de la chambre des députés, s'est hâté de mettre le pied sur ce nouveau brandon pour tâcher de l'étouffer et de gagner du temps, en se réservant, comme il l'a dit, la question d'opportunité; c'est-à-dire l'époque indé finie et probablement fort éloignée, où il deviendra possible de remuer de pareilles cendres sans craindre d'en voir jaillir le feu et l'incendie.

Toutefois, ce point n'est pas le seul auquel la prudence devroit conseiller de ne pas toucher. Car il s'agit ici en général de questions qui sont toutes plus ou moins brûlantes, et au sujet desquelles il règne un malentendu profond entre les hommes contens et les hommes mécontens de la manière dont les dépouilles grasses de juillet ont été partagées dans la famille des vainqueurs. Certainement les premiers ont raison de dire qu'une -fois n'est pas coutume, et qu'en matière de révolutions, il n'y faut revenir que le moins souvent possible. Mais quelle im

prudence à eux de s'arrêter comme ils le font à donner des fêtes à l'insurrection! Est-ce que l'insurrection est assez mélaphysicienne pour comprendre quelque chose à vos distinctions subtiles entre la révolte permise et la révolte défendue? Vous l'avez rendue juge une fois de ses griefs contre un gouvernement aussi régulier, aussi légitimement établi que le vôtre, et vous croyez que pour lui faire entendre raison, il vous suffira de venir lui dire ensuite que vous êtes un autre gouvernement? Mais vous voyez bien que non; elle vous répondra toujours que l'autre gouvernement lai résistoit comme vous, la condamnoit comme vous, et ne vouloit pas plus mourir que vous; elle vous rappellera que c'est elle qui avoit décidé dans sa sagesse que ce gouvernement ne lui convenoit point, et que c'est pour avoir ainsi redressé elle-même ses griefs contre un ordre de choses dont elle ne vouloit plus, que vous lui donnez aujourd'hui des fêtes.

Comme nous l'avons déjà dit, il n'y a qu'une chose à répondre à cette logique des griefs; c'est de déclarer à l'insurrection qu'elle a eu tort de raisonner de cette manière, et de se faire capricieusement justice; et que par conséquent on n'a jamais perdu vis-à-vis d'elle le droit de la mettre à la raison toutes les fois qu'elle s'avisera de vouloir recommencer.

PARIS, 12 JUIN.

La cour des pairs s'est réunie hier à huis-clos. M. Mérilhou a fait un premier rapport sur la procédure suivie à l'occasion des attentats des 12 et 13 mai. Il paroît que ce rapport, dont la lecture a duré cinq heures, contient les plus importans documens sur l'existence et l'organisation des sociétés secrètes, au sein desquelles s'est formé le complot. Après avoir rappelé les faits généraux qui ont précédé et accompagné l'insurrection du 12 mai, M. Mérilhou a fait connoître les charges particulières dirigées contre les inculpés, dont la nrise en accusation est

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