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tement, au lieu d'un seul ministre de Carême, mis en garde ses paroisprotestant pour Arras et les environs, siens contre les bibles répandues par il y en a maintenant deux autres. les sociétés bibliques, et qui, disoitDeux temples ont été bâtis, l'un àil, étoient remplies de faussetés et Achicourt, et l'autre à Famechon. d'erreurs. M. le curé de Saint-QuenAu lieu d'une salle où les protestans s'assembloient à Arras, on leur a donné l'ancienne église de Saint-Joseph depuis l'ouverture de la cathé drale qui a fait supprimer de petites paroisses. Il faut croire que ce n'est pas pour ces services que M. Nau de Champlouis a été fait pair. Ce qui est sûr, c'est que si cette dignité lui qui fait quitter sa préfecture, les catholiques n'en porteront pas le deuil.

tin étoit certainement dans son droit de donner cet avis à ses paroissiens. Les bibles distribuées par les sociétés bibliques sont justement suspectes aux catholiques. Elles ne renferment pas tous les livres que l'Eglise romaine admet comme canoniques. De plus, les traductions des protestans sont plus ou moins entachées d'erreurs. Il étoit du devoir d'un sage pasteur de prémunir les fidèles A surplus l'écrit protestant que contre ces distributions qui pou- | nous venons de signaler vient de pro- voient être dangereuses pour leur voquer une réponse bien frappée où foi. Il a plu cependant au ministre l'on supplée à l'ignorance ou à la protestant de Saint-Quentin, M. Basmauvaise foi du prétendu interlocutie, de se plaindre du respectable: teur catholique. Nous parlerons plus au long de cette réponse qui a pour titre: Refutation d'un petit livre protestant intitulé Notre-Dame-de-Lorette de Paris, Lille, chez Lefort, in-18 de 65 pages (1).

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curé. Ce jeune ministre, nouvelle ment arrivé à Saint-Quentin, s'est présenté chez M. le curé pour lui demander réparation, comme M. le curé l'avoit personnellement offensé. Il lui a écrit deux lettres t qu'il a fait insérer dans le Guetteur, Le lundi saint, une cérémonie rede Saint-Quentin, du 21 mars. Il ligieuse a eu lieu à la maison de jus- accuse poliment M. Grandmoulin de tice d'Amiens. Par les soins de ma- mensonge et de calomnie, et lui parle demoiselle Dénizart, dame de cha- avec une hauteur et une amertume rité de la maison, plusieurs condam- qui paroissent encore plus déplacées nés ont été instruits et disposés à rem-de la part d'un jeune ministre enplir leurs devoirs de religion; quatre vers un vieillard que son expérience, condamnés aux travaux forces ont ses travaux et ses vertus devoient fait leur première communion, et mettre à l'abri de pareilles attaques. dix autres, tant condainnés que pré- Il le traite comme un misérable mervenus, ont fait leurs pâques. M. l'é- cenaire qui vend sa conscience aux invêque d'Amiens a bien voulu prési-jonctions d'un pouvoir supérieur. der à la cérémonie. Le prélat a célébré la messe et administré la confirmation à six des condamnés.

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Nous avons lieu de croire que ce ton et ces reproches n'ont pas fait fortune auprès des habitans de Saintdans deux journaux de cette ville Quentin. Il a paru le même jour des réponses aux lettres de M. Bastie. Le Guetteur du 24 mars contient sur ce sujet trois articles, l'un de l'un des vicaires, un autre d'un abonné, et un troisième d'un ami de la vé rité. On y venge le curé contre d'in

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justes accusations. On y montre que les catholiques sont bien fondés à se défier des bibles protestantes. Des protestans eux-mêmes ont reproché sociétés bibliques des altérations dans le texte sacré. Nous avons cité autrefois sur ce sujet un écrit, du docteur Perceval, ministre anglican.

aux.

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contiennent pas tous les livres reconnus authentiques par l'Eglise romaine. Enfin, dans une dernière instruction, le sage pasteur n'a fait entendre que des paroles de charité pour son petulant adversaire, et il `n'est pas sorti de sa bouche un seul mot de reproche contre des procédés fort déplacés. Puisse le ministre profiter de cet exemple!

Les articles du Guetteur font sentir l'inconvenance des procédés du ministre qui, tout fraîchement La ville de Langeac, diocèse du arrivé à Saint-Quentin, plein du Puy, a eu pendant un mois, une misfeu d'une imagination méridionale, sion. Ouverte, le 10 février, ipar voulant peut-être se faire connoître M. l'abbé Debussi, qu'assistoient et occuper de lui le public, ne con- deux de ses collègues, cette mission a noissant point le terrain, s'avise a été suivie avec un empressement d'attaquer un prêtre révéré, et remarquable. Peu nombreux les trois vient susciter une controverse si ai-premiers jours, l'auditoire présenta, gre dans un pays où les deux com- dès le quatrième, une assemblée munions vivoient en paix, Il n'étoit avide de recueillir les paroles des point attaqué personnellement. Pour prédicateurs, et de se retremper au quoi s'avise-t-il d'adresser des per-pied de la croix. Les préjugés s'éva→ · sonnalités à un pasteur qui n'avoit nouirent, les pécheurs se reconnudonné que des avis généraux? Il a rent, et à peine les tribunaux sacrés beau jeu après cela de parler de sa suffisoient-ils pour entendre et abmodération et de son éloignement soudre cette population qui vouloit > pour toute controverse ! se réconcilier avec Dieu et avec ellemême.

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Le Journal de Saint-Quentin, du 24 mars, contient aussi une fort Quatre communions générales ont bonne réponse aux plaintes du mi-partagé la durée de la mission: à nistre. On lui prouve qu'il a eu tort deux d'entre elles, plus de 3,000 dans le fond et dans la forme. Rien hommes s'assirent au banquet euchane l'obligeoit à prendre la plume. Il ristique, où l'on vit se présenter à ne vouloit, disoit-il, que relever un leur tour plus de 4,000 personnes du fait; mais alors pourquoi tant de ti- sexe. rades sur des choses étrangères, sur Le 10 mars, jour fixé pour la clôles mérites de l'église protestante,ture de la mission, eut lieu une prosur son auréole de combats et de cession solennelle, composée de souffrances, sur la mauvaise foi de 4,000 hommes. La croix, portée en l'Eglise romaine, sur son impuis- triomphe, au chant des cantiques, et sance croissante, sur sa décadence? aux cris multipliés de vive la croix ! N'est-il pas clair que M. Bastie ne vive la religion! fut élevée au lieu vouloit qu'un prétexte à ses décla- préparé. Au moment où l'image mations? du Sauveur y fut placée, de nouvelles acclamations attestèrent le pieux enthousiasme de la multitude; enthousiasme auquel ne craignirent pas de prendre part lagendarmerie et la garde nationale.

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Au surplus, M. le curé a expliqué lui-même en chaire quelques jours après, les paroles dont il s'étoit servi. Il s'est appuyé de l'autorité du concile de Trente et de ce fait certain que les bibles protestantes ne

Le 11, les missionnaires partirent

de Langeac. Le sermon d'adieu fut prononcé par M. Debussi, et attendrit tous les cœurs. Des larmes abondantes et pleines d'une religieuse reconnoissance y répondirent.

tence, comme il a protesté contre toutes les procédures judiciaires dirigées contre lui jusqu'à ce jour, sa réclusion dans une forteresse restera suspendue, dit-on, jusqu'après l'arrangement des affaires belges.

On mande de Genève à la date du 20 mars, que le lieutenant de police Le nouveau primat de Hongrie, vient enfin de publier une ordon-M. de Kapatzy, a été installé solennance pour mettre fin aux rassem-nellement à la mi-mars. Il abanblemens d'enfans et de jeunes gens qui depuis quelque temps troubloient la tranquillité aux alentours de l'église catholique.

donne ses énormes revenus, en qualité d'archevêque de Strigonie, tout entiers pour l'achèvement de la cathédrale grandiose que l'on construit en ce moment en cette ville; il se contente pour ses propres dépenses des revenus de son évêché de Vesprim, qu'il possède encore pour trois ans.

Des troubles assez graves ont éclaté à Clèves, le dimanche 24 mars et la nuit suivante; ils ont eu pour prétexte la publication d'une brochure contre les catholiques, sous ce titre : Le N° LXIII des Annales de la ProLuther, par C. Simons. Les auteurs pagation de la Foi vient de paroître. de ces désordres appartenant à la Il est consacré en entier aux missions dernière classe du peuple, se sout de l'Orient. On y trouve des lettres portés à quelques excès que la po- des évêques de Šinite et de Maxula lice et la maréchaussée, seules en Chine, et de l'évêque de Mételloforces qui se trouvassent à Clèves, polis en Cochinchine. On verra avec n'ont pu empêcher. Tout s'est heu-intérêt des fraginens de lettres de reusement borné au bris de vitres de quelques maisons habitées par des protestans. Plusieurs notables de Clèves se sont distingués par leurs efforts pour ramener la populace à l'ordre. A la fin écoutant la voix de quelques ecclésiastiques, l'émeute s'est séparée à deux heures et demie de la nuit. Cependant la ville a été déclarée en état de siége, et les habitans ont reçu l'ordre de se préparer à recevoir des logemens mili-courte relation du supplice de ces

taires.

La sentence prononcée contre l'archevêque de Gnesne et de Posen a été confirmée par le roi de Prusse, inais a été adoucie en ce sens que l'emprisonnement dans une forteresse sera commué en des arrets sur sa parole d'honneur, pourvu que le prélat veuille accepter cette grace. Mais comme il est probable qu'il protestera contre cette sen

nu

M. Jaccard qui étoit toujours pri-
sonnier à Cam-Lo. Mais ce qui est
surtout remarquable dans ce
méro, c'est une relation étendue du
martyre de M. Cornay, immolé pour
la foi dans le Tong-King le 20 sep-
témbre 1837, et du catéchiste Can,
exécuté dans le même pays, et pour
la même cause, le 20 novembre sui-
vant. Nous avons donné il y a peu
de temps dans ce Journal une très-

deux généreuses victimes. La rela-
tion des Annales forme cinquante et
quelques pages. Ce qui concerne
M. Cornay est écrit par M. Marette,
autre missionnaire, et ce qui a rap-
port au catéchiste est envoyé par
M. Retord, aussi missionnaire, qui
avoit formé ce catéchiste, et qui s'en
faisoit aider pour l'instruction des
chrétiens. François Xavier Can mon-
tra beaucoup de courage; il n'avoit
que trente-quatre ans. Nous sommes

obligés de renvoyer aux Annales pour les détails de leur vie et de leur mort. C'est une lecture pleine d'intérêt. On se croit reporté aux premiers siècles de l'Eglise, où le courage des chrétiens triomphoit des menaces, des séductions et de la cruauté des païens.

pendoit désormais de la fatuité de quel-’ ques hommes ou même d'un seul homme, de frapper de léthargie une nation comme la nôtre, et de réduire tous les pouvoirs de l'état à l'immobilité? Non, il n'est personne à qui la rougeur ne doive monter au front en voyant un simple tribun d'assemblée, un chef de faction révolutionLe Saint-Siége vient d'ériger en naire, suffire pour arrêter sur place, et le vicariat apostolique les provinces de gouvernement, et le commerce et le mouTché-Kiang et de Kiang-Si. Ce vica-vement vital de la France. Nous ne sariat est confié à M. Alexis Rameau, missionnaire de la congrégation de Saint-Lazare, qui aura le titre d'évêque de Myre in partibus.

la même

Nous avons déjà vu que congrégation venoit d'être chargée de congrégation venoit d'être chargée de deux nouvelles missions, celle du Texas, entre le Mexique et les EtatsUnis, et celle d'Abyssinie, à la tête de laquelle sera M. de Jacobis, comme préfet apostolique.

POLITIQUE, MÉLANGES, RTC. La solution de la crise ministérielle paroîtra peut-être singulière, puisqu'il est vrai qu'en jetant tout simplement son bonnet au vent, il auroit pu aller tomber sur les têtes dont le nouveau cabinet se trouve composé. Mais ce n'est pas là de quoi il s'agit; il faut examiner si quel que chose, si un parti quelconque pris au hasard, pouvoit nous placer dans une situation qui fût au-dessous de ce que nous étions depuis bientôt quatre semaines.

vons, ou pour mieux dire nous ne voulons pas savoir d'où vient ce vice organique qui nous attaque ainsi au cœur; mais quelle qu'en soit la cause, il est grand temps qu'on la découvre et qu'on songe à y remédier; sans quoi il n'y a point de pays assez robuste pour résister à quelque chose

d'aussi dissolvant et d'aussi délétère.

Oui, on a fini par ne trouver à cette crise qu'une bien pauvre issue; on n'a su couvrir cette plaie que d'un appareil provisoire et incomplet. Mais quand on songe à l'autre plaie, si nue et si honteuse, il y a de quoi, assurément, se féliciter et s'applaudir. Voilà ce que c'est que les situations déplorables et humiliantes, qui ne sauroient devenir pires. Avec elles on a la ressource d'en pouvoir sortir sans avoir à craindre de perdre au changement. On pense bien que nous ne prétendons pas donner ces consolations pour les meilleures, Mais enfin, dans les temps comme le nôtre, les pauvres gens · doivent savoir se contenter de peu, et prendre ce qu'ils trouvent.

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PARIS, 1er AVRIL.

C'est dans des cas semblables que le poète philosophe Horace conseille aux gens, quand ils veulent se consoler, non Les députés se réunissent depuis pas de regarder ce qu'il y a de mieux que huit jours vers deux heures, dans la salle leur condition, mais ce qu'il y a de pire. des conférences, au Palais-Bourbon. En partant de cette règle, nous deman- C'est là, à ce qu'il paroît, que les partis dons ce que l'on connoît de comparable examinent et discutent chaque nouvelle pour la misère et la dégradation d'un pays, combinaison ministérielle qui ne tarde à l'état où les intrigues et les ambitions pas à partager le sort de ses devancières. révolutionnaires viennent de nous faire L'ambassade offerte à M. Thiers n'a pas passer. Qu'on nous dise s'il s'est jamais été du goût des membres du centre gaurien vu de plus triste et de plus humiliant che, et ces derniers, disent les feuilles que cette confession publique, que cet qui lui sont dévouées, ne lui ont point aven fait à la face de l'Europe, qu'il dé-permis de l'accepter. On peut croire,'

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malgré cela, qué M. Thiers, de la meil- | leure volonté du monde au château, si on le juge sur les apparences, auroit refusé sans aide une position qui devoit l'éloigner de la chambre, où il se trouve celte fois à la tête d'un parli nombreux, Cependant le maréchal Soult, qui à la suite du refus de M. Thiers de quitter Paris, avoit encore une fois abandonné sa tâche, l'a reprise peu d'heures après. Une des combinaisons du maréchal, qui tendoit à rattacher au futur ministère MM. Dupin, Dufaure et Passy, a échoué en partie. « Cet échec, dit le Journal des Débats, a prouvé l'influence que continue à exercer la polémique violente des journaux de M. Thiers sur les hommes qui avouent le plus hautement qu'ils n'ont plus aucun rapport politique avec le chef du centre gauche. Hier matin MM. de Broglie, Humann et Duchâtel cherchoient avec le maréchal à mettre un terme à une situation qui a porté l'inquiétude dans toutes les classes de la société, et l'on paroissoit croire que l'ouverture des chambres pourroit bien avoir lieu le 4, avec un ministère incomplet.

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M. Barthe est nommé premier président de la cour des comptes, en remplacement du comte Siméon, démissionnaire.

Hier de midi à une heure, le général Jacqueminot, le général Cubières, le duc de Montebello, le baron Tupinier, M. Girod (de l'Ain), et M. Gauthier, ré- M. de Montalivet est nommé intengent de la banque, ont été successive-dant-général de la liste civile. M. de ment reçus au château. Vers huit heures Bondy prendra le titre d'intendant-génédu soir, les mêmes personnages et ral honoraire. MM. de Gasparin et Parant ont été reçus collectivement par le roi des Français.

- M. Laplagne, ministre des finances, est nommé conseiller-maître à la cour des comptes, à la place de M. Cordelle, nommé conseiller honoraire.

M. Passy, parti samedi pour Franconville, sera, dit-on, de retour à Paris demain.

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- Aujourd'hui nous lisons dans le Journal des Débats: « On annonçoit (hier soir) que la combinaison ministérielle essayée depuis deux jours par le duc de Dalmatie, étoit ajournée, et que l'illastre On écrit de Constantine, à la dates maréchal ne songeroit à la reprendre, s'il du 8 mars, qu'une petite expédition vey avoit lieu, qu'au moment où les pre-noit d'avoir lieu dans le Sahel. Plusieurs mières discussions de la chambre auroient permis aux partis de se mieux compter. »

tribus Kabyles établies entre le camp de Harrouch et Philippeville, un peu au sud, avoient, il y a quelque temps, dressé une - La même feuille ayant parlé de la embuscade au caïd Bouzomby, chargé nécessité de pourvoir à la prochaine ou. de recueillir les impôts dans cette partie verture des chambres, publie avec le Mo-de la province. Celui-ci échappa au

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