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l'Egl. réf. dudit Pf., » in-12; La R. Prét. mourante à Pfalzbourg « entre les mains de ses médecin et min. d'un coup de pistole le 12 avril 1621 après avoir esté vaincue dix fois par disputes entre le R.P. Nic. Oudé, jés. et le sieur Brazi, min. comme il est icy narré fidellement par M. Dominių. Didelot, théologien, curé à Pf., » Pont-à-Mousson, 1671, in-8°; Colonne de diamant érigée sur le Cenotaphe, « ou tombeau vide basti par Me Est. Bouchard, Dr hérétiq., à trois facultés de médecine grec et poésie, enrichie de notes et apostilles, » par le R. P. Nic. Oudé de la Comp. de J., Pont-à-M., 1622, in-4. Saarwerden faisait partie du temporel de l'évêché de Metz. En 1527 Jean de Lorraine en investit son frère le duc Antoine. Mais le comté lui fut contesté par les Nassau et la réforme put s'y introduire et s'y propager jusqu'à ce que la Chambre impériale l'attribua définitivement en 1529 au comte de Vaudémont qui créa en 1631 un collège de jésuites à Bouquenom, et un couvent de la congrégation N. D. Les protestants s'y sont maintenus jusqu'à nos jours (pasteurs: Jean Loquet, 1563, à Bouquenom; d'Huée, 1617-1628, à Altwiller; E. Lebrun, 1608, à Rauviller; Holler, 1660, à Bouquenom). — En 1787, lors de l'édit de tolérance il restait encore dans les terres ayant appartenu à la Lorraine, des protestants à Fénétrange, Saarunion, Phalsbourg et des réformés à Hellering et Lixheim. En 1870 les quatre départements formés de l'ancienne Lorraine et du pays messin comprenaient : 1. Eglise de la Conf. d'Augsbourg. Consistoire de Fénétrange : Fénétrange (1804), Hangwiller (1804), Wintersbourg (1804), Phalsbourg (1829), Postrof (1856), 5 paroisses et 2 annexes, 5 past., 11 temples, 13 écoles dont une école modèle, 3,670 âmes. 2. Eglise réformée. 1° Meurthe : Un consistoire créé en 1822 (ordonn. du 24 avril) formé de 4 oratoires dépendant du C. de Strasbourg, dont Metz fut le chef-lieu jusqu'en 1850 et Nancy depuis lors. Nancy (1805 et 1863), annexes Toul et Lunéville; Lixheim (1805), ann. Schalbach et Bærenthal; Hellering (1805), ann. Postorf et Niderstinzel; Sarrebourg (1847), ann. Lafrinbole et Dieuze ; 2° Moselle: Metz (1804 et 1863), ann. Ars-s-M.; Courcelles-Chaussy (1829), ann., Boulay et Silly; 3° Meuse : Bar-le-Duc (1856), ann. Verdun, Commercy, la Croix-s.-M.; 4° Vosges : Consistoire de Ste-Marie-auxMines (Haut-Rhin); St-Dié (1826), Epinal (1862), ann. Remiremont et Neufchâteau. Depuis 1871 la consistoriale de Nancy comprend les Eglises des trois départements Meurthe-et-Moselle, Meuse et Vosges 1° Meurthe-et-Moselle : Nancy (3 past., 1804, 1863, 1871), 1 temple et 2 écoles, 2,000 âmes, annexes, Pont-à-Mousson (80 âmes), et Toul (1 temple, 300 âmes); Lunéville (1873), 1 temple, ann., Emberménil (600 âmes); 2° Vosges : Epinal (1862), 1 temple, école libre de filles; ann. Thaon, Charmes, Ramberviller, St-Dié (1826), 1 temple, école de filles; Remiremont (1877), ann. Val-d'Ajol, Rupt, Neufchâteau (1 past. aux.); 3° Meuse: Bar-le-Duc (1856), 1 temple, 1 école libre de filles; ann. Verdun (past. aux., 1 temple), Gondrecourt, Commercy, La Croix-s.-M.; 700 âmes. Le consistoire renferme 6 paroisses, 8 pasteurs, plus 3 auxiliaires, 20 lieux de culte

dont 6 temples, 6 écoles ; environ 5,000 âmes, 688 électeurs inscrits. Il fait partie de la 3° circonscription synodale. Voyez Annuaire ou répertoire eccl., 1807; Annuaires prot. de 1868 et 1878. O. CUVIER.

LOT, patriarche, fils d'Aran, petit-fils de Tharé et neveu d'Abraham (Gen. XI, 27). Il quitta Ur, sa patrie, pour suivre son oncle à Canaan (Gen. XI, 31; XII, 4 ss.), et l'accompagna dans ses courses nomades au sud de ce pays, jusqu'au moment où ils se séparèrent à cause des différends qui s'étaient élevés parmi leurs bergers. Lot s'établit dans la plaine du Jourdain (Gen. XIII, 1 ss.). Les légendes rapportées dans la Genèse mettent en relief trois points de sa vie : 1° Sa délivrance par Abraham de la captivité dans laquelle il s'était trouvé plongé, après la défaite que lui avaient infligée les chefs des tribus du voisinage. C'est à la suite de cette mésaventure que Lot se serait décidé à se fixer dans la ville de Sodome (Gen. XIV, 12 ss.; XIX, 1 ss.), où il maria ses filles. -2° L'accueil hospitalier et la protection généreuse que Lot accorda aux deux inconnus (anges) qui le conduisirent hors de Sodome, lorsque cette ville dut périr par le feu (Gen. XIX; cf. Blaufuss, De Loti hospitalitate, Iéna, 1751). Le changement de la femme de Lot en statue de sel (Gen. XIX, 26; cf. Luc XVII, 32), comme punition de son attitude hésitante et de sa curiosité inopportune pendant la fuite (Nagel, De culpa uxoris Loti, Altorf, 1755), a donné lieu à de nombreux commentaires qu'on trouvera énumérés et discutés tout au long dans Wallerius, Dissert. de statua sal. uxoris Loti, 1764; dans Wolle, De facto et fato uxoris Loti, 1730, dans Schollwein, Comment. qua de uxore L. in statuam sal. conversa dubitat, Hamb., 1749, et dans Milow, Zwei Sendschr. von der Salzsæule in die Lol's Weib verwandelt worden, Hamb., 1767 (cf. Maï, Observ. sacr., I, 168 ss.; H. v. d. Hardt, Ephem. philol., p. 67 ss.; OEdmann, Samml., III, 147; Bauer, Hebr. Mythol., I, 242). Josèphe (Antiq., 1, 11. 4) raconte que, de son temps encore, on montrait ce fameux bloc de sel (otǹλn áλòs, Sapience X, 7; Clément, Epist. ad. Corinth., XI). Tertullien a composé sur cette statue une hymne dans laquelle il dit que lorsqu'on la mutile, elle se recompose elle-même et continue à être soumise aux règles de l'écoulement menstruel. On n'a qu'à se reporter à la configuration du sol basaltique et tourmenté qui caractérise la rive S. O. de la mer Morte pour comprendre l'origine de ces légendes. -3° L'inceste que commit Lot avec ses filles, et qui le rendit père de Moab et d'Ammon, les ancêtres de deux peuplades voisines auxquelles la haine nationale d'Israël se complaisait à attribuer une origine impure et criminelle (Gen. XIX, 30 ss.). D'autres légendes rabbiniques sur Lot sont rapportées dans Pirke Elileser, c. 25 (cf. Othon, Lexic. rabbin., p. 389), des légendes arabes, dans Herbelot, Biblioth. orient., p. 320.

LOUIS LE PIEUX. L'immense empire si péniblement constitué par le génie de Charlemagne, s'écroule aussitôt après sa mort et, quelles que soient les explications que l'on donne de cette chute, le triste règne de Louis le Pieux ou le Débonnaire nous montre en quelles faibles mains était tombée la succession redoutable du grand empereur franc. Après avoir dirigé comme roi d'Aquitaine avec assez peu

de talent, deux expéditions contre les Sarrazins d'Espagne, Louis, à peine sur le trône, chassa avec indignation du palais d'Aix-la-Chapelle les concubines et les bâtards de son père, les amants de ses sœurs et elles-mêmes et substitua à la vie si large de son prédécesseur les pratiques de l'ascétisme le plus rigoureux. On l'a surnommé le saint Louis du neuvième siècle, mais si Louis IX a été un saint, il a aussi été un roi. Grand fondateur de couvents, absorbé par les questions religieuses, c'est dans ce domaine que Louis le Pieux a déployé le plus de qualités, et c'est surtout sous cet aspect que nous l'étudierons, après avoir retracé rapidement les tristes vicissitudes de sa politique. Romain d'éducation et de naissance, Louis n'a pas su comprendre les besoins et les droits de ses sujets germaniques. Dès 817 nous le voyons procéder à l'un de ces nombreux partages, qui amèneront tant de maux sur sa tête et sur son peuple. Son fils Lothaire est proclamé vice-empereur et roi et a sous ses ordres Bernard roi d'Italie; Pépin reçoit l'Aquitaine; Louis la Bavière et l'Autriche. En 818 Bernard révolté a les yeux crevés et meurt des suites de son supplice. En 819 Louis le Pieux épouse Judith, fille d'un comte bavarois, qui exercera sur lui une influence déplorable. En 822, croyant imiter Théodose, il se soumet à une pénitence publique en expiation de la mort de son neveu Bernard et de l'expulsion des anciens conseillers de son père, l'abbé Adalhard et Walla. En 829, pour plaire à sa femme et assurer la position de son jeune fils Charles, qui sera Charles le Chauve, il constitue en sa faveur le royaume d'Alamanie et de Rhétie. Dépouillé par Lothaire avec le concours de l'indigne Elbbon archevêque de Reims, et de Hilduin, abbé de Saint-Denis, et rétabli en 830 à Nimègue par Louis le Germanique, Louis le Pieux viole encore une fois en 833 le traité de partage de 817, en donnant l'Aquîtaine à Charles. Le pape Grégroire IV, sous prétexte de concilier les deux parties, assure par ses manœuvres l'odieuse trahison du champ du mensonge à Rothfeld, en Alsace (25 août). Dégradé à Compiègne et à Soissons, forcé de signer une liste de ses prétendus crimes, Louis, remis en possession du pouvoir dès 834 par son fils Louis le Germanique, meurt en 840, au moment où il va réprimer une révolte de celui-ci, indigné d'avoir été dépouillé encore une fois au profit de Charles. Nous avons vu quel rôle odieux la papauté a joué dans la querelle entre Louis le Pieux et ses fils, et pourtant, dès le début de son règne, Louis avait montré la plus grande faiblesse vis-à-vis du saint-siège, laissé Etienne IV prendre possession de son siège sans son consentement, et venir le couronner à Reims, bien qu'il eût été déjà sacré. On sent que les fausses décrétales ne sont pas loin, et l'attitude d'une partie du clergé montre les progrès de la curie romaine. Toutefois de nombreux prélats restèrent fidèles à Louis le Pieux, Grégoire IV se vit menacé sur le Champ du mensonge d'un abandon complet, s'il osait porter la main sur la majesté impériale et ne dut le succès qu'à la ruse et aux moyens les plus vils. A l'intérieur Louis travailla avec le plus grand zèle à la réforme des mœurs, introduisit la règle canonique, confia la direction suprême de tous

les couvents de son empire au rigide Benoît d'Aniane, son conseiller tout puissant et fidèle (voir Benoit d'Aniane), fonda le couvent de Corvey en Saxe, l'évêché d'Hildesheim, de nombreux monastères, organisa les écoles de couvent, prit une part active aux travaux littéraires de son temps et fit traduire en latin sous la direction d'Hilduin, abbé de Saint-Denis, les écrits du faux Denys, que l'empereur Michel II lui avait envoyés en814. Raban Maur lui demeura fidèle jusqu'à la fin; Agobard le trahit et ne put reprendre possession de son siège qu'en 837. Outre la controverse adoptienne et les commencements des enseignements de Gotteschalk sur la grâce, nous devons signaler l'attitude indépendante d'Agobard de Lyon et de Walla de Corbie vis-à-vis de la cour de Rome, et les décisions du synode de Paris de 825, Claude de Turin (voir Claude de Turin). chapelain et ami de Louis, nommé par lui évêque de Turin, s'était prononcé avec énergie, comme le fit du reste Agobard, contre le culte des images, qui avait pris tout particulièrement en Italie des proportions scandaleuses. Dénoncé par l'écossais Dungal, attaqué avec modération par Jonas, évêque d'Orléans, Claude mourut en paix en 839. Le synode de Paris de 825 prit dans cette querelle une attitude médiatrice et repoussa également la suppression et l'abus des images. Louis le Pieux prit enfin une part active à la conversion du Nord de l'Europe, envoya en 822 Ebbon en Danemark, fut en 826 à Ingelheim, le parrain de Harald, encouragea les débuts de saint Anschaire et de Gislemar, et fonda en 831 l'archevêché de Hambourg. Sur les frontières slaves il encouragea Pribina à organiser un royaume slave chrétien dans la basse Pannonie. Liudévit, prince de Pannonie, attaqua en 819 le margrave du Frioul, Baldéric, et mourut assassiné en 822. Le prince bulgare Omortag, voulant soumettre les Abrodites révoltés, attaqua la frontière et défit Baldéric. Nous manquons de renseignements sur la campagne de Louis le Germanique en 828. Tolérant malgré son étroite piété. Louis protégea pendant tout son règne les Juifs contre le fanatisme intéressé du clergé. Roi des prêtres, trahi par les prêtres, Louis le Pieux a compromis par son incapacité l'œuvre paternelle et porté une grave atteinte au prestige du nom franc. — Sources: Thegan, Vita Ludovici, dans les Mon. Germ. Hist., II; l'astronome, Vita Lud.; Nithard, Ermold le Noir, faits et gestes de Louis dans la collection Guizot; Ludovici pii Common. ad Hierem. Archiep. et Jonam episc., dans Mansi, Concilia, XIV, 424; XV, 421; Agobard, Apologet. pro filiis; Lud. dans Bouquet, VI, 248; Conquestio Domni Chludovici; dans Duchesne et Bouquet; Funck, Ludw. der Fromme, Francf., 1832; Simson, Jahrbücher d. Frænk. Reichs unter Ludw. d. fr., Leipzig, 1874; Wattenbach, Deutschl. Gesch. Quellen, I, 167 ss.; Neander, Kirch. Gesch., VI; H. Piper, Die monum. Theol., 280-290; Zeller, Hist. d'AU., II; A. Himly, Wala et Louis le Débon., Paris, 1849. A. PAUMIER.

LOUIS IX (Saint), roi de France depuis le 15 novembre 1226 jusqu'au 25 août 1270, appartient à l'histoire de l'Eglise, non seulement par les croisades qu'il a entreprises, mais encore parce qu'il offre un type accompli de la piété du moyen âge. Il a été un caractère chrétien très élevé,

mais en même temps, il ne faut point le méconnaître, un homme de son siècle, un fils dévoué de cette Église du moyen âge qui, à côté de ses grandeurs, a eu des misères et des petitesses non moins frap-· pantes. Ce qui donne un intérêt particulier à cette étude, c'est la richesse tout à fait exceptionnelle de documents contemporains, qui nous font connaître, en même temps que son règne, le caractère et la vie intime de saint Louis. Nous mentionnerons en première ligne, le sire de Joinville, son compagnon de la première croisade et son ami particulier, dont le récit est d'une simplicité et d'une fraîcheur pleines de charme (Jean, sire de Joi ville. Hist. de saint Louis. Credo e lettre à Louis X. Texte original accompagné d' une traduction par Natalis de Wailly, Paris, 1874); puis, Geoffroi de Beaulieu, pendant vingt ans son confesseur, historien de sa vie privée et de ses vertus (Vita Ludovici noni auctore Gufrido de Belloloco); Guillaume de Chartres, son chapelain avant la première croisade, a été auprès de lui en Egypte et à Tunis et a assisté à ses derniers moments (De vita et actibus inclytæ recordationis regis Francorum Ludovici et de Miraculi quæ ad ejus sanctitatis declarationem contigerunt, auctore fratre Guil lemo Carnotensi, ordinis prædicatorum ejusdem regis capellano); le coL fesseur de la reine Marguerite, femme de saint Louis (Vie de sain Louis par le confesseur de la reine Marguerite, suivie des Miracles de saint Louis); le moine anonyme de Saint-Denis (Gesta sancti Ludovici noni Francocum Regis, auctore Monacho sancti Dionysi anonymo); Guillaume de Nangis (de la fin du treizième siècle) a puisé dans des documents perdus aujourd'hui, et a écrit son histoire en latin et en français (Gesta sanctæ memoriæ Ludovici regis Franciæ, auctore Guillelmo de Nangiaco, suivi de Guillelmi de Nangiaco chronicon); tous ces ouvrages se trouvent dans le Recueil des historiens des Gaules et de la France, t. XX (Paris, 1840). - Primat a également puisé dans des documents que nous ne possédons plus; son livre serait entièrement perdu pour nous, s'il n'avait été reproduit en partie, au siècle suivant, par Jean du Vignay; Vincent de Beauvais, Miroir historial, qui finit avec la captivité de saint Louis; Jean de Vignay l'a continué en reproduisant l'ouvrage de Primat. Il faut mentionner encore les hroniques remarquables de l'historien anglais Matthieu Paris, aux vues plus larges, au jugement plus pénétrant et plus impartial; il sert à confirmer et parfois aussi à corriger les récits naturellement enthousiastes de tous ces chapelains et confesseurs. Enfin nous citerons encore un recueil de pièces en voie de publication, Les Layettes du Trésor des Chartes, dont le t. II va de 1223-1246; et le t. III, publié en 1875, de 1246-1250. Pour les autres documents qu'il serait trop long d'énumérer, nous renvoyons à l'ouvrage de M. Wallon (Saint Louis et son temps. Introduction, vol. I., p. xxv ss. Louis naquit à Poissy le 25 avril 1215; il y reçut également le saint baptême; aussi signait-il quelquefois ses actes: Louis de Poissy, « parce que, disait-il, Poissy était le lieu où il avait obtenu le plus grand honneur; car à Reims, il avait bien reçu l'onction royale, mais à Poissy, il avait reçu la grâce du baptême, qu'il estimait incomparablement au-dessus de tous les

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