foumife à mon Dieu, qui a opéré tant de merveilles & de graces en moy & pour moy?

ap

Ah Philothée! Commencez donc par dégager ce corps de telles & telles voluptez, & par l'accoûtumer à porter le joug du fervice de Dieu: Enfuite pliquez vôtre ame à le connoître de plus en plus, par tels & tels exercices qui peuvent vous y fervir. Servez-vous enfin des moyens de falut, que Dieu vous préfente par fon Eglife: Ouy je le feray, j'entreray dans la pratique de la Priére & de l'Oraifon ; je fréquenteray les Sacremens; j'écouteray la fainte parole de Dieu; j'obéiray à fa voix, en fuivant les confeils de l'Evangile & fes inspirations.

CONCLUSION.

1. Remerciez Dieu, de ce qu'il vous a fi bien fait connoître fes graces & vos devoirs.

2. Offrez-luy vôtre cœur avec toutes vos réfolutions.

3. Priez-le qu'il vous y foûtienne, en yous y donnant la fidelité néceffaire: Demandez-la par les mérites de la mort de Jefus-Chrift; implorez l'interceffion de la fainte Vierge & des Saints. Parer. Ave.

CHAPITRE XII.

Méditation des péchez.

PREPARATION.

1. Mettez-vous en la présence de Dieu. 2. Priez qu'il vous infpire.

J.

CONSIDERATIONS.

Etracez en vous-même l'idée

"Rdu cemps que vous avez commencé de pécher: Faites réflexion combien vous avez augmenté & multiplié vos péchez de jour en jour, foit contre Dieu, foit contre vous, foit contre le Prochain; par vos œuvres, par vos paroles, par vos pensées, & par vos defirs.

2. Confidérez vos mauvaises inclinations, & tout l'emportement que vous avez eûà les fuivre: Ces deux vûës vous feront juger, que le nombre de vos péchez paffe de beaucoup celuy de vos cheveux, & même du fable de la

mer.

3. Faites principalement attention à vôtre ingratitude envers Dieu : Car c'est un péché univerfel, qui fe répand

que

fur les autres, & en augmente infinimentl'énormité. Comptez, fi vous le pouvez, tous les bienfaits de Dieu, la malice de vôtre cœur a tournez contre luy, pour le deshonorer; toutes les infpirations méprifées, tous les bons mouvemens de la grace rendus inutiles, & tous les différens abus des Sacremens. Où font du moins les fruits que Dieu en attendoit? Que font devenues toutes ces richeffes, dont vôtre divin époux avoit orné vôtre ame ? Tout cela a été dépravé & prophané par vos iniquités. Penfez que vôtre ingratitude a été jufqu'à ce point-là, que Dieu vous ayant toûjours fuivi pas à pas, pour vous fauver; vous avez toûjours fui devant luy, pour vous perdre.

AFFECTIONS ET RESOLUTIONS.

1. Que vôtre mifere vous ferve icy à vous confondre. O mon Dieu comment eft-ce que j'ofe me présenter à vous? Helas! Je me trouve dans un état déplorable de corruption, de pourriture, d'ingratitude & d'iniquité. Eft-il poffible que j'aye porté ma folie & mon ingratitude jufque-là; qu'il n'y ait pas un de mes fens, que mes iniquitez n'ayent

dépravé; ni une puiffance de mon ame, que mes péchez n'ayent prophanée & corrompuë; & qu'il ne fe foit pas écoulé un feul jour de ma vie, qui n'ait produit de fi mauvais effets ?

Eft-ce là le fruit des bienfaits de mon Créateur, & le prix du fang de mon Redempteur?

2. Demandez pardon de vos péchez. & vous jettez aux pieds du Seigneur, comme l'Enfant prodigue aux pieds de fon bon Père, comme fainte Magdeleine aux pieds de fon aimable Sauveur, comme la Femme adultère aux pieds de Fefus fon Fuge. O Seigneur, miféricorde fur cette ame pécherelle! O divin cœur de Jefus, fource vive de compaffion, & de débonnaireté, ayez pitié de cette miférable,

3. Propofez-vous de mieux vivre : Mon Seigneur, je ne m'abandonneray jamais au péché, non jamais,avec le fecours de vôtre grace. Helas! Je ne l'ay que trop aimé Mais je le détefte de toute mon ame; & je vous embraffe, ô Pére des miféricordes; je veux vivre & mourir en vous.

Je m'accuferay donc au Prêtre de Jefus-Chrift avec humilité & d'un bon cœur, de tous mes péchez,fans aucune

forte de réserve, ny de diffimulation Je feray tout ce que je pouray pour les détruire en moy jufqu'à la racine, particuliérement tel & tel, qui me péze le plus fur le cœur. A cet effet je pren-> dray généreufement tous les moyens que l'on me confeillera : Et je ne croiray jamais avoir affez fait, pour réparer de fi grandes fautes.

CONCLUSION.

1.Remerciez Dieu qui a attendu vôtre converfion jufques a cette heure,& qui vous a donné ces bonnes difpofitions. 2. Offrez-luy la volonté que vous avez de vous en bien fervir.

3. Priez-le qu'il vous en donne la grace & la force, &c. Pater, Ave.

CHAPITRE XIII.
Méditation de la mort.

PREPARATION.

1. Mettez-vous en la préfence de Dieu. 2. Demandez luy fa grace.

3. Imaginez vous que vous étes dans l'état d'un malade, an lit de la mort, &fans aucune espérance de vie.

J.

CONSIDERATIONS.

Onfidere, ô mon ame, l'incer

Citude du jour de la mort : Tu