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vous recevoir, felon le choix que vous en ferez.

2. Mais confidérez bien, que le choix qui s'en peut faire promptement en cette vie, fubfifte éternellement dans l'autre.

3. Quoy que le choix que vous ferez, doive regler la conduite de Dieu fur vous; foit celle de fa miféricorde, pour vous recevoir dans le Ciel; foit celle de fa juftice,pour vous laiffer précipiter dans l'Enfer: Cependant il est certain que du propre mouvement de fa bonté, il veut trés-fincérement que vous choififfiez l'Eternité bienheurcufe; & que vôtrebon Ange vous y porte de tout fon pouvoir, en vous préfen tant de la part de Dieu tous les moyens, qui font abfolument néceffaires pour la mériter.

4. Ecoutez fur cela intérieurement & attentivement, toutes les voix qui vous viennent du Ciel pour vous y inviter. Venez, dit Jesus-Christ, ô chére ame, que j'ay plus aimée que mon fang: : Je vous tends les bras pour vous recevoir dans le féjour des délices immortelles de mon amour. Venez, vous dit la fainte Vierge: Ne méprifez pas la voix & le fang de mon fils, ni les

defirs que j'ay de vôtre falut, & les priéres que je luy préfente pour vous en obtenir les graces, Venez, vous difent les Saints & les Saintes, qui ne defirent rien plus que l'union de vôtre cœur avec le leurs pour louer Dieu éternellement; venez, le chemin du Ciel n'eft fi difficile le monde que pas pense: Nous l'avons fait, & vous nous voyez au terme: Entrez-y feulement avec courage; & vous verrez que par une voye incomparablement plus douce & plus heureufe que celle du monde, nous fommes parvenus au comble de la gloire & de la felicité.

ELECT 10 N.

O déteftable Enfer, je t'abhorre avec tous tes tourmens, & avec ta funefte Eternité: Je détefte fur tout ces blafphémes horribles, & ces malédictions diaboliques, que tu vomis éternellement contre mon Dieu. Mon ame eft créée pour le Ciel, & l'attrait de mon cœur l'y porte: Ouy, délicieux Paradis, féjour tour divin de la félicité & de la gloire éternelle, c'eft au milieu de tes faints &aimables Tabernacles, qu'aujourd'uy je choifis à jamais, & irrévocablement ma demeure. Je vous bénis, ô mon Dieu, en acceptant

l'offre qu'il vous plaît de m'en faire. O Jefus, ô mon Sauveur, j'accepte avec toute la reconnoiffance, dont je fuis capable, l'honneur & la grace que vous me faites de vouloir m'aimer éternellement : Je reconnois que c'est vous qui m'avez acquis ce droit fur le Ciel; ouy, que c'est vous qui m'avez préparé une place dans la célefte Jérufalem: Et aucun des avantages que porte ce bonheur, ne me le fait tant eftimer, que le plaifir de vous aimer, & de vous glorifier éternellement.

Acceptez la protection de la fainte Vierge & des Saints: Promettez-leur de vous en fervir fervemment pour vous avancer au terme, où ils vous attendent: Tendez la main à votre bon Ange, en le priant de vous y conduire: Excitez vôtre ame à bien foûtenir fon choix.

CHAPITRE XVIII.

Meditation d'une ame qui délibére entre la vie du monde & la vie devote.

1. Mettez-vous en la prefence de Dien. 2. Implorez fon fecours avec humilité.

1.

CONSIDERATION.

Maginez-vous encore une fois, que vous étes avec vôtre bon Ange dans une vafte campagne; que vous voyez à vôtre main gauche le Prince des ténébres fur un thrône fort élevé, & environné de plufieurs démons ; & qu'autour de la cour infernale vous découvrez une multitude innombrable de pécheurs & de péchereffes, qui étant dominez par l'efprit du monde, luy rendent auffi leurs hommages. Obfervez attentivement tous les infortu nez courtisans de cet abominable Roy: Confiderez les uns tranfportez de l'efprit de colére, de haine & de vengeance, qui en fait des furieux; les autres. amollis par l'efprit de pareffe, qui ne les occupe que de frivoles vanitez;

ceux-là enyvrez de l'efprit d'intempérance, qui en fait des fous & des brutaux; ceux-cy enflez de l'efprit d'orgueil, qui en fait des hommes violents & infupportables; quelques-uns poffédez par l'efprit d'envie, qui les deffeiche, & les rend chagrins & rêveurs; plufieurs corrompus jufqu'à la pourriture par l'efprit de volupté; & plusieurs que l'efprit d'avarice inquiéte & trouble,par l'empreffement d'avoir du bien. Voyez-les tous fans repos, & fans ordre: Regardez jufques à quel point ils fe méprifent les uns les autres; combien ils fe haïffent; de quelle maniére ils fe perfécutent, fe déchirent, fe détruifent & s'entretuënt. Voila donc cette République du monde tyrannisé par ce maudit Roy: Qu'elle eft malheureufe & digne de compaflion!

2. Confidérez à vôtre main droite Jefus-Chrift crucifié, qui avec une tendreffe inexplicable de compaffion, & d'amour, préfente à Dieu fon Pére, fes priéres & fon fang, pour obtenir la liberté de ces malheureux efclaves, & qui les invite à rompre leurs liens pour venir à luy.

Mais arrêtez-vous principalement à regarder cette nombreuse troupe de

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