Arsène Darmesteter: Reliques scientifiques recueillies par son frère, Volume 2

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L. Cerf, 1890
 

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Fréquemment cités

Page 174 - France a ouvert, en l'année 1883, un concours « pour la rédaction des meilleurs travaux sur les noms patois ou vulgaires des plantes, principalement de celles cultivées, mis en regard avec les noms réels ou scientifiques ». Trente-six mémoires ont été envoyés de diverses régions de la France, preuve de l'intérêt général qu'avait excité la question proposée. , Partant...
Page 22 - ... restreinte et un rôle bien minime, impuissante à rien produire, ou du moins à rien conserver. Les plus grands événements historiques passent sur le peuple sans laisser de traces dans sa mémoire. La génération contemporaine en emporte avec elle le souvenir dans l'oubli de la tombe, à moins qu'un poème, dicté à son auteur par l'impression immédiate des faits, devenu ensuite populaire, n'en transmette la tradition aux générations futures. C'est le poète qui crée la poésie populaire,...
Page 39 - LES ROSES DE SAADI J'AI voulu ce matin te rapporter des roses ; Mais j'en avais tant pris dans mes ceintures closes Que les nœuds trop serrés n'ont pu les contenir. Les nœuds ont éclaté. Les roses, envolées Dans le vent, à la mer s'en sont toutes allées. Elles ont suivi l'eau pour ne plus revenir. La vague en a paru rouge et comme enflammée. Ce soir, ma robe encore en est tout embaumée...
Page 36 - Souvent mareheu t'cnsembl' indigcne' et vertu. Il est bien entendu d'ailleurs qu'on ne devra appuyer sur ces e muets que tout juste autant qu'il faut pour faire sentir la syllabe et maintenir la mesure du vers, mais non de façon à transporter sur eux l'accent qui appartient à la syllabe qui précède
Page 8 - D'un autre côté, il est nécessaire de donner en Sorbonne, dans la Faculté des lettres, un développement plus considérable à l'étude du français. Si la conférence de langues romanes à l'École des Hautes Études a surtout formé des élèves étrangers qui à leur tour sont devenus professeurs dans les gymnases, les universités d'Allemagne, de Suisse, de Roumanie, de Bohême, de Suède, etc., la complexité d'un pareil enseignement écartait par cela même les étudiants français plus...
Page 11 - De cette étude se dégagera une conclusion générale qu'il importe dès maintenant de mettre en lumière. C'est que notre langue moderne est pleine de débris des formations antérieures, débris dont elle est impuissante à rendre compte. Et remarquez bien que je ne parle pas ici des lois générales auxquelles se soumet la langue vivante, lois dont nous comprenons et sentons l'action, sans en reconnaître toutefois l'origine et la raison d'être (l'histoire seule nous peut la donner) , mais de...
Page 220 - Si nous n'y prenons garde, nous livrerons une belle langue à nos arrière-neveux ! A ce grave danger, un seul remède est possible, la simplification de l'orthographe ; elle seule écartera ce péril ; elle apportera encore d'autres avantages. L'enseignement de la langue en sera facilité, et l'instituteur, débarrassé de la partie la plus lourde et la plus inutile de son fardeau, pourra faire porter ses efforts sur d'autres points plus graves et d'une portée plus grande.
Page 54 - L'atone finale est soumise aux trois lois suivantes 3 : l°a, bref ou long, se maintient. 2° e, i, o, u, brefs ou longs, tombent. 3° Après un groupe de consonnes demandant une voyelle d'appui, les voyelles qui seraient tombées sont représentées par un e féminin, que cet e soit un affaiblissement de la voyelle, ou, ce qui est plus vraisemblable, qu'il en vienne prendre la place après sa chute. L'e se maintient môme après la réduction du groupe qui a amené sa présence. Ces trois lois régissent...
Page 39 - Les roses envolées Dans le vent, à la mer s'en sont toutes allées. Elles ont suivi l'eau pour ne plus revenir. La vague en a paru rouge et comme enflammée '• Ce soir ma robe encore en est toute embaumée,.. Respires-en sur moi l'odorant souvenir.
Page 11 - Les exemples de cette construction abondent encore dans la poésie du xvii° siècle. Tournure disparue totalement aujourd'hui, même de la langue poétique, sauf quand le complément est l'un ou l'autre de ces deux mots, tout, rien : il a tout fait, il n'a rien dit. — Pourquoi la préposition de après les particules négatives pas, point : pas d'argent, pas de suisse : point d'affaires? Pourquoi il n'a pas d'amis, à côté de il n'a pas un ami ? Simple souvenir, aujourd'hui incompris, de l'emploi...

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