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les affreux époux Thénardier, le vieux jardinier Fauchelevent, la pieuse sœur Simplice, la malheureuse fille-mère Fantine, les deux anges de dévouement et d'amour, Eponine et Cosette. Les sujets des tableaux étaient tous empruntés au livre et portaient, en général, les titres mêmes de ses chapitres : Une tempête sous un crâne, l'Idylle rue Plumet; l'Epopée rue Saint-Denis; Nuit derrière laquelle il y a le jour, etc. Ces seuls rapprochements équivalent pour quiconque a lu le roman, à une analyse du drame. Malgré le succès bruyant de la première représentation, les Misérables ne pouvaient avoir à Bruxelles une de ces longues vogues auxquelles il faut la population nombreuse et impressionnable d'une ville comme Paris.

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Scènes de genre secondaires. Palais-Royal, Variétés, Folies-Dramatiques, Theâtre-Déjazet, etc. Scènes lyriques.

province.

Théâtres de

Les petits théâtres, comme on appelle les scènes de genre secondaires, ont quelquefois des succès mieux assurés que les grands. Mais ils ne recherchent pas d'ordinaire le mérite littéraire; ils ne le dédaignent pas non plus, ils le subordonnent à des qualités mieux goûtées de leur public. Quelques bouffonneries, quelques poignées de gros sel valent mieux pour faire réussir une revue ou un vaudeville qu'une action savamment conduite ou un style de trop bon aloi. Cependant ces théâtres secondaires sont les échelons qui conduisent aux scènes principales, et tel auteur, aujourd'hui en renom, a débuté aux Folies-Dramatiques ou au Théâtre-Déjazet, avant d'arriver au Gymnase ou à la Comédie-Française; tel autre brille sur des scènes plus élevées qui n'a pas cessé d'être un des pourvoyeurs des scènes inférieures. Voyons donc, suivant notre usage,

quels noms et quelles œuvres nous offrent les théâtres de Paris qui ont le moins de prétentions littéraires.

Les pièces du Palais-Royal sont un peu moins nombreuses qu'à l'ordinaire, à cause du succès persistant de quelques-unes d'entre elles. Nous y trouvons la Fleur des braves, vaudeville en un acte, de MM. E. Martin et Mouchelet (1er janvier); la Dame au petit chien, comédie-vaudeville en un acte, de MM. Labiche et Dumoustier (6 février); Jean Torgnole, comédie-vaudeville en un acte, de MM. E. Grangé et Lambert Thiboust (7 février), avec rôle et couplets pour M. Berthelier; Célimare le bien-aimé, comédievaudeville en trois actes, MM. E. Labiche et Delacour (27 février), pour les débuts de M. Geoffroy, du Gymnase, à ce théâtre, et l'un des meilleurs succès de cette année; Un propriétaire à la porte, vaudeville en un acte, de M. Siraudin (19 avril); le Joli cocher, vaudeville en un acte, de MM. Thierry et A. Dupeuty (1er mai); Falambo, parodie en quatre tableaux, de MM. Clairville et Laurencin (même jour); le Brésilien, vaudeville en un acte, de MM. H. Meilhac et Ludovic Halevy (9 mai); l'Oiseau qui fait son nid, vaudeville en un acte, de MM. Clairville et Lambert Thiboust (16 mai); le Monsieur qui a perdu son mot, vaudeville en un acte, de M. Renard, et les Toreadors de Grenade, excentricité musicale, de M. Hervé (16 juin); les Petits mystères de l'hôtel des Ventes, comédie-vaudeville en trois actes, de MM. Henry Rochefort et Albert Wolf (26 juin); Je veux ma femme, vaudeville en un acte, de M. Monjoie (20 juillet); Un mari sur des charbons, vaudeville en un acte, de M. E. Grangé (30 août); les Diables roses, comédie-vaudeville en cinq actes, de MM. E. Grangé et Lambert Thiboust (4 septembre), le digne pendant de Célimare pour le succès; Un ténor pour tout faire, opérette en un acte, de MM. Varin et Delaporte, musique de M. Robillard (15 novembre); Pifferaro, vaudeville en un acte, de

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MM. Duru et Chivot (18 décembre); la Commode de Victorine, vaudeville en un acte, de MM. E. Labiche et Martin (22 décembre); enfin les Trois chapeaux de femme, vaudeville en un acte, de MM. Siraudin et Lafargue (30 décembre), et les Troyens en Champagne, parodie en un acte et sans nom d'auteur de l'opéra des Troyens de M. Berlioz (même jour).

Le théâtre des Variétés, sans rencontrer des succès aussi solides, a offert au public les pièces suivantes : On fera des crêpes, vaudeville en un acte, de MM. Siraudin et C. de Courcy (24 janvier); les Secrets du grand Albert, vaudeville en deux actes, de MM. E. Grangé et H. Rochefort (31 janvier); les Mousquetaires du carnaval, folie-vaudeville en trois actes, de MM. E. Grangé et Lambert Thiboust (12 février); les Balayeuses, vaudeville en un acte, de M. Marc Michel (20 mars); Crockbête et ses lions, à-propos en deux actes, de MM. Clairville et Blum (26 mars); le Ménage de Césarine, vaudeville en trois actes, de deux auteurs anonymes et qui n'a pu arriver au bout de la première représentation (13 avril); Pataud, vaudeville en un acte, de M. P. Deslandes (25 avril); les Médecins, pièce en cinq actes, de MM. Brisebarre et E. Nus (13 juin), galerie de types sans intérêt ni action dramatique; Dans mes meubles, vaudeville en un acte, de M. Jules Prével, et la Chanson de Marguerite, vaudeville en deux actes et quatre tableaux, de MM. Delacour et H. Thierry (24 août); les Voyages de la Vérité, pièce fantastique en trois actes et huit tableaux, de MM. Th. Cogniard et Grangé (20 octobre), l'un des échecs les plus remarqués de l'année; Ajar et sa blanchisseuse, vaudeville en trois actes, de MM. Grangé, Montjoie et Chaulieu (21 novembre); Mon-joie fait peur, parodie en un acte du drame de M. Octave Feuillet, par MM. Siraudin et E. Blum (25 novembre); l'Infortunée Caroline, vaudeville en trois actes, de MM. Théod. Barrière

et Lambert Thiboust (21 décembre); enfin la Revue au cinquième étage, revue de fin d'année en trois tableaux, de MM. Clairville, Siraudin et Blum. D'assez grosses reprises, comme celles des Farces dramatiques, vaudeville en cinq actes de MM. Dumanoir et Clairville (2 mai) et du Chapeau de paille d'Italie, vaudeville en cinq actes de MM. Marc Michel et Labiche (5 juillet), prouvent que le théâtre des Variétés a eu encore besoin d'aller demander au passé des succès de gaieté que ne lui fournissait pas cette foule de pièces nouvelles.

Il devient difficile d'être complet avec les théâtres de moindre importance. Nous trouvons aux Folies-Dramatiques, parmi les pièces de plus d'un acte: Dimanche, lundi, mardi gras, vaudeville en trois actes, de M. Moniot (30 janvier); le Père Lefeutre, pièce en trois actes et quatre tableaux, de MM. N. Fournier et Mayer (18 mars); la Mère de la débutante, vaudeville en trois actes, de M. Jaime fils (13 juillet), complément naturel de la célèbre pièce de Théaulon; la Dernière Grisette, vaudeville en trois actes, de M. Paulin Deslandes (22 septembre); le Zouave de la garde, drame en cinq actes et sept tableaux, de MM. E. Moreau et Jules Dornay (19 décembre), pièce sérieuse en dehors du cadre ordinaire de ce théâtre. Du reste, certaines reprises comme celle de la Dame aux Camellias, ont prouvé que les Folies-Dramatiques pouvaient devenir avec quelque succès un théâtre de terreur et de larmes.

Les pièces les plus étendues, sinon les meilleures, du théâtre Déjazet sont les Égarements de deux Billets de Banque, vaudeville en deux actes, de M. H. Normand 16 janvier); l'Argent et l'Amour, pièce en trois actes, de MM. Jaime fils, Colin et Polo, avec musique de M. E. Déjazet (5 février); les Pantins éternels, vaudeville en trois actes et six tableaux, de MM. Clairville et Jules Dornay

(17 avril), mise en scène comique d'une grande pensée philosophique; les Spectres de l'aurore, légende allemande en deux actes et trois tableaux, de MM. P. Delandes et J. Dornay (27 juin); Paris en Chine, voyage en quatre stations, de MM. Varin et de Jallais; les Fantômes de la Chambre rouge, songe d'une nuit d'hiver, en deux cauchemars, de M. J. Dornay (27 septembre); enfin, En Ballon, revue de fin d'année, en trois actes et quatorze tableaux, de MM. Clairville et J. Dornay (26 décembre). Nous ne citerons, parmi les vaudevilles en un acte, que: Singuliers effets de la foudre, de MM. Aurélien Scholl et de Langeac (16 décembre) et, parmi les reprises, celle de Gentil Bernard (19 octobre), destinée à faire valoir une fois de plus, sur le théâtre Déjazet, l'actrice presque septuagénaire qui lui donne son nom.

Nous trouvons aux Délassements - Comiques, comme pièces principales: les Noces du Diable, en trois actes et douze tableaux, de MM. Ern. Blum et Al. Flan (14 mars); les Pêcheuses de Salicoques, en trois actes et neuf tableaux, de MM. G. Marot et A. Villiers (24 avril); les Plaisirs de Paris, en trois actes et douze tableaux, de MM. Quersin et Lemonnier (25 juin); Ma femme est veuve, vaudeville en trois actes, de MM. Bausset et Giscard (30 juillet); les Bonnes, vaudeville en trois actes, de M. V. Couailhac (1 septembre); l'Homme aux trois cousines, vaudeville en trois actes, du même (27 septembre); la Queue de la Pole, en trois actes et dix tableaux, par MM. Siraudin et Delacour (12 novembre); enfin: Lachez tout, revue de fin d'année, en quinze tableaux, des deux complices ordinaires de ces sortes de tentatives, MM. Blum et Al. Flan (30 décembre).

Je néglige quelques pièces de genre qui se sont produites sur des scènes passagères, ouvertes, pendant la

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