CHOEUR DU PARI A1, BRAMES, portant des instruments: GUERRIERS, PEUPLE. PREMIER BRAME. Du soleil qui renaît bénissez la puissance; Couronné de splendeur, il se lève, il s'avance. Du soleil qui renaît les dons et les clartés. LE PEUPLE. Il se lève, il s'avance; Adorons ses clartés. SECOND BRAME. Sept coursiers, qu'en partant le dieu contient à peine, O soleil fécond, tu parais! Avec ses champs en fleurs, ses monts, ses bois épais, L'univers, plus jeune et plus frais, Des vapeurs du matin sort brillant de rosée. 4) Tragédie de M. Casimir Delavigne. La scène, comme le nom de Paria l'indique, est dans l'Inde. * PREMIER BRAME. Disparaissez, démons enfantés par la nuit, Vous qui trompez par des lueurs perfides CHOEUR DES BRAME S. Et vous, peuples heureux, chantez LE PEUPLE. Publions sa victoire, Adorons ses clartés. UN BRAM E. Sous douze noms divers les mois chantent sa gloire. UN AUTRE. Douze palais égaux, où l'entraîne le temps, PREMIER BRAME. Chaque saison lui doit les attraits qu'elle étale : Il gonfle de ses feux les trésors dont l'automne Chantons en lui le père des saisons. LE PEUPLE. Chantons, chantons en lui le père des saisons, Ce doux pays, agréable à ses yeux, UNE AUTRE. Sous une forme humaine il habita nos monts, Que répétaient en chœur neuf vierges, ses compagnes. CHOEUR. Ce doux pays, agréable à ses yeux, SECOND BRAME. Eh! comment garder le silence? Le réveil de la terre est un hymne d'amour : Les brises du matin célèbrent son retour; La mer, qui se soulève, en grondant le salue; Le réveil de la terre est un hymne d'amour. UN GUERRIER. Je viens d'armer mon fils; Soleil, de ton passage Brille, comme le tien, de feux éblouissants; UNE JEUNE FILLE. Ma mère aux portes du tombeau Si je la perds, qui puis-je aimer? Ses yeux que la mort va fermer; UN BRAM E. Dieu des divins accords, souris à nos accents. UN GUERRIER. Ma main, dieu des guerriers, te consacre ces armes. UN PASTEUR. Reçois, dieu des pasteurs, mes fruits et mon encens. LA JEUNE FILLE. Dieu de tous, je suis pauvre, et je t'offre mes larmes. CHOEUR DES BRAMES. Chantez, peuples heureux, chantez Eh! comment garder le silence? Le réveil de la terre est un hymne d'amour. LA MORT DE JEANNE D'AR C. SILENCE au camp! la vierge est prisonnière; Des pontifes divins, vendus à la puissance, Les Anglais commandaient ce sacrifice affreux : A qui réserve-t-on ces apprêts meurtriers? L'airain sacré tremble et s'agite . . . . .... D'où vient ce bruit lugubre? où courent ces guerriers, Sans doute l'honneur les enflamme; Il vont pour un assaut former leurs rangs épais : Qui vont voir mourir une femme. Qu'ils sont nobles dans leur courroux! Qu'il est beau d'insulter au bras chargé d'entraves! Des esprits infernaux suscité la magie . . . . D'un courage inspiré la brûlante énergie, En faut-il d'autres que des armes Pour combattre, pour vaincre et punir l'étranger? Tranquille elle y monta; quand, debout sur le faite, Les bourreaux en suspens, la flamme déjà prête, Ah! pleure, fille infortunée! Ta jeunesse va se flétrir, Dans sa fleur trop tôt moissonnée ! Tu ne reverras plus tes riantes montagnes, Et ton père expirant sous le poids des douleurs. Montre aux Anglais son bras à demi consumé. Anglais? son bras est désarmé. La flamme l'environne, et sa voix expirante Murmure encore: ô France, ô mon roi bien-aimé ! 4) Jeanne, sur son bûcher, ne fut point menaçante. |