Que ne puis-je, ô mon Dieu, Dieu de ma délivrance, : S'abaisse jusqu'à moi, m'instruit et me console, Et me dit: c'est ici le chemin du salut! Heureux quand je te parle, et que, de ma poussière, Et le saint tremblement d'un pécheur devant Dieu. Heureux lorsque ton jour, ce jour qui vit éclore Heureux quand sous les coups de ta verge fidèle, Heureux, lorsque, attaqué par l'ange de la chute, Je triomphe à genoux, et sors de cette lutte Vainqueur, mais tout meurtri, tout meurtri, mais vainqueur. A. MONOD. CANTIQUE. A toi, mon Dieu, mon éternel appui, Il est si doux de sentir dans son cœur Comme un brouillard, dont le soleil vainqueur L'un après l'autre, ainsi que des réseaux Tombent de l'âme, au vent de ta parole; Aussi, mon Dieu, mon Sauveur bien aimé, Mme OLIVIER. ADIEUX DE GILBERT A LA VIE2. J'AI révélé mon cœur au Dieu de l'innocence : I guérit mes remords, il m'arme de constance; Mes ennemis, riant, ont dit dans leur colère: A tes plus chers amis ils ont prêté leur rage: Celui que tu nourris court vendre ton image Mais Dieu t'entend gémir, Dieu vers qui te ramène J'éveillerai pour toi la pitié, la justice Eux-même épureront, par leur long artifice, Ton honneur qu'ils pensent ternir. 4) Plus régulièrement fait fleurir. — 2) Poëte célèbre du 18e siècle, né en 1751, devenu fou de chagrin et de misère, et mort à l'hôpital en 1780. Huit jours avant sa mort, il composa, dans un moment lucide, les stances qu'on va lire. * Soyez béni, mon Dieu! vous qui daignez me rendre Vous qui, pour protéger le repos de ma cendre, Au banquet de la vie, infortuné convive, J'apparus un jour, et je meurs : Je meurs, et sur ma tombe, où lentement j'arrive, Salut, champs que j'aimais, et vous, douce verdure, Ciel, pavillon de l'homme, admirable nature, Ah! puissent voir longtemps votre beauté sacrée Qu'ils meurent pleins de jours, que leur mort soit pleurée ! MOISE SUR LE NIL. «Mes sœurs, l'onde est plus froide aux premiers feux du jour. «Venez: le moissonneur repose en son séjour; <«<La rive est solitaire encore; << Memphis élève à peine un murmure confus; « Au palais de mon père on voit briller les arts; << Venez: l'onde est si calme et le ciel est si pur! <«<< De vos ceintures transparentes ; 4) On ne peut rendre l'innocence; et l'orgueil n'est jamais un don de Dieu. Gilbert aurait dû dire peut-être « La paix, et l'espoir sans orgueil.» : « Détachez ma couronne et ces voiles jaloux ; << Car je veux aujourd'hui folâtrer avec vous « Au sein des vagues murmurantes. «< Hâtons-nous.... Mais parmi les brouillards du matin, a Que vois-je ? Regardez à l'horizon lointain... «Ne craignez rien, filles timides! « C'est sans doute, par l'onde entraîné vers les mers, « Le tronc d'un vieux palmier, qui, du fond des déserts, «Vient visiter les pyramides. <«< Que dis-je ? si j'en crois mes regards indécis, <«< Mais non; c'est un esquif où, dans un doux repos, << II sommeille, et de loin, à voir son lit flottant, <«< Dans sa couche enfantine i erre au gré du vent; « Il s'éveille: accourez, ô vierges de Memphis! <«<ll tend les bras; les eaux grondent de toute part, <<< Sauvons-le.... C'est peut-être un enfant d'Israël. <<<< Faible enfant! Ses malheurs ont ému mon amour. Ainsi parlait Iphis, l'espoir d'un roi puissant, Et ces jeunes beautés, qu'elle effaçait encor, |