Études sur l'éloquence attique: Lysias, Hyperide, Démosthène

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Hachette, 1874 - 305 pages
 

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Page 68 - L'éloquence est une peinture de la pensée ; et ainsi ceux qui , après avoir peint , ajoutent encore , font un tableau au lieu d'un portrait.
Page 69 - ... et de cette heureuse alliance des choses avec le discours, il en résulte des grâces si faciles et si naturelles qu'elles ne sont pas moins différentes de ces beautés trompeuses et contrefaites dont le peuple a coutume de se laisser charmer, que le teint et le coloris d'une belle et jeune fille est différent du fard et du vermillon d'une vieille qui fait l'amour.
Page 69 - La grâce et la politesse y reluisent comme la beauté dans une femme parfaitement belle, laquelle ne consiste pas dans l'éclat de quelque partie en particulier, mais dans un accord et un tempérament si juste de toutes les parties ensemble qu'il n'y en doit avoir aucune qui l'emporte par-dessus les autres, de peur que, la proportion n'étant pas bien gardée dans le reste, le composé n'en soit moins parfait. Mais, comme toutes les parties qui ont quelque avantage se...
Page 58 - ... siècle d'or, merveille de nos jours, fatal, etc. ; et on appelle ce jargon beauté poétique. Mais qui s'imaginera une femme sur ce modèle-là, qui consiste à dire de petites choses avec de grands mots, verra une jolie demoiselle toute pleine de miroirs et de chaînes dont il rira, parce qu'on sait mieux en quoi consiste l'agrément d'une femme que l'agrément des vers.
Page 70 - Voilà les espèces d'ouvrages dont le charme ne s'use jamais : loin de perdre à être relus, ils se font toujours redemander; leur lecture n'est point une étude, on s'y repose, on s'y délasse.
Page 70 - ... plus estimable. La rareté est un défaut et une pauvreté de la nature. Les rayons du soleil n'en sont pas moins un grand trésor, quoiqu'ils éclairent tout l'univers. Je veux un beau si naturel, qu'il n'ait aucun besoin de me surprendre par sa nouveauté. Je veux que ses grâces ne vieillissent jamais, et que je ne puisse presque me passer de lui...
Page 68 - La justice et la vérité sont deux pointes si subtiles, que nos instruments sont trop mousses pour y toucher exactement. S'ils y arrivent, ils en écachent la pointe, et appuient tout autour, plus sur le faux que sur le vrai.
Page 69 - La pureté de l'élocution y règne partout, comme fait la santé dans le corps qui n'est jamais plus parfaite que lorsqu'elle se fait le moins sentir. La grâce et la politesse y reluisent comme la beauté dans une femme parfaitement belle, laquelle ne consiste pas dans l'éclat de quelque partie en particulier, mais dans un accord et un tempérament si juste de toutes les parties ensemble qu'il n'y en doit avoir aucune qui l'emporte par-dessus les autres, de peur que, la proportion...
Page 54 - L'éclat de l'éloquence athénienne, c'est la lumière même du soleil d'Athènes aux heures si belles qu'éclairent ses premiers et ses derniers rayons : rien de plus resplendissant, mais rien de plus doux. C'est un rayonnement puissant qui atteint et pénétre tout sans choc et sans résistance.
Page 188 - S'ils ont fait l'abandon public de leur vie, ils reçoivent comme leur bien particulier cette louange immortelle et ce magnifique tombeau, qui sert moins à recouvrir leur corps qu'à conserver le souvenir éternel de leur gloire pour le mêler désormais en chaque occasion aux discours et aux actions de la postérité. Les hommes illustres ont toute la terre pour tombeau, et nonseulement dans leur patrie les inscriptions gravées sur la pierre rendent témoignage pour eux, mais, dans les contrées...

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