ne purent fe confoler de fa mort, & » Jon père le fuivit dans la tombe (1) ». Ces divers morceaux fuffifent pour vous convaincre, Monfieur, que ce Difcours eft d'un excellent ton, d'une éloquence faine & franche ; l'Orateur a fçu y répandre tous les ornemens de l'art, fans 'nuire à l'intérêt & au fentiment, il eft fleuri fans affectation, & naturel fans négligence. On pourroit peut-être lui reprocher l'usage trop fréquent de quelques tours ora toires, aujourd'hui ufés & rebattus: le goût actuel exigeoit aufli une manière plus ferrée & plus concife; l'Auteur ne fçait pas toujours s'arrêter; mais s'il fut jamais permis d'être diffus, c'eft lorfqu'on fait l'éloge d'un ami qui n'eft plus. Je fuis, &c. (1) Le père de M. Chivot ne furvécut que de huit jours à son fils, LETTRE III. Hiftoire de l'origine de la Médecine, par M. Coakley Letthsom, M. D. membre du Collège Royal de Médecine, & des Societés Royales & des Antiquités; traduite de l'Anglois, avec cette Epigraphe *** par M. Diligentes homines notaffe, quæ ple rumque meliùs refponderent deinde ægrotantibus ea præcipere coepiffe: fic 'Medicinam ortam : fub ndè aliorum fa lute, aliorum interitu perniciofa dif cernentem à falutaribus. A Londres; & fe trouve à Paris rue des Cordeliers, no. 4 ; & chez la veuve Heriffant, Imprimeur Libraire, rue Neuve Notre-Dame, à la Croix d'Or; & Théophile Barrois le jeune, Libraire, Quai des Auguftins, no. 18, 1787. de Left intéreffant, Monfieur rechercher l'origine d'un art fi beau, fi noble, fi utile. Pour la retrouver, il faut remonter bien haut: auffi notre historien remonte-t-il jufqu'à la création du monde. C'est le premier période, qui finit à la guerre de Troies, delà jufqu'à Hypocrate; d'Hypocrate, à la deftruction de Carthage; puis à la naiffance de Jefus-Chrift; enfin de période en période & d'époque en époque, l'Auteur defcend jufqu'à nous. Après avoir dit un mot de la Médecine en général, & de la pratique de la Médecine, il paffe en revue toutes fes parties, la Chirurgie, les Accouchements, l'Anatomie, la Botanique & la Pharmacie, la Chy mie & la Médecine my flique. Il prend foin de marquer l'origine de chacune de fes parties, les découvertes qu'on y a faites fucceffivement, & les fçavans qui s'y font diftingués; tout ceci ne forme que la moitié de l'Ouvrage ; l'autre eft confacrée à des notes trèsnombreuses, où l'Auteur a déployé une érudition immense; ces notes font tout-à-la-fois intéreffantes & curieuses, éloge que mérite en général tout l'Ouvrage. 49 L'ANNÉE. LITTÉRAIRE. LETTRE IV. Suite des anciens Apologifles de la. Religion Chrétienne traduits ou analyfés, ouvrage demandé & approuvé par Affemblée du Clergé, avec quelques difcours fur la Religion; par M. l'Abbé de Gourcy, Vicaire Général de Bordeaux & de Cambray de l'Académie Royale de Nancy : 2 vol. in-8°. A Paris, de l'Imprimerie de Michel Lambert, rue de la Harpe, près St. Cofine. L'ÉVÈNEMENT le plus extraordi naire & le plus mémorable de l'Hiftoire N°. 40. 2 Octobre 1787, C du Monde, celui qui a le plus influé fur les idées, fur les mœurs & fur l'état des hommes, eft fans contredit, Pétabliffement du Chriftianisme : depuis quatre mille ans, les générations fe fuccédoient fur la furface de la terre les habitans du globe paroiffoient & difparoiffoient rapidement fur la scène de la vie, fans fçavoir d'où ils étoient venus & où ils devoient retourner, fans connoître ni l'Auteur de leur exiftence, ni leur nature, ni leur deftinée. Les Grecs & les Romains n'étoient pas plus inftruits que les Barbares fur ces objets importans; & le feul fruit qu'ils euffent retiré de leur vaine science étoit d'être le jouet d'un plus grand nombre d'erreurs. L'Univers étoit enfeveli dans les ténèbres de l'idolâtric; une feule Province, obfcure & méprifée, jouiffoit de la connoiffance du véritable Dieu que tant de Philofophes avoient en vain cherché ; & c'eft du fein de cette Nation ignorante & groffière, que part la lumière, qui, par dégrés, va éclairer tous les habitans du monde, changer leurs |