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tion, 4 vol. in-12. prix, 7 liv. 4f brochés, & 8 liv. 4 f. franc de port par la pofte. A Paris, chez Buiffon, Libraire, hôtel de Mefgrigny, rue des Poitevins, No. 13.

Dictionnaire de Mufique, dans lequel on fimplifie les expressions & les définitions Mathématiques & Phyfiques qui ont rapport à cet Art; avec des remarques impartiales fur les Poëtes lyriques, les Vefificateurs,

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par J. J. O. de Meude - Monpas Chevalier. A Paris, chez Knapen & Fils, Libraires-Imprimeurs de la Cour des Aides, au bas du Pont SaintMichel, 1787.

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L'ANNÉE

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LITTÉRAIRE.

LETTRE V.

Influence de Boileau fur la Littérature Françoife; Difcours couronné par l'Académie Royale de Nifmes; par M. Daunou, de l'Oratoire, A Paris, chez Fournier, Libraire, rue neuve Notre Dame,

QUAN

UAND les Académies propofent des queftions littéraires auffi intéreffantes que celle-ci, on a lieu de regretter que des hommes d'un certain mérite s'abftiennent de defcendre dans la carrière, & laiffent difputer ces prix aux candidats de la littérature. Pour traiter dignement le fujet

N°. 48. 27 Novembre 1787. E

que l'Académie de Nifmes a été obligée de remettre jufqu'à trois fois au concours, il ne falloit pas moins qu'un Littérateur du premier ordre; & l'Académie, laffée d'attendre quelqu'un qui pût atteindre au but, a couronné enfin celui qui s'en est le moins éloigné,

M. Daunou a vu avec affez de fagacité, quelques parties de fon fujet; mais il n'en a pas faifi l'ensemble. Son plan eft mal diftribué & découfu, les obfervations fuperficielles, font fauffes quelquefois; rien d'approfondi, rien de lumineux; fa manière eft sèche & froide; enfin, il a oublié plufieurs branches des plus brillantes de la réputation de Defpréaux.

Il eft évident que la feconde partie, où l'Auteur décrit l'état de la littérature avant Boileau, devoit précéder la première partie, où il effaie de tracer le caractère de cet illuftre Poëte; car M. Daunou eft obligé de revenir fur fes pas, & de reprendre, dans la troifième partie, fon fujet où il l'avoit laiffé à la fin de la première; ce qui jette de l'embarras, de la diffufion & du défordre dans fon Discours.

Son exorde eft pris de trop loin, & applicable à toute autre queftion littéraire; il pouvoit fe difpenfer d'y faire l'éloge des Académies; car ces infinuations flatteufes ont un peu trop l'air de demander le Prix; & elles ne feroient permifes que dans le cas où on le demanderoit pour un autre. Il ne devoit pas dire fur tout, que du fein de ces illuftres Compagnies s'élè̟vent ces hommes rares, qui font nés pour avoir fur leur Nation, une influence marquée; car les Académies ne reçoivent ces hommes rares que lorfque leur réputation eft faite ; & puisqu'il eft queftion de Defpréaux, cela eft d'autant plus mal-adroit, que l'Académie Françoise ne l'avoit reçu dans fon fein que malgré elle, & par un ordre exprès de Louis XIV.

Ce Difcours découfu, comme nous l'avons dit, ne présente pas une chaîne d'idées aflez fuivies & affez bien liées pour que nous en faffions l'analyse. Nous releverons feulement quelques réflexions qui manquent de jufteffe. Quand les règles de la langue, dit Auteur, ne font point fixées, celles

de la verfification le font encore moins, Il eft pourtant vrai que les règles de Ja verfification ont été fixées par Malherbe, & que la langue ne l'étoit pas comme elle l'a été depuis. « Cor. »neille, ajoute-t-il, affoiblifsoit quelquefois par une verfification » vicieuse, la plus fublime Poëfie. Pour fentir, pour éviter ces défauts, »il eût fallu plus de goût.... un efprit » jufte, une ame fenfible; voilà le » goût ».

Ce n'eft pas la verfification qui eft vicieuse dans Corneille; ce font des

tours peu exacts des expreffions baffes ou un peu louches; fes morceaux de Poëfe fublime, font trèsbien verfifiés. Peut on dire que P'Auteur du Cid & de Cinna n'avoit pas un efprit jufte & une ame fenfible? car enfin, voilà ce qui réfulte de la phrafe de M. Daunou. Sa définition du goût n'eft donc pas jufte; ou bien il a tort de refufer le goût à Corneille. Si l'on compare Corneille aux autres Poëtes fes contemporains, qui écri voient avant Defpréaux, on verra que le père de notre Théâtre avoit

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