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ARISTE.

Mais celui-ci, n'eft pas

Ce que vous foupçonnez.

ALCEST E.

Je refte ici, vous dis-je.

ARISTE.

Philofophe fenfible, affable,

bienfaifant...

A d'autres.

ALCEST E.

ARIST E.

Oubliant fes titres & fon rang...

ALCESTE, (avec une ironie brufque & amère).

Oh! fije vous en crois, cet homme eft un prodige.

ARISTE.

De nos preux Chevaliers offrant la loyauté; Au génie, au fçavoir joigant l'urbanité ; Sous le chaume, fçachant respecter fon femblable; *

Pour fervir fa patrie, actif, infatigable... ALCESTE.

Ce portrait eft flatré.

ARISTE.

Non.

*(ou) Et jufques fous la chaume eftimant

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ALCESTE.

Qui m'affùrera?.. i

ARISTE.

ALCESTE.

A tort le public préconife:

Combien de fois il fut l'écho de la sottise !

ARISTE.

ALCESTE.

Où font-ils qui me les prouvera!
ARITES.

Tout: fes nombreux bienfaits que le pauvre

Au fein de fes foyers l'infortune accueillie, Le mérite en honneur, les arts encouragés; Le foible & l'innocent par fes foins protégés....

Votre front s'éclaircit.... vous partagez ma

ALCESTE.

Le moyen d'y tenir, s'il faut que je vous

Quoi, cet homme fi rare,... en cé fiécle

C'eft lui que pour modèle, on offre à ma

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ALCESTE,(avec le plus vif enthoufiafme.)

Je vous fuis. Avec le genre humain, Si vous me dites vrai, je me réconcilie.

Par M. No GENT,

Receveur des Fermes à Avalon.

LES FOURMIS,

Idile,

SAGES Fourmis, prévoyans animaux,

Que j'aime à voir l'ardeur de vos travaux ! Quand l'homme à la raifon ceffe d'être fidèle,

Jamais à fon inftinct la fourmi n'eft rébelle. En ces jours où Cérès à doré nos moiffons En foule vous quittez vos profondes maifons

Et guettez l'heure favorable

Pour courir au labeur d'un pas infatigables

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Vous a-t-on vu jamais dans vos riches

Vous livrer aux attraits d'un ftérile repos? A la fleur de fes ans l'homme que rien n'arrête,

Craint peu cette foule de maux Dont le temps ménace fa tête. Sans ceffe en proie à de nouveaux défirs, Au fein des plaifirs il s'aprête Une foule de repentirs. Infortuné! fonge que la vieilleffe

Va changer ta force en foibleffe. La fleur cédant à la fureur des vents, Eft l'image de l'homme énervé par les

Notre vigueur s'éteint, notre beauté

Notre efprit s'obfcureit & notre fang fe

Ah! fuivons votre exemple, innocens animaux,

Et nous braverons tous ces maux. De la belle faifon que les courtes journées A d'utiles travaux foient fans regret données,

C'est pour l'hiver l'inftant de recueillir.

Loin du fentier obfcur des vices Cultiver la vertu, chérir fes exercices,

Quelle moiffon pour l'avenir !

Mais l'âge arrache-t-il à l'erreur éphé mère,

Dont on fut vil esclave aux jours de fon printems.

Alors d'autres défirs deviennent nos ty

rans;

L'or s'accroiffant n'accroît que la mifère. Foulant la veuve & l'orphelin

Qui gémit opprimé, mais qui gémitem vain,

Sans nul rémords l'homme barbare immole Le repos & l'honneur à fa nouvelle idole

Pour rejouir les yeux d'avides héritiers, Fourmi laborieufe, au temps de l'abon dance,

Tu ne remplis point res greniers Pour les jours de difette, écartant l'ins digence,

Tes voeux n'excèdent point une frugale aifance.

Que j'aime à voir l'ordre de leurs convoig

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