ment à Folleville, Celui ci tombe à fes pieds, s'avoue coupable, & ne fonge qu'à juftifier fon ami: Julie le joint à lui, & après avoir exhalé fon reffentiment affez long-temps pour. réparer l'immoralité apparente de cette Pièce, il s'écrie d'un ton moitié courroucé, moitié tendre.

Qu'il vienne donc au moins, s'il veut qu'on lui pardonne.

à

Vous jugez bien, Monfieur, qu'à cés mots, le neveu fort de fon cabinet, & veut fe jetter aux genoux de fon oncle. Celui-ci lui pardonne, confent à l'unir à fa fille, promet Folleville de te réconcilier avec fes parens, mais déclare à tous les deux, qu'il va les remmener dans leur Province; car

La raison exige Que jeuneffe à la fin se paffe & se corrige.

Vous voyez, Monfieur, que cette intrigue eft légère & un peu lefte mais qu'elle eft conduite avec beaucoup d'efprit & fécondée par l'imagi

nation de l'Auteur. Le ftyle de cette Pièce est très-bon, le dialogue rapide, la gaieté franche, & l'on ne donne pas au Théâtre François, beaucoup de Comédies qui vaillent celle-là.

Si je me fuis arrêté avec complai fance fur cette Pièce, en revanche, je ferai bien laconique en vous par lant des Rivaux, Comédie en 5 Attes & en vers, donnée au Théâtre Fran çois, le Mardi 18 du même mois: le titre eft à peu près tout ce que j'en connois, ainfi que le public; car on ne peut bien dire que l'on connoît une Pièce, que lorfqu'on l'a entendue jufqu'au bout; & nous n'en avons entendu que deux Actes: le premier a été écouté affez tranquillement, & a été médiocrement goûté: l'amour de M. Hack, campagnard, n'a pas paru d'un très bon ton, & l'on n'a trouvé dans fon rôle, qu'un mot plaifant; c'eft celui-ci, qu'un militaire eft bien fier pour avoir tué quelques hommes de loin. Le fecond Afte a déplu tout-à-fait le portrait qu'a fait un père à fon fils, de l'époufe qu'il lui deftinoit, & qui commençoit

par un menton rondelet, a révolté les pectateurs; & cela a été toujours croiffant enfin, les deux premières fcènes du troisième Acte n'ont pas même été écoutées; & les Acteurs, las de jouer la pantomime, fe font retirés. Il faut être juste, ce qu'on a vu des Rivaux n'eft pas propre à faire regretter le refte; mais le public abuse étrangement du droit qu'il a de profcrire un ouvrage ; il pourroit du moins l'exercer d'une manière plus -honnête fa froideur & fon filence fuffiroient pour avertir un Auteur qu'il s'est trompé; mais huer, fifler, rire à gorge déployée, cela n'eft, je crois, ni honnête ni généreux; c'est même travailler contre ses plaifirs; c'est se priver de quelques fcènes peut-être agréables & comiques; & en vérité, quand je vois l'accueil qu'on fait à la plupart des Pièces nouvelles, j'ai peine à concevoir qu'il y ait tant de gens qui travaillent pour le Théâtre,

Je fuis, &c.

LETTRE XVII.

Second Supplément à l'Inftruction fur les Bois de Marine & autres; par M. Tellès d'Acosta, Grand-Maître Honoraire des Eaux & Forêts de France, au Département de Champagne, ancien Intendant de feue Madame la Dauphine, Mère du Roi, Seigneur de l'Etang, Paroiffe de Marne. A Paris, de l'Imprrmerie de Cloufier, Imprimeur du Roi, rue de Sorbonne, 1786, avec Approbation & Privilége du Roi; un volume in-12, de 100 pages.

CE fupplément à un Ouvrage très

eftimable, peut être lu féparément, & contient des obfervations intéreffantes. L'inftruction fur les bois de marine, imprimée en 1778 & en 1782, chez Cloufier, réunit de nombreux détails

au

relatifs à la phyfique & à l'analyse du chêne, à l'arpentage des forêts toilé & au tranfport des bois; des méthodes fimples & peu difpendieuses fur les plantations & l'amélioration des forêts; un examen des anciens & des nouveaux fyftêmes fur ces matières ; -un abregé des loix fur les bois de marine; le tarif fait à Breft, en 1765, qui indique la proportion des bois de conftruction des vaiffeaux de Roi, & dix planches gravées, pour perfectionner le fciage, & le rendre auffi avantageux qu'il eft en Hollande. Cette inftruction eft fuivie d'un apperçu des bois & des confommations du Royaume; des moyens d'augmenter & garder fes forêts, & d'économifer le bois pour la charpente, afin d'en réserver une plus grande quantité à la marine. Un premier fupplément, imprimé en 1784, indique a 1°, Comment on >> peut avoir avec économie des bois » de conftruction; 2°. comment on » peut fe procurer à Paris des bois de chauffage; 3°. ce qui eft relatif à » l'orme pyramydal ».

Le Jecond fupplément, que je vous