Images de page
PDF
ePub

» & il lui difoit pourquoi vous "affligez-vous? eft on fans père, quand

on a un Roi? vous êtes tous mes >> enfans. »

L'Orateur arrive aux derniers mo. mens de St. Louis, fin bien digne de couronner une fi belle vie! au lieu de déclamer éternellement contre les croifades, il aime mieux représenter St Louis aux prises avec l'infortune luttant contre la pefte, la famine contre des maladies de tout efpèce grand & religieux jufqu'au dernier foupir, & dans fes dernières paroles à fon fucceffeur, méritant plus que jamais le double éloge de grand Roi & de bon Roi.

A

[ocr errors]

Vous jugez, Monfieur, combien la tranfition étoit aifée & naturelle d'un fage & bon Roi à celui qui nous gouverne; auffi l'Orateur, fans effort & fans art, fatisfait-il à cette tâche douce & agréable : fes louanges font juftes, & fon invocation à St. Louis étoit fans doute, loriqu'il la prononçoit, dans la bouche de tous les Auditeurs.

Le Héros m'a fait oublier le

Panégyrifte; c'eft peut-être le plus flatteur éloge que je puiffe faire de ce dernier. Ce que j'en ai cité suffroit pour vous donner une idée fatisfaifante de fon ftyle & de fon plan; mais il ne doit pas vous difenfer de lire le Panégyrique tout e..tier.

Je fuis &c.

LETTRE XIX.

Abrégé Chronologique pour fervir à Hiftoire de la Phyfique jufqu'à nos jours; par M. de Loys, de la Société Economique de Berne; avec cette Epigraphe:

Materia & motus omnia & nihil.

Tom. 1, jufqu'à 1662. A Strasbourg, chez l'Auteur; & se vend à Paris, chez Lamy, Libraire, quai des Auguftins, 1786, avec approbation & privilége du Roi.

[ocr errors]

E titre feul de cet ouvrage en fait affez l'éloge, Monfieur. Depuis deux cens ans on a fait bien des découvertes en Phyfique ; & c'eft une belle entreprise que d'en donner l'hiftoire, de marquer l'époque de chacune & d'en rendre hommage aux Inventeurs ; c'eft auffi louer l'ouvrage, que d'en louer l'Auteur. M. de Loys étoit plus capable que perfonne de concevoir & d'exécuter un

pareil plan. Tout occupé de fon fujet, il ne s'amufe point à faire une Préface il promet d'en mettre une à la tête du dernier volume, & de la compofer des Critiques, des Eloges & des Obfervations dont fon Abrégé aura été l'objet. Il eût pu auffi, ઢે l'exemple de tant d'hiftoriens, donner dans un difcours préliminaire, le Tableau général de la Phyfique, mais il déclare qu'il aime mieux le donner en détail, & marquer chaque décou verte à mesure qu'elle a été faite. Il confacre feulement un Avant-propos à l'éloge des anciens l'hyficiens fur-tout de Roger-Bacon. Il vange le grand homme de l'efpèce d'obfcurité où il paroit enfeveli ; & fait voir que l'invention des Lunettes, & de la Chambre obfcure, & l'arrangement des Miroirs, attribués à d'autres, font un vol qu'on lui a fait, qu'il connoiffoit l'ufage de la Poudre à Canon, faifoit marcher les Statues, rendre des fons à une tête d'airain, pouvoit faire des Ponts fans arches, qu'il avoit tracé le plan de la réforme du Calendrier; tel qu'il fut exécuté 300 ans après,

qu'il connoiffoit la refraction des afires, & fçavoit pourquoi un bâton paroît courbe dans l'eau, & la lune plus grande dans l'horizon : homme fupérieur à fon fiécle, & qui dépense 2000 livres flerling, pour faire étudier des jeunes gens ; & pour récompense, Moine lui-même, fut mis en prifon par des moines.

La première époque de cet Abrégé chronologique eft en 1589: la découverte des loix de la chûte des corps, par Gallée, autre fçavant perfécuté; ce premier volume contient neuf époques, dont la neuvième eft en 166, & contient plufieurs expériences. A la fin du volume eft un fupplément qui contient trois lettres, écrites dès 1666, & bien favorables au Magnétifme, des obfervations fur l'Aftronomie & fur le Baromètre.

J'ignore, Monfieur, combien cet Abregé aura de Volumes. Celui-ci contient toutes chofes effentielles, & ce n'eft point le cas de prêcher la brièveté,

Je luis, &c.

« PrécédentContinuer »