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de la manière de cet Auteur, qui promet beaucoup, je citerai feulement cette ftrophe, où, par une ingénieuse comparaifon, il relève la bonté avec laquelle Léopold foulageoit dans leur misère, les citoyens les plus obfcurs:

Telle on voit une fource pure,
L'honneur d'un fuperbe côteau,
Au fond d'une vallée obfcure g
Porter le tribut de fon eau ;
Là, fes flors émus de tendreffe
Baignent l'indigente vieilleffe
Du tilleul penché fur fon lit ;.
Là, par fon heureuse influence
Des arbustes l'aimable enfance,
Sous l'eil des Graces s'embellit..

La Dile. Güichelin, âgée de onze ans, fille du fieur Guichelin, maître menuifier à Versailles, a répandu auffi de fes mains enfantines, quelques fleurs fur le tombeau de Léopold: fa pièce très-foiblement écrite, mais dont la verfification eft douce & facile, doit être regardée comme un prodige par rapport a l'âge & au fexe de l'Auteur. C'eft peut-être vous parler un peu.

tard, Monfieur, de ces différentes productions, dont on ne parle déjà plus. J'ai voulu raffembler & comparer les opinions; recueillir & pefer les fuffrages ; & je vous donne ici, non mon jugement, mais celui du public.

Je fuis, &c.

LETTRE I I.

Traité de l'Aftronomie Indienne & Orientale, ouvrage qui peut fervir de fuite à l'Hiftoire de l'Aftronomie ancienne; par M. Bailly, Garde honoraire des Tableaux du Roi, l'un des Quaranté de l'Académie-Françoife, de l'Académie Royale des Infcriptions & Belles Lettres de celle des Sciences, de l'Inftitut de Boulogne, des Académies de Stockolm, de Harlem & de Padoue de la Société des Antiquités de Caffel, &c. &c. A Paris, chez Debure l'aîné, Libraire, rue Serpente, hôtel Ferrand, No. 6. 2 vol. in-4°.

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TANDIS que l'ambition & la

cupidité envoyoient les Européens dans l'Inde, pour faire le Commerce

à la pointe de l'épée, qu'ils exter minoient fans peine & fans gloire les lâches & efféminés Indiens, & qu'ils fe maffacroient entr'eux dans ces vaftes & belles contrées, pour fe difputer les plus riches établiffemens, l'amour des fciences & des découvertes y faifoit paffer en méme temps quelques hommes curieux ou philofophes, qui cherchoient à s'inf truire des connoiffances & des mœurs de ces peuples le plus anciennement policés, & auffi le plus dégénérés qui foient fur la terre. On fçait que Pythagore alla de Samos au Gange, pour apprendre la Géométrie, il y a environ deux mille cinq cens ans. Or, certainement Pythagore n'auroit pas entrepris un fr long voyage, fi la réputation de la fcience des Brac manes n'avoit été dès long-temps établie de proche en proche en Europe, & fi plufieurs Voyageurs n'avoient déjà enfeigné la route. Zoroastre y étoit allé avant Pythagore. Un fçavant Voya geur nous afsure qu'il a vu leurs noms confaciés dans les Annales des Brac

manes, à la fuite des noms des autres disciples venus à l'école de Bénarès, fur la frontière feptentrionale du Bengale. Ils ont auffi dans leurs registres le nom d'Alexandre; mais il eft parmi les destructeurs, tout grand homme qu'il étoit. M. le Gentil, fçavant Aftronome, qui a demeuré quelque temps à Pondichéri, dit qu'il a été étonné de la promptitude avec laquelle les Brames faifoient en fa préfence, les plus longs calculs aftronomiques. It avoue qu'ils connoiffent la préceflion des équinoxes de temps immémorial; it eft convaincu que les fciences font beaucoup plus anciennes dans l'Inde qu'à la Chine même, où les plus vieux monumens du cabinet des Antiques de l'Empereur, étoient Indiens. Cependant il n'a vu que quelques Brames du Tanjaour vers Pondichéri ; il n'a point pénétré, fçavans Anglois, & entr'autres, M. comme quelques Holwell, jufqu'à Bénarès; il n'a point vu ces anciens livres que les. Brames modernes cachent foigneufement aux étrangers, & à quiconque n'eft pas initié à leurs myftères. M. Holwell,

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