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nufcrits dont les Indiens font poffeffeurs; & ce feroit un grand procès à juger, que de fçavoir lequel des deux peuples eft l'inventeur. S'il y a eu réellement en Egypte une Aftro. mie inventée par les Egyptiens, pourquoi Ptolomée ne nous en a-t-il pas parlé? Pourquoi n'a-t-il cité aucun réfultat, ni employé aucune détermination? Pourquoi ne cite t-il que des Chaldéens, & n'employe-t-il que leurs périodes, leurs élemens & leurs obfervations? Cette Aftronomie Egyptienne, ignorée de Ptolomée, qui vivoit en Egypte, ne peut être aucu nement connue des Européens modernes...... Nous Nous croyons que les Indiens font inventeurs, que leurs déterminations font originales & prifes fur la nature; parce qu'elles ne reffemblent point à celles des Aftronomies étrangères; parce qu'elles repréfentent l'état du Ciel au moment de l'époque que les Indiens ont établie..... Il y avoit en Afie des traditions répandues, peut-être des copies manufcrites plus ou moirs complettes des Tables Indiennes

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où les Chaldéens avoient puifé ces connoillances. On peut croire que les Grecs d'Alexandrie ont profité de ces inftructions; & en rapprochant leurs déterminations de celles des Indiens, on peut retrouver des traces de la communication. Ariftarque est un des premiers & des plus célèbres Aftronomes de l'école d'Alexandrie; on lui attribue les opinions les plus faines, les plus grandes découvertes & les mesures les plus délicates. Il avoit en effet, l'opinion la plus jufte de la diftance infinie des étoiles; il plaçoit le foleil au centre du monde; il a donné une méthode très-ingénieuse pour eftimer le rapport de la diftance du foleil à la lune; il avoit mefuré affez exactement la diftance de la lune à la terre; il a auffi mefuré le cimètre du foleil. Voilà des progrès bien rapides & bien étonnans pour des commençans! Il faut fe rappeller qu'Ariftarque n'avoit derrière lui, qu'Ariftille & Timocharis & qu'il n'y avoit pas un demi fiècle que l'école d'Alexandrie étoit établie, &c. » La nature de ce Journal ne nous

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permet point d'entrer dans tous les calculs aftronomiques, fur lefquels M. Bailly fe fonde pour prouver que les Egyptiens, & enfuite l'école d'Alexandrie, ont été les imitateurs des Indiens. Nous ne doutons pas que des fçavans en ce genre, ne trouvent des réponses à fes raifonnemens; mais on aura bien de la peine à lui ôter fon amour & fa prédilection pour les chers Indiens,

Je fuis, &c.

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L'ANNÉE

LITTÉRAIRE,

LETTRE

III.

Euvres de Lucien, traduction nouvelle Tomes 4, 5 & 6; par M. l'Abb❀ Maffieu. A Paris, chez Moutard Imprimeur-Libraire de LA REINE de MADAME, & de Madame Comteffe D'ARTOIS rue des Mathurins, hôtel de Cluny.

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N ne connoît guère Lucien que comme un Philofophe enjoué, un fatyrique ingénieux, un cenfeur malin des paffions & des ridicules des hommes; on ignore communément qu'il fut d'abord un de ces fophiftes

No. 47. 20 Novembre 1787. C

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un de ces rhéteurs ambulans qui s'en alloient de contrée en contrée, promenant leur vanité & leur babil, & vivant aux dépens des fots qui les admiroient le bruit de leur arrivée dans une Ville n'étoit pas plutôt répandu, que les habitans fe rassembloient en foule, ou dans la place publique ou dans quelque vafte auditoire deftiné à ces fortes de fêtes. L'orgueilleux fophifte demandoit à l'assemblée, fur quel sujet elle vouloit qu'il parlât; on lui en propofoit un auffi- tôt, fans aucune autre préparation, il débitoit une longue harangue, vuide de chofes, furchargée de mots, & laiffoit tous les Auditeurs ravis de fa facilité & de fon éloquence verbeufe Quelque foibles que fuffent ces difcours, il falloit que l'Orateur eût acquis un certain fonds d'idées générales & applicables à tous les fujets, une bonne provifion de lieux-communs, de figures bannales, mais fur-tout une extrême habitude de la parole, & une grande connoiffance de toutes les graces de la langue. C'étoient

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