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Je n'ai fu plus longtems être aimable à fes yeux.

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UN Gentilhomme de mes amis, Monfieur, a traduit les trois Comédies de Térence, que l'Abbé de Marolles a gâtées, & que Meffieurs du Port-Royal n'ont pas voulu traduire par modeftie. Il a fait voir fa verfion à Monfieur Arnaud, & quelques autres de ces Meffieurs, qui en ont été fort contents. Cela au roit pleinement fatisfait tout autre homme que lui, mais il ne peut fe réfoudre de les donner au public que vous ne les ayez vues, perfpica citate & fagacitate ordinaria M &

Ne

Ne croyez pas, Monfieur, qu'il vous demande une révision pénible; quoiqu'il les foumette abfolument à votre jugement. Comme je vous les envoierai l'une après l'autre, il fera afluré que la premiere vous aura plu, fi vous avez de la curiofité pour la feconde. Il feroit à fouhaiter pour lui, que vous vouluffiez leur donner quelques heures de votre loifir pour les rendre parfaites; & fi ce n'étoit point abufer de votre bonté, j'oferois vous fupplier de la part de mon ami de retrancher tout ce qui ne vous plaira pas. Les bonnes chofes que vous trouverez, vous obligeront à en féparer les mauvai fes, & à ne point fouffrir que le fruit de plufieurs veilles foit terni par quelques négligences. L'Auteur vous en aura une très fenfible obligation; & je fuis fûr que vous ne ferez pas fâché d'avoir lu fon Ouvrage, qu'il confacre à votre divertissement.

A

CCXXV. LETTRE.

Du Comte de Buffy à Monfieur de
Grammont.

A Buffy, ce 30 Novembre 1669.

V Ous me ferez plaifir, Monfieur, de m'en

voyer la traduction de votre ami. Et quoiqu'après l'approbation de Meffieurs du PortRoyal, il n'en fallût plus chercher, je ne laifferai pas de vous mander avec franchise mon fentiment. Je fuis très obligé au Traducteur de la bonne opinion qu'il a de moi; fa modeftie m'en donne une grande de lui. En

tout

tout cas, il eft bien-heureux de n'avoir à effacer que la traduction de M. de Marolles.

CCXXVI. LETTRE..

De Madame de Montmorency au Comte de Buffy.

A Paris, ce 1. Decembre 1669.

DITES-MOI, je vous prie, Monfieur, pour. quoi je n'ai plus de vos nouvelles, & pourquoi vous ceffez de m'écrire dans un tems où je vous foutiens que mes Lettres vous divertiroient, puifque le retour de tout le monde me fournit de la matiere? Je me préparois à faire mon devoir mieux que jamais, cependant je n'entends non plus parler de vous que fi vous étiez à la Chine. Je vous ai écrit la derniere. Enfin de quelque côté que je regarde votre filence, je ne le puis comprendre, & je ne le faurois fouffrir.

Votre Coufin le Duc d'Aumont épouse Mademoiselle de Touffy. A propos de cela, la Maréchalle de la Motte fa Mere me parut l'autre jour fort de vos amies; il n'y a fortes de biens qu'elle ne me dît de vous, & de bonheurs qu'elle ne vous fouhaite. Pour moi je n'ai pas le courage de vous dire des douceurs. aujourd'hui, je fuis trop en colere.

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CCXXVII.

LETTRE.

Du Comte de Buffy à Madame de
Montmorency.

A Buffy, ce 10 Decembre 1669.

"AI reçu votre Lettre du premier de ce mois, Madame. Il faut à l'avenir commencer nos Lettres comme les Marchands, ce fera le moyen de favoir celles qui auront été perdues. Il y a un mois que je me tue de vous faire des reproches de votre oubli, & j'en reçois de votre part. Ne feriez-vous pas femme à gronder la premiere, pour m'obliger à me taire ? Quoi qu'il en foit, je vous affure, Madame, que quand vous ne me mandericz point de nouvelles, je ne ferois pas moins exact à m'attirer des marques de votre amitié.

Je fuis ravi de l'établiffement de Mademoifelle de Touffy & du Duc d'Aumont. Il eft mon allié & mon ami, & il y a long-tems que je fuis ferviteur & ami de la Maréchalle de la Motte. Ce font de ces bons cœurs de la vieille roche, qui n'abandonnent pas leurs amis pour être dans le malheur.

CCXXVIII. LETTRE.

De Madame du Bouchet au Comte
de Buffy.

A Paris, ce 18 Decembre 1669.

E Duc de Chaunes eft parti pour Rome, je ne fai en quelle qualité; car on dit qu'il

n'y

n'y fera que deux mois. Mais avant fon départ il a été pourvu du Gouvernement de Bretagne, a eu permiffion de vendre fa Lieutenance de Roi en ce pays-là, & a touché quarante mille écus des Etats de la Province. Ildonne les Chevaux-Legers de la garde à M. de Chevreufe.

Meffieurs les Cardinaux de Rets & de Bouillon font auffi partis pour le Conclave.

Je vous envoye Zaïde de Segrais. C'est le plus joli Roman qu'on puiffe lire.

On m'a donné auffi une Lettre de Madame Des-Houlieres fous le nom de fon Chien, au Comte de la Tour; vous la trouverez jolie.

Je voudrois bien pouvoir vous réjouir, Monfieur. Je ramaffe tout ce que je puis pour cela, car je me défie de mon fond qui pourroit vous ennuyer.

LETTRE.

De Madame Des-Houlieres,

Sous le nom de fon Chien, au Comte 1 de la Tour.

POUR vous marquer mon courroux,
Je mets la plume à la patte.

11 eft tems que contre vous
Toute ma colere éclate.

Vous m'avez rendu jaloux:

Entre nous autres toutous,

Nous fommes fur ce point d'humeur trop délicate.

Pour le bien mettre avec nous,

En vain le blondin nous flate,
Nous n'en fommes pas plus doux,

Nous mordons jufqu'à l'époux.

Mal

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