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DE L'ABBE DU BA C,

Contre les faux Dévots.

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Lorfque de fa cabane on a fait fon

hôtel,

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Dorimont, comme lui, vous le favez fans doute,

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chevaux,

Qu'à préfent le voilà deffus fes grands

SONNET

DE MADEMOISELLE DU PRE'
Contre l'Amour.

JE

E ne veux à l'Amour jamais dreffer d'

Autel,

Ses feux n'ont jamais eu pour moi rien d' agréable,

J'évite fes appas autant qu'un banc de

Et ne le traite point dans mes vers d'im

fable, mortel.

Ce n'est pas d'aujourd'hui qu'autour de mon hôtel, Refonnent ces grands mots; Ingrate, Inexorable: Mais le mal des Amans me paroît une fable;

J'y crois moins qu'aux hauts faits du grand Charles Martel.

Sans connoitre l'Amour, toutefois je me doute Que fon plaifir feroit de faire

A moi qui le pourfuis, & lui fais mille

Il est vrai, je parois & rude & mal

Mais contre ce fripon je peste & je

banqueroute

maux.

honnête:

tempête,

Son nom me fait monter deffus mes grands chevaux.

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CCXLIV.

LETTRE.

Réponse du R. P. Dom Cofme au Comte de Buffy.

A Paris, ce 6 Mars 1670.

Vous me rendez bien glorieux, Monfieur,

de me donner des marques fi obligeantes de l'honneur de votre fouvenir. Je ne puis assez vous témoigner à quel point elles me font cheres; fi j'avois un établiffement en Bourgogne, le plus grand avantage que j'en tirerois feroit d'avoir le bien d'être proche de vous. Mais comme je ne croi pas que le bruit qu'a fait cette affaire foit fuivi d'aucun effet, je n'ai point d'autre efpérance, Monfieur, que d'avoir l'honneur de vous voir à Paris, où tous vos amis fouhaitent votre retour avec paffion. Je ne vous puis dire les fentimens de Madame de Monglas fur ce chapitre; car je n'ai non plus la communication de fes penfées, que la direction de fa confcience. Elle a été malade autant qu'on le peut être fans mourir; elle fe rétablit un peu de puis quelques jours. Je ne croi pas que ce foit un moyen pour fa guérifon parfaite, que de lui propofer ce que vous m'ordonnez de lui dire de votre part. Je le ferai néanmoins à la premiere occafion que j'en aurai; & s'il ne s'en préfente point, je la ferai naitre, car j'ai une forte inclination de vous rendre tous les fervices dont vous me jugerez capable. Dieu veuille que je fois une fois affez heureux en ma vie, pour ne vous être pas un ferviteur auffi inutile, que je le fuis, Monfieur, très humble & très obéiflant.

*Voyez Lett. CCXLII.

CCXLV. LETTR E.

Du Comte de Buffy au Comte de T... A Chafeu, ce 8 Mars 1670.

JE

E vous ai mandé il y a quelque tems, l'allarme que j'avois eue de la maladie du pauvre Abbé, & je n'en avois pas our parler depuis. Je ne vous faurois affez dire la douleur que j'ai reçue de fa mort. Premierement je vous aime bien, & je fai combien vous l'aimiez, & quelle perte c'eft pour vous. De plus, je l'aimois infiniment, & je croyois qu'il en ufoit pour moi de même. Je vous avoue que ces malheurs-là donnent de grands dégoûts de la vie. Cependant il ne ferviroit de rien à notre pauvre ami de nous confumer en regrets fuperflus. Il faut vivre, mon cher, pour nous & pour le refte de nos amis. Ayez foin de votre fanté, je vous en prie, & croyez que perfonne ne s'y intereffe plus que moi.

Je croi préfentement l'affaire de Monfieur de *** accommodée, & j'en ferois fort aife. Pour moi, j'ai toute la patience & la réfignation qu'il faut avoir aux volontez de S. M. Si je ne l'aimois extrêmement, je ne ferois pas fi fouple.

CCXLVI.

LETTRE.

Du Comte de Buffy à Mademoiselle
du Pré.

A Chafeu, ce 10 Mars 1669.

CE que vous me mandez * fur l'Amour est nouveau & plaifamment dit, Mademoifel

le:

Voyez Lett. CCXLIII.

le: je vois bien que de peur de foiblir vous redoublez de force, & j'ai peur de tarir plutôt que vous. Cependant ce Dieu que vous traitez fi mal ne vous en a jamais fait, & moi j'ai à me vanger de lui & de ma Maitreffe. Vos deux Sonnets font des plus beaux que vous ayez faits. Celui de l'Abbé, tout beau qu'il eft, ne les effacera pas.

Les rimes de celui d'Autel qui eft parfait, ne font pas faciles: mais je vois bien, Mademoifelle, que les difficultez ne font qu'augmenter les graces de votre efprit. Je confens que vous montriez mes amusemens à M. Conrart. Si j'étois avec lui, je lui montrerois des chofes plus férieufes, quelque délicateffe que j'aye fur la réputation d'écrire que la plupart du monde donne fottement à un homme de qualité qui écrit pour s'occuper, comme à un Auteur qui écrit pour être imprimé ; mais on ne doit rien avoir de caché pour un ami comme M. Conrart qui fait faire des diftinctions.

Le fouvenir de mes malheurs ne m'eft plus fenfible. La Baftille, la démiffion de ma Charge & l'exil, en me faifant perdre trente cinq années de fervice, ont été pour moi le coup de grace, & en me laiffant fans ambition, je fuis demeuré fans chagrin. Dieu qui me donne de la résignation, m'a perfuadé pour mon repos qu'il fuffifoit à un honnête-homme de mériter les biens & les honneurs que la fortune lui refufoit. C'eft une ingrate qui a beau me perfécuter, je la refpecterai toujours en la perfonne de mon Maitre & du fien. Si mon In. fidelle étoit plus heureufe, je croirois qu'elle feroit d'intelligence avec elle pour me faire

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