Telle est des saisons La marche éternelle: Qui se renouvelle Avec nos desirs, En changeant nos plaines Fait tantôt nos peines, Tantôt nos plaisirs. Cédant nos campagnes Au tyran des airs, Flore et ses compagnes La nymphe modeste Versera des pleurs Jusqu'au tems des fleurs, Quand d'un vol agile L'Amour et les Jeux Je vais voir la guerre Je laisse avorter Jamais ne m'enflamme; Sous un double empire Le thyrse et la lyre: Chanter son refrain, Quel sort plus heureux! Buveur, amoureux, Sans soin, sans attente, Je n'ai qu'à saisir Pour l'heure présente Coulez, mes journées, Par un nœud si beau Toujours enchaînées, Toujours couronnées D'un plaisir nouveau. Qu'à son gré la Parque Hâte mes instans, Les compte et les marque Aux fastes du tems; Je l'attends sans crainte: Par sa rude atteinte Je serai vaincu; Mais j'aurai vécu. Sans date ni titre, Dormant à demi, Finit son épitre. De tes vins divers Je serai l'arbitre: Sois-le de mes vers; S'ils sont sans justesse, Sans ordre et sans choix, On lit quelquefois De sages maximes. Par BERNARD. A MON AMI revenant de l'armée. AINSI donc la terre respire! N'a plus besoin de ton courage; 23 |