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Et pour nous témoigner que vous brulez

d'amour

Donnez dans nos combats votre poiffant fecour.

. Priez pour nous François notre Bien, heureux Pere,

Dans le fejour des Cieux.

R. Afin que nous puiffions (afant quitté la terre)

Aller jouir de Dieu.

Oraifon. O Dieu, qui avez, &c. fol. 421.

PRATIQUES

DE

ST. FRANÇOIS DE SALES.

Pour acquerir la paix interieure.

Ι. Oint fouhaiter la reputation, mi la gloire du monde.

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11. N'avoir point d'attache 'aux confolations, ni aux amitiez humaines. III. Ne point aimer notre vie, & meprifer tout ce qui fera fenfible aux inclinations naturelles.

IV. Supporter genereufement les douTeurs du corps & les maladies, fe foumétant à la divine volonté.

V. Ne fe pas foueier des jugemens hu*mains.

VI. Vous faire de toutes chofes, 'fouf

trant la rigueur des jugemens des hommes. VII. Ne point vous inquieter de ce qu'ils diront de vous, attendre le jugement de Dieu; & votre patience jugera alors ceux qui vous auront jugé.

VIII. Confiderer pour qui vous travaillez, & ceux qui vous voudront donner de la peine, ne vous en donneront point. IX. Où il y va du profit fpirituel, il ne faut pas craindre l'opprobre.

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Maximes du même Saint.

&

Uatre peu, & deux beaucoup, font l'homme Saint. 1 Peu favoir. 2 Peu penfer. 3 Peu defirer. 4 Peu parler. f Beaucoup aimer & beaucoup faire.

II. De deux actions qu'on a la liberté de faire, choifir celle qui plaît davantage à Dieu.

III. Ne rien faire, par honneur, même les actions qui de foi même font les plus faintes, mais pour plaire à Dieu.

IV. Examiner en toute rencontre, ce que notre Seigneur auroit fait en cette occafion, & le faire.

V. Nous n'aurons jamais paix avec nouşmêmes, que lors que nous l'aurons avec Dieu.

VI. Que toute devotion eft fauffe, qui eft incompatible avec notre profeffion.

VII. La plus riche piece de devotion d'un bon cœur, c'eft l'indifference, non feulement pour faire ceci ou celà, mars

pour

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pour trouver bon le fuccez des affaires & adorer Dieu en tout ce qui arrive, quand même il iroit de notre faute, cela fervi roit à nous humilier fans decouragement., VIII. La devotion qui eft (opiniatre, n'est pas une veritable devotion, ce n'est qu'un amour propre.

IX. La devotion ne doit pas être feulement dans l'Eglife, en l'oraifon & en la meditation, mais il faut venir à la pratique & vivre comme on a defiré & promis dans fa ferveur, tellement que quand il fe rencontre du mépris, quelque parole piquante ou quelque mauvais accident, le cœur embraffe tout celà avec tranquillité, adorant Dieu en repos en fon ame.

X. Il n'y a point de douceur au monde vraiment aimable, folide, fincere, fans degout, que celle de la vraie devotion; les plaifirs de la terre ne font qu'à fleur de peau, & ceux de la paix interieure font au fonds du cœur & de l'ame.

XI. Or pour avoir un bon cœur, il faut qu'il foit pur, fidele, courageux, conftant, doux, & égal, invincible, fimple, & felon le cœur de Dieu, parfaitement humble.

XII. Ne rien demander, & ne rien refufer c'est-à dire être prêt, & indifferent à toutes chofes, & ne point s'attacher à fes propres pensées, quelques faintes qu'elles femblent à notre amour propre.

XIII. Ne méprifer qui que ce foit; l'ouvrier ne peut fouffrir qu'on méprife fon

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ouvrage en fa prefence: or Dieu eft par tout, & l'homme eft fon ouvrage.

XIV. Se bien convaincre qu'il n'y a point d'autre mal au monde que le peché; que l'infamie, la pauvreté, la maladie, l'enfer même n'eft pas fi grand mal que le peché veniel.

XV. Les richeffes, l'honneur, & le plaifir, ne font pas de grands biens, puis que s'il falloit les acheter au prix d'un seul péché veniel; il ne faudroit pas les paier fi

cherement.

XVI. Et pour cela il vaudroit mieux que tout le monde perit, que de dire un menfonge.

XVII. Il ne faut rien fairé fans confeil: c'eft le moyen de ne jamais faillir, & de jouir toûjours d'une tranquilité invariable.

XVIII. Aux fuccez des affaires, fi elles font bonnes, il les faut raporter toutes à la gloire de Dieu, & n'en parler point aux hommes; fi elles font mauvaifes, il faut examiner de bonne foi, s'il y a de votre faute, en demander pardon à Dieu, & propofer de s'en corriger : fi on n'en reconnoît point, croire que c'eft pour vos pechez, & vous en confondre devant fa bonté.

XIX. Par un genereux mépris, il faut mettre fous les pieds les difcours des hommes, & ce malheureux: Que dira t-on? que penfera-t-on ? On fera. On je mocquera; car tout cela eft un poison: il faut s'accoutumer à regarder Dieu, & ce qu'il dira,

& regarder les Anges, & fe contenter de celà.

XX. Il faut toûjours vivre dans une dou ce crainte filiale, & fe fier fort peu à fes bonnes intentions, car il n'eft rien de fi dangereux, que d'être trop prevenu de foimême, & s'éblouir dans la vue, & dans l'éclat d'une bonne intention; ce foleil a crevé les yeux à des perfonnes qui croioient ne chercher que Dieu feul, & fe font trouvez eux-mêmes, & fe font perdus dans la vanité.

XXI. Comme l'efprit s'abat bien fouvent, il eft neceffaire de s'accoûtumer à renouveller fouvent fa bonne intention purifier ses pensées, porter fon cœur droit à Dieu, ne vivant qu'a lui feul, en lui offrant nos actions, fe gardant bien de vivre par routine, & par une pure accoutumence,

MAXIMES CHRETIENNES
DE SAINT

FRANÇOIS DE

Envers Dieu.

SALES.

1. L ne faut jamais parler de Dieu, ni des chofes qui regardent fon fervice, comme par maniere d'acquit, de devis, ou d'entretien; mais toujours avec un grand refpect, & un humble fentiment.

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