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complette, n'y laiffant abfolument que les branches les plus vigoureuses & les mieux placées.

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Au bout de quatre ou cinq ans d'éducation les élèves auront affez de volume & de force pour être plantés à demeure, & pour figurer avantageufement parmi les autres arbriffeaux, fur-tout fi l'on a eu foin chaque année de diriger régulièrement leur tige, & de la dépouiller du bois defféché, des rameaux avortés & des branches mal fituées.

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Les marcottes fe font en septembre, & les rameaux prennent complettement racine dans le cours de l'année du couchage. On les fèvre en mars pour les planter de fuite en pépinière, & les conduire comme les fujets que les femis fourniffent.

La propagation par les boutures s'effectue vers la fin de mars 9 avant que les rameaux n'entrent en sève, mais lorsque leurs boutons font fur le point de se gonfler.

On choifit pour boutures les pouffes de l'année ; mais il eft effentiel que l'extrémité inférieure de chaque bouture foit munie d'un peu de bois de l'année précédente. On rejettera toutes celles dont l'écorce fera entièrement blanche, parce qu'elles pourriffent prefque toujours en terre.

Les boutures feront plantées à l'ombre, dans une terre habituellement fraîche. S'il fait du hâle ou de féchereffe, on leur donnera de temps-en-temps quelques mouillures. Bientôt la plupart s'enracineront: alors elles n'auront plus befoin que d'être foigneufement farclées; & fi elles ont bien pouffé on les met l'année fuivante en pépinière comme les marcottes.

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On diftingue deux variétés accidentelles d'Elæagnus: l'une dont les rameaux font munis de quelques épines; l'autre qui eft abfolument dépourvue d'armes; mais ces différences légères n'en apportent aucune dans la ftature & l'aspect des fujets qui les préfentent.

Le fol le plus convenable à ces arbriffeaux eft celui qui jouit d'une fraicheur habituelle, & qui resfemble à la terre que nous avons indiquée pour la pépinière.

ONONIS: Anonis: Arrête-bauf: Bugrande ou Bugrane: ONONIS, genre de plantes de la famille des légumineuses, qui fe diftinguent des autres individus qui la compofent, par leurs feuilles bordées de dentelures & portées fur de courts pétioles, munis à leur bafe de ftipules courantes ; & par la corolle de leurs fleurs, dont l'étendard, plus large & plus grand que les autres pétales, eft marqué de lignes colorées & parallèles. Ce genre eft le treizième de la quatrième divifion de la dix-feptième classe du fyftême de LINNÉ. Il comprend un affez grand nombre d'efpèces; mais il n'y a guère que les quatre fuivantes qui puiffent contribuer, en pleine terre, à la décoration de nos jardins.

1. ONONIS DE SUISSE: Ononis du Dauphiné: = Ononis à larges feuilles : Bugrane à feuilles rondes: ONONIS ROTUNDIFOLIA, vingt-neuvième espèce du genre dans LINNÉ.

Cette plante, ligneufe & vivace par fes racines mais déterminément herbacée dans toutes celles de fes parties qui voient le jour, pouffe une tige haute de quinze à dix-huit pouces, velue dans toute fa longueur, & partagée en rameaux affez réguliers, qui lui donnent l'afpect d'une touffe gracieufement arrondie.

Les feuilles qui les garniffent, portées par des pétioles affez apparens, font compofées de trois grandes folioles, ovales, arrondies, dentées, un peu charnues, pubefcentes, colorées d'un verd jaunâtre, & dont l'impaire eft très-féparée des deux autres.

De l'aiffelle des feuilles fupérieures naiffent, en juin, des pédoncules qui portent deux ou trois belles fleurs purpurines, ou couleur de rofe, & dont la corolle brillante eft beaucoup plus grande que le calice.

A ces fleurs fuccèdent des filiques uniloculaires qui contiennent quelques femences réniformes, dont la maturité s'effectue en septembre..

2. ONONIS DES ALPES: Bugrane du mont Cénis: ONONIS CENISIA, dix-neuvième espèce du genre dans LINNÉ.

De fa racine noirâtre & ligneufe, cette plante vivace

donne

donne naiffance à plufieurs fouches d'où partent des tiges prefque glabres, menues, couchées, rameuses, & longues de huit à dix pouces.

Les feuilles, compofées de trois folioles vertes, glabres, cunéiformes, arrondies à leur fommet, finement dentelées, font portées par des pétioles munis de grandes ftipules, dentées en fcie, & qui embraffent la tige en manière de gaîne.

De leur aiffelle fortent, en juin, des pédoncules une fois plus longs qu'elles, & qui foutiennent chacun une grande & belle fleur purpurine, qui fait place à une filique dont les graines mûriffent en automne.

3. ONONIS DE SILÉSIE: Bugrane élevée : ONONIS

ALTISSIMA.

Vivace comme les précédentes, cette espèce pouffe de fes racines plufieurs tiges bien érigées, velues, cylindriques, hautes de trois ou quatre pieds, & dont les rameaux épars, mais diminuant progreffivement jufqu'au fommet, donnent à leur enfemble l'afpect d'une charmante pyramide.

Les feuilles, compofées prefque toutes de trois folioles, font grandes & portées par des pétioles à larges ftipules dentées, qui embraffent la tige.

Les fleurs naiffent en juin, la plupart deux enfemble, prefque feffiles, & formant des épis feuillés, qui décorent agréablement l'extrémité des rameaux & des tiges. Elles font toutes purpurines; & après avoir brillé affez longtemps, elles font place à des filiques, dont les graines

mûriffent en automne.

4. ONONIS EN ARBRE: Ononis des montagnes: Bugrane précoce: ONONIS FRUTICOSA, vingt-huitième efpèce du genre dans LINNÉ.

Plus ligneufe que les précédentes, cette efpèce forme un arbuste étalé, dont la touffe brillante a souvent deux pieds de hauteur. Ses tiges nombreuses sont glabres cendrées, & feuillées dans toute leur longueur.

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Compofées de trois folioles lancéolées, vertes, glabres, dentées en fcie, & prefque feffiles, les feuilles font portées par de très-courts pétioles, enfermés chacun dans une ftipule vaginale sèche & aride.

Tome II.

Les fleurs, qui commencent à s'épanouir dès la fin de mai, & dont le règne eft très-long, naiffent deux ou trois ensemble fur chaque pédoncule, &, toutes purpurines ou lie-de-vin, elles couronnent le fommet des tiges par de belles grappes droites & terminales.

Il leur fuccède des filiques, dont les graines mûriffent vers la fin d'août.

Multiplication & culture.

Ces quatre espèces d'Ononis fe multiplient par leurs femences, qu'il faut répandre, vers la fin de mars, dans des pots à amaranthe, remplis d'une terre naturellement légère, & ameublie encore par un tiers de terreau fin, ou mieux de terre de bruyère.

Les graines ne feront recouvertes que d'environ fix lignes, & l'on n'en mettra que huit ou dix dans chaque pot, avec l'attention de les féparer par des distances àpeu-près égales entre elles.

Les pots enfemencés feront enfoncés jusqu'à leurs rebords dans une plate-bande de terre légère, qui ne recevra le foleil levant que durant deux ou trois heures, & qui fera privée des rayons de cet aftre tout le refte du jour.

Les pots mis en terre feront couverts d'une couche de litière courte & sèche, afin d'empêcher que l'eau des mouillures & des pluies ne les batte, & que le hâle ne les faififfe.

Quand les plantes fe montreront, on les tiendra nettes des mauvaises herbes, & on leur donnera de temps-entemps quelques arrofages très-légers: des mouillures trop impétueufes les briferoient, trop fréquentes les feroient fondre, & une trop longue privation d'humidité leur cauferoit également la mort.

Aux approches des grands froids, on établira des deux côtés de la plate-bande, un treillage de fourchettes propres à foutenir des gaulettes tranfverfales, fur lefquelles on étendra de forts paillaffons durant les gelées, les neiges & les givres; mais on aura foin de foulever les paillaf

fons dans les belles heures du jour, & on ne les refermera que pendant les nuits.

Au mois de mars fuivant, fi les plants font affez forts, on les féparera en motte, ou du moins avec toutes leurs racines, pour les mettre en pépinière dans une planche de terre légère & fablonneufe, expofée au plein levant. La plantation fe fera par rayons diftans de dix-huit & les fujets feront placés à dix pouces les uns

pouces, des autres.

Ils fe contenteront de l'éducation la plus commune; feulement il fera utile, fur-tout dans nos provinces du nord, d'en garnir le pied de litière sèche & courte durant l'hiver; & au bout de deux ans, ils feront affez formés pour être plantés à demeure.

Les Ononis figureront dans les plate-bandes des parterres de printemps & d'été ; mis en maffifs pour former des corbeilles, ils auront le plus grand éclat. Ils jetteront de la gaieté dans les bofquets, où l'on pourra les placer en paliffade fur les parties antérieures des maffifs de moyens arbriffeaux à fleurs; & comme ils réuffiffent dans un fol médiocre, ils pourront auffi fervir à la décoration des rochers & des monticules qui fe trouveront garnis d'environ un pied de terre, quantité fuffifante pour, le développement de leurs racines.

On pourroit encore propager ces espèces, particulièrement la dernière, par les rejetons enracinés qu'elles produifent quelquefois, & par les marcottes; mais les fujets que l'on obtient par ces deux moyens, n'ont jamais la force, la beauté, ni l'embonpoint de ceux qu'on fe procure par les femis; & le fuccès de ces derniers eft fi affuré quand on les foigne, qu'on doit se borner à cette feule voie de multiplication.

ORCANETTE: Voyez BUGLOSE, page 470, TOME I.

OREILLE DE LIÈVRE EN ARBRE: Voyez BuPLÈVRE, page 481, TOME I.

ORONGE: Voyez CHAMPIGNON, no. 1, page 592, TOME I.

OSEILLE: Surelle: Vinette: RUMEX ACETOSA, vingt-feptième efpèce du genre que LINNÉ a nommé

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