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6. Men moet uyt de beéken niet putten, als men putten kan uyt de rivieren, il ne faut pas puiser aux ruisseaux, quand on peut puiser à la source. Il faut exceller pour se faire distinguer.

7. Water te drinken en onder den blauwen hemel te liggen, kan niemand beletten; of, dat kan men niemand verbieden, pour boire de l'eau et coucher dehors, il ne faut demander congé à personne.

8. Indien men hem naer de rivier stierde, hy zou geen water vinden, si on l'envoyait à la rivière, il ne trouverait pas de l'eau. On en peut dire autant de ces riches égoïstes à qui toutes les occasions se présentent en foule pour faire le bien, et qui ne savent ou ne veulent en trouver et saisir une.

9. Men zou eerder den kolf uyt de handen van Hercules rukken, als hem te overtuygen, on arracherait plutôt la massue des mains d'Hercule que de le persuader: Obstinatio parvi ingenii defectus.

Men ziet gemeenelyk, dat in een kleid verstand
D'hoogmoed en koppigheid behaelen d'overhand.

Un esprit obstiné montre un petit génie,
Et son entêtement annonce la folie.

10. Les Flamands voient la fin des affaires, et les affaires la fin des Espagnols. Le caractère inquiet et turbulent des Flamands, la difficulté qu'eurent toujours les Espagnols pour les soumettre, et les révoltes continuelles où souvent l'Espagne perdit le plus noble sang, ont sans doute fait naître ce proverbe.

T. II.

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S XIII. Proverbes hollandais.

Le nom de Hollande tire son origine du mot allemand hohl, qui signifie creux et bas. Les habitans de ce pays, appelés aujourd'hui Hollandais, étaient anciennement les Bataves, célébrés par Tacite. La population primitive paraît avoir été d'abord d'origine celtique; mais, lors de l'invasion des Romains, elle était toute composée de Bataves. Ce pays fait aujourd'hui partie du royaume des PaysBas.

Le Hollandais est naturellement lent et flegmatique, excepté dans l'ivresse, où la dernière classe surtout se livre à tous les excès de la colère et de la brutalité; c'est l'effet de l'air et de la température d'un climat froid et humide. Son courage tient plutôt de l'opiniâtreté que de l'ardeur. Son travail est le fruit d'une longue persévérance. Deux objets principaux le dominent, la connaissance des affaires de l'État et les moyens de faire fortune. L'intérêt mercantile absorbe toutes ses idées. La soif de l'or le tyrannise depuis sa jeunesse jusqu'à sa décrépitude. Tel est le caractère prononcé de presque tous les Hollandais, quel que soit leur rang. Cette cupidité, au reste, ne leur profite pas toujours; car c'est un axiome confirmé par des faits nombreux, que les Hollandais amassent pour un conquérant, comme un avare thésaurise pour ses héritiers.

Les Hollandais sont généralement d'une taille courte et ramassée; les femmes sont communé

ment plus grandes que les hommes. On ne remarque dans leurs traits ni cette mobilité douce, indice de la bonté et de la sensibilité de l'âme, ni ce regard animé, foyer ordinaire des saillies de l'esprit. La froideur et l'impassibilité règnent sur toute leur physionomie, et leur cœur est un glacier. Les paysans hollandais ont l'esprit lourd et la conception lente; mais la douceur et les bons procédés les rendent dociles. Les marins sont brusques et grossiers; détachés de tout esprit public et d'affection mutuelle, ils ne connaissent que leur intérêt personnel. Les artisans ont des mœurs plus douces et plus traitables, quoiqu'ils soient en général peu communicatifs. Dans les hautes classes, les Hollandais ont déposé leur caractère rude et égoïste, à force de pratiquer les autres nations, et par leurs fréquentes communications avec des étrangers instruits qui viennent habiter chez eux. L'habitude de fumer est commune aux deux sexes; on prend ce plaisir, qui est devenu un besoin impérieux, dans un salon destiné à cet usage, et encombré de pipes, de chaufferettes et de crachoirs. L'odeur dont il reste imprégné est tellement indestructible, qu'à moins de posséder un nez originaire de Hollande, il est impossible d'en supporter la puanteur. Les Hollandais aiment les alimens salés et épicés, et les liqueurs spiritueuses; ce goût tient sans doute à l'humidité du climat. Leur habillement est d'une grande simplicité et peu sujet à varier par le caprice de la mode : une atmosphère lourde et humide leur fait une loi de l'uniformité. Les femmes des bourgeois et des artisans conservent encore

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soigneusement leur ancien costume, qui consiste en un simple corset d'étoffe blanche, dont la taille courte et serrée, loin de déguiser leurs formes, naturellement massives, ne les fait que plus ressortir. Le nombre et l'agencement de leurs jupes donnent à ce vêtement une ampleur démesurée. Leur coiffure consiste en une espèce de bonnet empesé; les femmes de la campagne le surmontent d'un chapeau de paille. Les gens de mer sont vêtus de drap de couleur brune. L'usage des grosses perruques subsiste encore dans la classe des artisans et des marchands.

Les amusemens ordinaires des Hollandais sont les spectacles et les jardins publics, où ils se délassent à prendre le thé. Dans l'hiver, ils se divertissent à patiner; alors on voit les canaux gelés couverts d'une foule innombrable de patineurs ; tous les rangs sont confondus. Le sénateur s'y trouve en compagnie de la laitière chargée de son pôt au lait, et du paysan qui porte ses denrées au marché. Le sol de la Hollande, étant coupé par une infinité de canaux, laisse peu d'espace pour cultiver les arbustes; aussi les Hollandais s'en tiennent aux fleurs. Leur constance et leurs soins se déploient dans la culture des jacinthes, et surtout des tulipes, dont quelquefois un simple ognon coûte plus de cinquante louis. Ce qui distingue éminemment les Hollandais, c'est cette infatigable persévérance qui leur a fait opérer des merveilles sur un sol ingrat et dangereux; ils ont réussi à le garantir des invasions de la mer, au moyen de digues d'une force, d'une épaisseur et d'une soli

dité incroyables. Ils ont couvert leurs frontières et garni leurs villes d'un nombre prodigieux d'écluses, avec lesquelles ils peuvent en quelques heures inonder toute la surface d'un pays, et le rendre inaccessible. Leur constance a fait leur force au milieu même des dangers de tous genres, et un système régulier de prévoyance assure leur salut. La religion la plus répandue en Hollande est la calviniste. La langue hollandaise est un dialecte de l'allemand. Mais les personnes qui ont reçu de l'éducation parlent l'anglais, et principalement le français, depuis que les Français ont, par suite de leurs conquêtes, établi d'intimes liaisons avec les Hollandais.

PROVERBES HOLLANDAIS.

1. Kleyne kinders oor-seer, groote kinders hert-seer, petits enfans, mal d'oreille; grands enfans, douleur sans pareille; c'est-à-dire, quand les uns erient, et quand les autres se décrient.

2. In de kleine doosjes zyn de goede salven, en de fyne kruyden, dans les petites boîtes sont les bons onguens et les bonnes épices. On a remarqué généralement que les grands génies se trouvaient souvent dans des hommes d'une faible complexion. Virgile, Horace, Pope et beaucoup d'autres hommes de la même trempe étaient valétudinaires. Cette disposition remarquable à la débilité des forces physiques, provient sans doute des causes suivantes: soit parce que le génie étant intermittent, la santé et le physique doivent participer à cette

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