Mémoires secrets et inédits de Stanislas Auguste comte Poniatowski, dernier roi de Pologne, relatifs à ses rapports intimes avec l'impératrice Catherine II et à son avénement au trone: Journal privé du roi Stanislas Auguste pendant son voyage en Russie ... Suivi d'une relation de ses funérailles, depuis le 12 février jusqu'au 8 mars 1798

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W. Gerhard, 1862 - 239 pages
 

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Page 33 - Le ci-devant empereur, quand il apprit le tumulte de la ville, fut empêché par les jeunes femmes dont il avait composé sa suite, de suivre l'avis du vieux feldmaréchal Munick. qui lui conseillait de se jeter dans Cronstadt, ou de s'en aller avec peu de monde à l'armée; et quand il alla sur une galère à Cronstadt, la ville était déjà à nous, par la bonne conduite de l'amiral...
Page 23 - Dans ce nombre il ne se trouva pas un traître, pendant trois semaines; il y avait quatre factions séparées, dont on réunissait les chefs pour l'exécution, et le vrai secret était entre les mains des trois frères. Panin voulait que ce fût en faveur de mon fils; mais ils n'y voulurent jamais consentir.
Page 23 - Osten se souvient d'avoir vu l'aîné me suivre partout, et faire mille folies; sa passion pour moi était publique, et tout a été fait par lui dans cette vue. Ce sont des gens extrêmement déterminés, et fort aimés du commun des soldats, ayant servi dans les gardes. J'ai la plus grande obligation à ces gens-là : tout Pétersbourg en est témoin.
Page 23 - ... traître, pendant trois semaines; il y avait quatre factions séparées, dont on réunissait les chefs pour l'exécution, et le vrai secret était entre les mains des trois frères. Panin voulait que ce fût en faveur de mon fils; mais ils n'y voulurent jamais consentir. J'étais à Péterhof, Pierre III vivait et buvait à Oranienbaum.
Page 12 - Né avec une vaste et ardente ambition, les idées de réformation, de gloire et d'utilité pour ma patrie sont devenues comme le canevas de toutes mes affaires et de toute ma vie. Je ne me croyais guère fait pour les femmes. Je n'attribuais les premiers essais que j'en ai faits qu'à quelques convenances particulières, enfin, j'ai connu la tendresse, et j'aime avec une telle passion, que je sens qu'un revers dans mon amour me rendrait l'homme le plus malheureux du monde et me donnerait un découragement...
Page 30 - Là-dessus , ils me souhaitèrent le bon soir et beaucoup de santé , et s'en allèrent , comme des agneaux , à la maison , tournant toujours les yeux sur mon carrosse , en se retirant. Le lendemain ils me firent faire des excuses , et regrettèrent beaucoup de m'avoir éveillée.
Page 17 - ... me saisirent au collet et me conduisirent ainsi jusqu'au grand duc qui, m'ayant reconnu, ordonna simplement à mes conducteurs de le suivre. On me mena quelque temps par un chemin qui aboutissait à la mer. Je crus voir ma fin, mais sur le bord on tourna à droite vers un autre pavillon, où le grand duc me demanda d'abord en termes clairs si j'avais sa femme? je lui dit que non. Lui. Dites-moi la vérité, car si vous me la dites, tout pourra s'arranger; si vous la niez, vous passerez mal votre...
Page 28 - ... c'étaient leurs expressions. Je m'en allai parler à Troubetzkoy, et lui dis: Je vous prie, mettez-vous en carrosse, tandis que je ferai à pied le tour de ces troupes. Je lui contai tout ce qui se passait : il s'en alla en ville tout effrayé, et moi je fus reçue avec des acclamations inouïes, après quoi j'envoyai, sous le commandement d'Alexis...
Page 28 - Mais le bon Dieu en disposa autrement : la peur lui avait donné un cours de ventre qui dura trois jours et s'arrêta au quatrième. Il but excessivement ce jourlà, car il avait tout ce qu'il voulait, hors la liberté. Il ne m'a cependant demandé que sa maîtresse, son chien, son nègre, et son violon ; mais, crainte de scandale et d'augmenter la fermentation dans les esprits, je ne lui envoyai que les trois dernières choses.
Page 30 - Nos gens sont horriblement ivres: un hussard, dans le même état, a passé devant eux, il leur a crié : ' aux armes ! trois mille Prussiens arrivent, et veulent nous enlever notre mère; ' làdessus, ils ont pris les armes, et viennent pour savoir l'état de votre santé, disant qu'il ya trois heures qu'ils ne vous ont vue, et qu'ils iront tranquillement à la maison, pourvu qu'ils voient que vous êtes bien ; ils n'écoutent ni leurs chefs, ni même les Orlow.

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