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Conformément aux instructions de ma Cour je me ferai un devoir de prendre part à cette réunion à l'heure indiquée.

Veuillez, etc.

Signé BRUNNOW.

No 139.

MUSURUS-PACHA AU COMTE DE GRANVILLE,

Ambassade Impériale Ottomane, Londres, le 13 janvier 1874.

Mylord, j'ai eu l'honneur de recevoir la lettre que V. E. a bien voulu m'adresser en date d'hier, et je ne manquerai pas de me rendre au Foreign-Office, mardi prochain, le 17 de ce mois, à 1 heure de l'après-midi, pour conférer avec les Représentants des autres Puissances signataires du Traité de Paris du 30 mars 1856, sur certains points de ce Traité relatifs à la neutralisation de la mer Noire. Je saisis, etc.

Signé: MUSURUS.

No 440. LE COMTE DE CHAUDORDY A M. TISSOT, A LONDRES.

Télégramme chiffré.)

Bordeaux, le 14 janvier 1874.

Un courrier part à l'instant qui vous apportera la lettre de M. Jules Favre, en réponse à celle que Lord Granville lui a adressée le 29 décembre dernier et qui ne lui est parvenue que le 10 janvier, à 9 heures du soir. Vous verrez que la lettre remise par l'intermédiaire de la Légation des États-Unis n'était pas accompagnée du sauf-conduit, que Lord Granville annonçait avoir obtenu du comte de Bismarck. Celui-ci a soulevé, très-à-propos pour ses projets, une question de parlementaires, dont vous m'aviez vous-même entretenu de la part de Lord Granville, et il a signifié qu'il en interrompait l'échange avec Paris jusqu'à ce qu'il eût obtenu des explications satisfaisantes. L'enquête faite par le Gouvernement de Paris a tourné en notre faveur, comme cela arrive toujours en pareils cas. A la suite des réclamations du Gouvernement prussien, communication de cette enquête a été faite à Versailles par le Gouvernement, et M. de Bismarck a répondu, le 10 au soir, par le ministre des États-Unis, qu'il rétablit les relations parlementaires sous la réserve d'enquêtes respectives.

M. Jules Favre ajoute qu'il va voir, s'il lui est possible, par l'intermédiaire de M. Washburne, de se faire remettre le sauf-conduit

annoncé. Tous ces retards ne peuvent donc nous être imputés en aucune façon. C'est ce que je vous prie de bien faire remarquer à Lord Granville, en lui donnant ces détails qu'il retrouvera dans la lettre de M. Jules Favre. Demandez donc au principal secrétaire d'État de remettre encore la Conférence. Il peut juger lui-même par le temps qu'a mis sa lettre à parvenir à Paris, celui qu'il faut à M. Jules Favre pour se rendre à Londres, lorsqu'il aura reçu le sauf-conduit qui ne lui était pas encore parvenu le 14, comme il me l'écrit. Insistez donc pour que la première réunion soit retardée, et voyez sans aucun retard Lord Granville à ce sujet. J'ai parlé dans le même sens ce matin avec Lord Lyons.

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LE COMTE DE CHAUDORDY A M. TISSOT, A LONDres.

Bordeaux, le 14 janvier 1871.

Monsieur, ainsi que je vous l'annonce par mon télégramme de ce matin, j'ai l'honneur de vous envoyer ci-joint, la lettre adressée par M. Jules Favre à Lord Granville, en réponse à celle que le principal secrétaire d'État de la Reine lui a écrite pour l'inviter à la Con

férence.

Mon télégramme vous a donné l'explication des retards qu'ont subi le message anglais et par conséquent la réponse de M. Jules Favre. Vous ne manquerez pas d'insister sur ce point auprès de Lord Granville: ces lenteurs qui ne sauraient nous être imputées impliquent en effet la nécessité d'ajourner la Conférence. Lord Granville ne saurait méconnaître en présence de ces retards, qu'il est indispensable de nous donner, à partir du moment où M. Jules Favre aura reçu le saufconduit, un délai qui puisse lui permettre d'arriver à Londres. Le temps que la dépêche de Lord Granville a mis pour parvenir à Paris indique assez qu'il faut accorder à M. Jules Favre un temps encore plus étendu. Je ne doute pas que le principal secrétaire d'État, frappé de la justesse de ces observations, ne prenne une décision qui assure à notre Plénipotentiaire le délai matériel nécessaire pour se rendre à Londres, dans le cas où les circonstances lui permettraient de quitter Paris, et qu'il consente à retarder la Conférence dont vous m'annoncez la réunion pour le 17. Vous comprenez qu'entre le 11 et cette dernière date, même alors que le sauf-conduit lui serait parvenu le 11, M. Jules Favre n'aurait pas les moyens d'arriver à Londres, la lettre de Lord Granville écrite le 29 ayant passé 13 jours en route. Quant à désigner momentanément un autre plénipotentiaire pour l'ouverture de la

Conférence, vous savez déjà par les raisons que je vous aidonnées que cela ne serait pas praticable; l'impossibilité pour celui qui a reçu les pleins pouvoirs du Gouvernement ne provenant pas de son fait, il n'y a pas lieu de prendre une décision nouvelle.

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LE COMTE DE CHAUDORDY AUX AGENTS DIPLOMATIQUES DE LA
FRANCE A L'ÉTRANGER.

(Dépêche télégraphique. Circulaire.)

Bordeaux, le 15 janvier 1871.

M. Jules Favre a reçu seulement, le 10 à neuf heures du soir, la lettre d'invitation à la Conférence que Lord Granville lui avait adressée le 29 décembre. Elle n'était pas accompagnée du sauf-conduit que Lord Granville annonçait avoir obtenu de M. de Bismarck. Celui-ci a soulevé très-à-propos pour ses projets une question de parlementaires, prétendant qu'on tirait sur ceux qu'il avait envoyés. Une enquête, faite par le Gouverneur de Paris, a tourné en notre faveur, comme cela arrive toujours en pareil cas, à la suite des réclamations du Gouvernement prussien. Il a été donné connaissance par le général Trochu des résultats de cette enquête à M. de Bismarck par l'entremise de la Légation des États-Unis. En attendant, les communications à l'aide de parlementaires n'en ont moins été interrompues entre Paris et Versailles.

M. Jules Favre, en répondant à Lord Granville et en lui expliquant ces faits, ajoute qu'il va voir s'il lui est possible, par M. Washburne, de se faire remettre le sauf-conduit annoncé. Ces retards ne peuvent donc nous être imputés et la réunion de la Conférence pour le 17 serait un mauvais procédé à notre égard. La lettre d'invitation adressée à M. Jules Favre a mis 13 jours à lui parvenir. Du jour où il aura le sauf-conduit, il faut lui accorder au moins autant de temps pour aller de Paris à Londres. Il y a donc nécessité d'ajourner l'ouverture de la Conférence jusqu'au 1er février. C'est ce que j'ai demandé avec toute justice à Londres. Quant à désigner provisoirement une autre personne, cela ne serait possible que si notre plénipotentiaire ne se rendait pas à son poste par suite d'une raison provenant de sa volonté ; et ce n'est pas le cas. Du reste, nous n'avons pas les moyens de donner autorisation et pleins pouvoirs à un autre plénipotentiaire, M. Jules Favre ayant été seul désigné. Vous présenterez ces observations et vous insisterez pour que la Conférence soit remise au 1er février.

No 143.

LE COMTE DE GRANVILLE A LORD LYONS, A BORDEAUX.

Foreign-Office, le 15 janvier 1873.

Mylord, M. Jules Favre, obéissant sans doute à d'honorables motifs semblerait ne pas être disposé à quitter Paris pour le présent, mais après l'appel qui m'a été adressé par la Porte et les autres Puissances contre tout nouveau retard pour la réunion de la conférence, je neme sens pas le droit de la différer.

Prévenez M. de Chaudordy et insistez vivement pour que des pouvoirs soient envoyés à M. Tissot pour assister à la Conférence.

Je suis, etc.

Signé: GRANVIlle.

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LE COMTE DE CHAUDORDY A M. TISSOT, A LONDRES.

Bordeaux, le 16 janvier 1874.

Monsieur, je n'ai qu'un instant pour vous adresser quelques mots, mais je crois utile de vous dire que si la Conférence s'ouvre demain 17, malgré les observations que je vous ai prié par le télégraphe de présenter à Lord Granville, notre pays en sera blessé; il trouvera avec raison, ce me semble, que c'est un manque d'amitié et de courage de la part du Gouvernement anglais de n'avoir pas su attendre notre Plénipotentiaire. Je vous ai écrit plusieurs fois à ce sujet et j'insiste de nouveau sur les raisons que je vous ai exposées ainsi que sur la nécessité de la reconnaissance par l'Angleterre du Gouvernement de la Défense nationale. Cet acte préviendrait des froissements nombreux. Car c'est de la France elle-même qu'il s'agit. Elle est dans son droit en désirant paraître à la réunion qui va avoir lieu à Londres, sur un pied d'égalité avec les autres Puissances et au même titre, c'est-àdire officiellement. Je vous prie de présenter ces réflexions au comte de Granville et aux membres du Cabinet anglais, afin que tout malentendu susceptible de résulter de cette situation soit évité entre nous et l'Angleterre avec laquelle nous désirons maintenir les liens d'une parfaite amitié et de très-bons rapports. Nous comprenons ce que ces retards causent de contrariété au Cabinet anglais, mais ils ne proviennent pas de notre fait, et nous lui serons reconnaissants de nous épargner les inconvénients qui pourraient résulter, à tous les points de vue, de l'ouverture trop hâtive de la Conférence.

Recevez, etc.,

Signé: CHAUDORDY.

N° 145.

LE COMTE DE BISMARCK A M. JULES FAVRE.

Versailles, le 16 janvier 1874.

Monsieur le Ministre, en répondant aux deux missives obligeantes du 13 courant, je demande à V. Ex. la permission de faire disparaître un malentendu.

V. Ex. suppose que, sur la demande du Gouvernement britannique un sauf conduit est prêt chez moi pour vous afin de prendre part à la Conférence de Londres. Cependant cette supposition n'est pas exacte. Je n'aurais pu entrer dans une négociation officielle qui aurait eu pour base la présomption que le Gouvernement de la Défense nationale fût, selon le droit des gens (Volkerrechtlich), en état d'agir au nom de la France, tant qu'il ne serait point reconnu au moins par la nation française elle-même.

Signé: BISMARCK.

No 146.

LE COMTE DE GRANVILLE A LORD LYONS,
A BORDEAUX.

Foreign-Office, le 17 janvier 1873.

Mylord. D'après mes dernières dépêches, vous avez pu comprendre qu'il ne me serait plus possible de résister à l'opinion unanime contre un nouveau retard des Plénipotentiaires qui doivent prendre part à la Conférence, même si je n'étais pas tombé d'accord avec eux sur ce point.

J'apprends maintenant à Votre Excellence que la séance d'ouverture a eu lieu aujourd'hui, et, qu'en l'absence de M. Jules Favre j'ai informé M. Tissot de tout ce qui s'était passé dans la réunion.

Il a été convenu que toute discussion sur les articles du Traité de 1856 sera ajournée jusqu'à la prochaine réunion de la Conférence, qui a été fixée au 24 courant, dans l'espoir que M. Favre pourra être présent et prendre part aux délibérations, ou sinon, qu'il aura nommé quelque autre Plénipotentiaire à sa place.

J'ai reçu une lettre datée du 10 courant de M. Jules Favre qui paraitil n'était pas encore à ce moment disposé à quitter Paris.

Signé GRANVILLE.

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