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aux acclamations d'un peuple couronné de fleurs, qui renaissait aux lois et à l'espérance d'un avenir de gloire et de liberté.

Constantinople éprouvait en même temps une

XVII. En l'absence de l'éparque, il en remplit les foncDes Députés.

tions.

XVIII. Les députés sont choisis parmi les personnes les plus respectables et les plus distinguées de la province, de la manière suivante.

XIX. Chaque village nomme un ou plusieurs électeurs, ainsi que les villes et la capitale, en proportion de leur population. 1. Les électeurs se rendent à la capitale pour élire les députés. 2. Les votes des deux tiers des électeurs suffisent pour qu'une élection soit valable.

Receveurs.

XX. Le receveur des impôts perçoit les contributions de sa province, et en tient un compte exact. Il ne fait aucun paiement sans un ordre signé par l'éparque.

XXI. Il présente ses comptes tous les deux mois, par l'entremise de l'éparque, au ministre des finances.

XXII. Il reçoit les ordres du ministre des finances par le canal de l'éparque, et il s'en entend avec ce dernier.

(Suivent plusieurs dispositions locales).

De l'Édile.

XXVII. L'édile ou chef de la police est immédiatement nommé par le gouvernement, qui le dirige dans ses opérations.

XXVIII. Le ministère de la police lui fait parvenir ses ordres par le canal de l'éparque, et correspond avec lui.

Des Gérontes, Vieillards ou Notables.

XXIX. Sont élus par le peuple (suit le mode d'élection).
XXX. Ils font exécuter les ordres de l'éparque.

phase d'alégresse pour les Osmanlis. Le 22 avril, des salves d'artillerie, qui furent suivies de feux d'artifice tirés à midi par le soleil le plus brillant, avaient annoncé la naissance d'un prince nommé Abdoul - Medschid. Les Minarets furent illuminés le soir; et le sultan, qui avait dépouillé le juif Hazakiel, banquier de Khalet effendi, ainsi que le visir et les ministres récemment disgraciés, en signe du joyeux évènement du nouveau-né que lui avait donné une esclave Circassienne, s'était rendu à son palais de Bechik - Tach pour s'y livrer tout entier aux plaisirs. La naissance d'Abdoul - Medschid le consolait de l'imbécillité de l'héritier présomptif de sa couronne, qui était atteint d'épilepsie, maladie regardée comme un châtiment du ciel dans la personne de ceux qu'elle aflige.

Sa Hautesse, qui considérait dans la naissance d'un héritier une longue sécurité pour sa personne, ne portait pas ses regards avec moins de complaisance sur sa flotte prête à appareiller, qui couvrait

XXXI. Vérifient les recettes et les dépenses.

XXXII. Présentent leurs comptes tous les mois au corps

gislatif.

XXXIII. Remplissent les fonctions de juges de paix.

Donné à Corinthe, 30 avril (v. s.) 1823.

Article XXXI des actes du congrès d'Astros. Ordonne que la présente loi soit enregistrée et exécutée.

Astros, 15 avril (v. s.) 1823.

Signé PIERRE MAVROMICHALIS, président.

Tu. NEGRIS, archi grammatiste.

nèse,

offraient un coup d'œil admirable. Le succès de la campagne ne semblait pas douteux. Le plan en avait été dressé de nouveau par ce cabinet officieux qui prétendait que les affaires des Grecs ne devaient se traiter qu'avec l'épée. Moustaï pacha de Scodra, rassuré sur les dispositions des Monténégrins, devait marcher à la tête de quarante mille hommes tirés de la Prévalitaine, des Dibres, du sangiac d'Ochrida et de la partie de l'Illyrie-Macédonienne, qui avoisine l'Haliacmon. Omer Briones et Routchid pacha, réunissant encore une fois les Toxides, les Chamides et les Iapyges, avaient ordre de pénétrer, en prolongeant le golfe Ambracique, dans l'Acarnanie, tandis qu'une armée rassemblée à Larisse se porterait vers les Thermopyles. Cent mille hommes se trouveraient ainsi prêts à agir dans les premiers jours de juin, au moment où le signal serait donné par l'arrivée du Capitan pacha sur la

rade de Patras.

Tel était en somme le plan de campagne adopté par le divan. Il ne s'agissait plus que d'obtenir la réponse des astrologues pour connaître le jour et l'heure favorable au départ de la flotte car, comme le remarque Plutarque (1), les despotes de l'Orient ne manquént jamais de recourir aux oracles pour se diriger, à défaut de sagesse et de jugement dans leurs opérations. Du reste, les baguettes divinatoires, les sentences du Coran qu'on avait tirées au sort, ainsi que les réponses du cheïk Achmet

(1) De Orac. Pyth.

de la Mecque, dont nous avons rapporté les extases mystiques, n'annonçaient que des succès aux mahométans pour l'année 1239 de l'hégire, correspondant à celle de 1823; et la chose était si bien démontrée, que le Spectateur oriental prophétisait la conquête du Péloponèse dans le terme d'un mois, à dater du jour où les hostilités commenceraient autour de la Chersonèse de Pélops. L'Observateur autrichien faisait chorus avec son confrère de Smyrne, et l'Europe, attentive aux évènements, devait bientôt apprendre qu'il ne restait plus de la Grèce insurgée que des ruines couvertes de carnage et de cendres.

Cependant les Grecs savaient que les deux pachas Omer Briones et Routchid Méhémet, loin de parvenir à rassembler les tribus belliqueuses de l'Épire, pouvaient à peine subvenir aux besoins de quinze cents hommes qu'ils comptaient sous leurs drapeaux. Ces tristes débris de l'armée, qui avaient survécu à la dernière campagne de l'Étolie, ne leur restaient attachés que pour recevoir l'arriéré de la solde qu'on leur devait et qu'ils demandaient avec menaces. Ils avaient récemment tenu aux arrêts Routchid pacha, appelé à un commandement particulier dans l'armée qu'on réunissait à Larisse, en lui déclarant qu'il ne partirait pas sans les avoir payés. Il avait inutilement cherché à engager ses effets les plus précieux pour se procurer de l'argent, et l'annonce seule de l'arrivée de Jousouf pacha de Lépante, qu'on disait puissamment riche, avait pu calmer l'effervescence du soldat.

C'était ainsi sur des ressources éventuelles que reposaient les moyens de créer et de maintenir une armée dans la basse Albanie, tandis que les Grecs, remplis d'énergie, envisageaient de nouveaux jours de gloire. Déja leurs vaisseaux ramenaient des prises ou recueillaient les tributs des îles de la mer Égée, qui ne s'empressaient pas toutes à acquitter avec un zèle égal les redevances imposées pour le salut de l'État. Il s'était même élevé à cet égard des discussions fâcheuses à Santorin. Le délégué du gouvernement hellénique, choisi par l'amirauté d'Hydra, à laquelle on avait abandonné le soin du recouvrement des impositions de l'Archipel, avait trouvé les Grecs catholiques de cette île aussi récalcitrants à payer que les orthodoxes s'étaient montrés empressés à s'exécuter. C'étaient chaque jour des nouvelles difficultés de la part des Latins, qui attendaient tantôt des ordres de Constantinople pour délier le cordon de leur bourse, et qui tantôt invoquaient une protection étrangère à laquelle ils n'avaient pas plus de titres que celle-ci à s'immiscer dans les affaires intérieures de la Grèce. Enfin il était évident que toutes ces tergiversations n'avaient pour but que d'attendre l'apparition de la flotte ottomane pour se refuser à toute espèce de paiement. La même chose avait eu lieu à Naxos, où la soi-disant noblesse de l'ère des croisades s'était déclarée en faveur de la légitimité du GrandTurc, quand un bâtiment hydriote parut devant cette dernière île le 27 avril (v. s.), en faisant si

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