1223-25. Mort de Louis. 1226. sainte. Ainsi la croisade lui donnoit des Mais ce succès ne répondit pas aux Louis n'infligea pas de châtimens personnels aux habitans. Il étoit doux et humain. Le pen de temps qu'il régna ne lui permit pas de faire briller ses belles qualités sur le trône; mais la bonne intelligence qui régna entre lui et Philippe-Auguste, la confiance que lui montroit son père, en lui donnant le commandement de ses armées, et en l'appelant à ses conseils, font l'éloge du fils. Il mourut, après trois ans de règne, âgé seulement de quarante ans. De onze enfans que lui avoit donnés Blanche de Castille, son épouse, il restoit quatre fils qu'il dota par testament, fait d'avance: il laissa à Louis, l'aîné, la couronne; à Robert, le second, P'Artois; à Alphonse, le troisième, le Poitou et l'Auvergne; et à Charles, le quatrième, l'Anjou et le Maine. S'il en naissoit encore, ils entreroient dans l'état ecclésiastique. De ses filles, une est morte jeune l'autre, nommée Isabelle, a fondé le monastère de Longchamp, où elle est morte saintement. Il laissa la régence et la tutelle à Blanche, son épouse. 1226. Ce fut trois ans après la mort de Genghiskan Louis VIII, que mourut aussi ce fameux Genghiskan, qui de chef d'une petite tribu Tartare, au nord de la Chine, celle des Mogols, parvint à s'asseoir sur le trône de l'Asie, qu'il ! Louis IX, conquit dans sa totalité. Les Tartares, LOUIS IX, ou S. LOUIS, âgé de douze ans. Louis IX, que nous appelons Saint ou S. Louis, Louis, n'avoit que douze ans quand 45. roi de France. il monta sur le trône. Son père, 1 > comme nous venons de le dire, avoit réussir. 1226-27. Il ne convient pas, disoient les mé- Troubles contens royaume soit le pendant la , que gou-minorité. verné par une femme, sur-tout par une femme étrangère; mais leur vrai motif étoit que cette femme gouverneroit trop bien à leur gré. Ils s'étoient flattés, les uns, d'être appelés à partager l'autorité, les autres d'obtenir des domaines qui pourroient leur convenir; et au contraire ils voyoient Blanche disposée à agir sans les consulter. Loin qu'ils pussent espérer qu'elle leur abandonneroit des fiefs dont ils s'étoient déjà emparés, ils apercevoient, dans ses démarches, le dessein de les recouvrer. Dans une assemblée tenue entre eux, ils convinrent de l'attaquer. Quelle résistance pouvoient faire une femme et un enfant? Ils concertèrent leurs mesures, se donnèrent des paroles, pré, virent tout, et comme il arrive assez or 1226-27. Fermeté et reine Blan dinairement dans ces sortes de coalitions, tout manqua. Le comte de Toulouse, le plus ardent d'entre eux, encore armé, parce que les désastres du feu roi avoient laissé ses forces entières, attaqua le premier, sans doute trop tôt, puisqu'il ne fut pas secondé par ses confédérés, qui apparemment n'étoient pas encore prêts. La régente, au contraire, qui s'attendoit à un choc, tenoit une bonne armée en état d'agir sur-le-champ. Elle battit le comte, le poursuivit vivement, et le réduisit à accepter une paix aussi honteuse pour lui qu'avantageuse pour elle. Raymond VII avoit une fille, hérisuccès de la tière unique de ses états. Il fut conche. venu qu'elle épouseroit Alphonse, le 1227-29, troisième fils de Louis VIII; que le père de la princesse jouiroit, sa vie durant, de son comté; qu'après sa mort il passeroit à Alphonse, et que si ces époux mouroient sans enfans, le comté retourneroit à la couronne. Ce n'étoit pas ce qu'il y avoit de plus désagréable dans le traité ; le comte devoit rembourser au roi cinq mille marcs d'argent dépensés pour les frais de la guerre; s'obliger à une redevance annuelle qui seroit fixée ; abandonner toutes ses terres au-delà du Rhône, |