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d'employer les viles manoeuvres de la simonie. La vie commune, l'inspection réciproque qu'elle facilite, éipient une sauve-garde contre le libertinage. Aussi, dans les réglemens de discipline qui nous restent, en trouve-t-op beaucoup plus qui regardent les ecclésiastiques que les moines, dont les désordres, s'il y en ayoit, étoient plus renfermés

et moins connus,oni

1039-46.

Vély,

Ann. 1044.

Sous Henri I, et sans doute par Trève du son concours, s'établit une espèce de seigneur. police pour la guerre. On l'appela « la « trêve du seigneur, monument de la «<, foiblesse du Gouvernement et du «malheur des temps. Chaque seigneur « prétendoit avoir droit de se faire jus«tice à main armée, et comme les << seigneurs étoient multipliés à l'infini, «< ce n'étoit par-tout, que violences et « brigandages. On chercha long-temps « un remède à un mal şi contraire à la « religion et à la société, et on com«mença d'abord par ordonner que, de«puis l'heure de none du samedi, « jusqu'à l'heure de prime du lundi, <<< personne n'attaqueroit son ennemi, « moine on clerc, marchand, artisan «<< ou laboureur. On statua ensuite que « depuis le mercredi au soir jusqu'au

1039-46.

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<«<lundi matin, on ne pourroit rien « prendre par force, ni tirer vengeance «'d'une injure, ni exiger le gage d'une «caution. Le concile de Clermont, « celui où fut publiée la première croi«sade, confirma ces dispositions, et «les étendit même aux veilles et aux «jours des fêtes de la Vierge et des «Saints Apôtres. Il déclara de plus, « que depuis le mercredi qui précède le premier dimanche de l'avent jus

m'à l'octave de l'épiphanie, et de«puis la septuagésime jusqu'au lendemain de la trinité, il ne seroit permis ni d'attaquer, ni de blesser, ni de tuer, ni de voler personne, sous peine d'anathème et d'excommuni*« cation ».

Comme chacun a sa manière de voir, • un évêque de Cambrai, nommé Gerard, ́se déclara contre ce statut pour deux raisons; la première, parce qu'on exigeoit le serment, ce qui exposoit au parjure, et en effet, presque tous ceux qui jurerent cette paix violèrent leur serment. La seconde raison de Gerard étoit que le mélange d'autorité ecclésiastique et civile dans cette prohibition, avoit quelque chose de contraire an droit du souverain, à qui seul il ap

partient de réprimer les violences par 1039-46. la force, de terminer les guerres et de faire la paix.

Confrairie

de Dieu.

Plusieurs seigneurs étoient de l'avis de Gerard, mais dans un sens différent. C'est qu'ils ne vouloient pas d'un règlement qui leur faisoit tomber les armes des mains dans des temps et pour des intervalles déterminés. Les Normands, sur-tout, montrèrent la plus grande répugnance, et ne se rangèren enfin sous cette loi bienfaisante, que quand ils crurent ne pouvoir s'y soustraire. Frappés par la maladie des ardents, espèce de peste, qui, après avoir ravagé la France, les tourmenta à leur tour, ils állèrent même, dans leur soumission, plus loin que les autres, et établirent chez eux une association qu'on appela la confrairie de Dieu. Seigneurs et prélats, riches, pauvres, tous y étoient admis indistinctement. Ils se donnèrent, pour se reconnoître, une marque qui consistoit en un petit capuchon blanc, et une médaille de la Vierge, attachée sur la poitrine. On faisoit jurer aux réci piendaires de poursuivre sans relâche ceux qui troubleroient le repos de l'église et de l'état.

1047-53.

Brouilleries

mands.

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Entre ces seigneurs, tourmentés du desir des combats, un des plus emavec les Nor-barrassans pour le roi de France étoit Guillaume, duc de Normandie, qui commençoit à lui causer de vives inquiétudes. A la vérité ce prince avoit rendu à Henri un grand service, en l'aidant à s'affermir sur son trône; mais le monarque l'avoit bien payé de retour en se déclarant pour lui contre une ligue de seigneurs, qui, s'autorisant de l'illegitimité de sa naissance, vouloient annuller le testament que Robertle-Diable ou le Magnifique, son père, avoit fait en sa faveur. Henri avoit combattu pour lui de sa personne. Dans une occasion il fut renversé d'un coup de lance, et courut risque de la vie.

1054-58.

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que

Soit la force que Guillaume se sentoit, le rendit présomptueux et exigeant, soit que la foiblesse de Henri le rendit ombrageux, il se glissa quelque froideur entre les deux amis. Des prétentions sur des forteresses et des villes frontières, signifiées avec hauteur, repoussées avec indignation, les aigrirent. Henri n'étoit pas homme à souffrir patiemment une atteinte à ses droits : dans une occasion où l'empereur Henri III voulut protéger contre lui

un vassal rebelle, le roi lui offrit de vider leur querelle dans un combat singulier corps corps. Les alterca

tions avec Guillaume se soutinrent le reste du règne du roi Henri, et furent mêlées de guerre, de raccommodemens et de ruptures.

1054-58.

ment de Phi

1059.

Henri I, pour éviter les inconvé- Couronneniens qui avoient suivi le premier ma- lippe I. riage de son père, avoit fait chercher en Russie, après la mort d'une première femme, une prineesse dont il n'eût à craindre ni parenté, ni alliance spirituelle. Anne, fille d'Iaroslave, duc de ce pays, lui donna trois fils, Philippe, Robert et Hugues. Se trouvant engagé dans des actions litigieuses avec le duc de Normandie, peu sûr de la bonne volonté des autres grands vassaux, il résolut, selon la politique de sa famille, de faire couronner, de son vivant, Philippe, son fils aîné qui n'avoit encore que sept ans. Il lui fallut une négociation et des prières pour obtenir le consentement des seigneurs français, et qu'ils voulussent bien lui prêter serment de fidélité.

Cette cérémonie fut faite à temps car l'année suivante Henri mourut

a

l'âge de cinquante-quatre ans, d'une médecine prise mal-à-propos. Il eut le

Mort de Henri.

1060.

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