Images de page
PDF
ePub

XVIII.

Gai & Lam

best empereurs.
Charles e
Simple roi.
Sup. l. 111. n.

49.

To. s. conc. p.

rent.

avoit couronné Gui empereur la même année, inAN. 893. diction dixième, c'eft-à-dire en 892. C'étoit Gui duc de Spolete, fils de ce Lambert, qui avoit tant fait de peine au pape Jean VIII. & dont Foulques étoit paL'année fuivante 893. Formofe couronna encore Lambert fils de Gui. Cependant l'archevêque Foulques tint un concile à Reims, où de l'avis des évêques & des feigneurs qui s'y trouverent, il fit reconnoître roi le jeune Charles, fils de Louis-le-Begue & Adeleide, âgé d'environ quatorze ans. Il est connu fous le nom de Charles-le-Simple, & fut couronné le vingt-huitiéme de Janvier 893. Eudes ne laiffoit pas de regner dans la plus grande partie de la France, & Charles ne fut d'abord reconnu que par les feigneurs mécontens de fon gouvernement.

4;4

XIX. Baudouin

comte de Flandres excommu

nié

Flod.l.1.c.7.

En ce même concile de Reims, on menaça d'excommunication Baudouin comte de Flandres, pour divers crimes. Il avoit fait foüetter un prêtre. Il avoit ôté des églises aux prêtres qui y étoient ordonnez, & y en avoit mis d'autres, fans la participation de leur évêque. Il avoit ufurpé une terre donnée par le roi à l'églife de Noyon, & le monaftere de faint Vaast d'Arras. Enfin, il s'étoit revolté contre le roi, au mépris de fon ferment. Sur tout cela il avoit été depuis long-tems admonefté par les évêques, fans en avoir profité. Ceux du concile de Reims jugerent donc, qu'il méritoit d'être excommunié: mais attendu qu'il pouvoit fervir utilement l'église & l'état, ils fufpendirent la cenfure, & lui donnerent encore du tems pour se corriger,

Ils déclarerent à Baudouin ce jugement, par leur

lettre fynodale, & en écrivirent une autre à fon évê- AN. 893. que diocefain, qui étoit Dodilon de Cambrai. Il tid. c.5 p. (21. avoit été appellé au concile, mais il s'en étoit excuféfur les Normans, qui ôtoient la fûreté des chemins; & les évêques le prioient d'exhorter fortement le comte Baudouin à fe reconnoître : de lui lire leur lettre, s'il étoit prefent ; & s'il étoit abfent, la lui envoïer par fon archidiacre, qui la lui fit bien entendre. Que s'il ne pouvoit approcher de Baudouin, il fit lire en fa prefence les lettres dans un lieu où il eut infulté à la religion; & qu'enfuite s'il ne fe corrigeoit, perfonne, ni moine, ni chanoine, ni aucun Chrétien n'eût plus de commerce avec lui, fous peine d'anathême. Si Hetilon évêque de Noyon venoit à Arras, Dodilon devoit l'aller trouver, pour faire fur ce sujet ce qui feroit à propos, fuivant les & en donner avis lettres à leur arche

canons,

vêque.

par

XX

mofe en France.

Foulques ne manqua pas de donner avis au pape, du couronnement du roi Charles, lui demandant Lettres de Forfon confeil & fon fecours; & le pape écrivit plufieurs lettres fur ce fujet. Au roi Eudes, pour l'ex- 1bid... horter à fe corriger des excés, dont on l'accufoit; àne point attaquer le roi Charles en fa perfonne, ni en fes biens, & lui accorder une tréve,jufques à ce que l'archevêque Foulques pût aller à Rome. Aux évêques de Gaule, paur les exhorter à faire les mêmes inftances auprès du roi Eudes; & à procurer cette tréve: C. 3. au roi Charles, répondant à la lettre qu'il avoit reçuë de fa part, lui donnant les avis convenables; & lui envoïant un pain béni, qu'il lui avoit demandé.

AN. 893.

C. 5.

C. 3.

Arnoul roi de Germanie trouva fort mauvais, que l'on eût couronné le roi Charles, sans sa permiffion, car il prétendoit avoir droit lui feul à tout l'empire François. L'archevêque de Reims fit fon poffible pour fe juftifier auprès de lui; & lui fit écrire par le pape, peur lui défendre de troubler le roïaume de Charles, & l'exhorter au contraire à l'aider comme fon parent. Enfuite il se plaignit au pape, que ni Arnoul n'avoit voulu fecourir Charles, ni Eudes ceffer de ravager fon roïaume : qu'au contraire l'un & l'autre avoit ufurpé les terres de l'églife de Reims, qu'Eudes avoit même affiegé la ville; & que ces guerres étoient un obstacle invincible à fon Voïage de Rome. Au refte il prioit le pape, qui regardoit comme fon fils le jeune empereur Lambert, de l'unir d'amitié avec le roi Charles; & d'écrire à Eudes & aux feigneurs de France, pour les obliger à la paix, & à laiffer à Charles au moins une partie du roïaume de fes peres, Le pape dans fa réponse louoit fort l'archevêque, de l'affection qu'il témoignoit pour l'empereur Lambert ; l'exhortant à lui être toûjours fidele, comme fon parent, & protestant de sa part qu'il ne s'en fepareroit jamais,

Touchant quelques autres affaires, dont Foulques lui avoit écrit, il déclaroit avoir excommunié & anathématifé Richard, Manaffés & Rampon, pour avoir arraché les yeux à Teutbold évêque de Langres, & avoir chasse de son fiége, & mis en prifon Vaultier archevêque de Sens. Il ordonnoit donc à Foulques d'affembler ses suffragans, & de confirmer avec eux ce jugement. Le

pape

pape lui faifoit auffi des reproches de n'avoir pas voulu lacrer évêque de Châlons le prêtre Bertier, élû par le clergé & le peuple, du confentement du roi Eudes. Au contraire, ajoûtoit-il, on dit qu'à la mort de l'évêque vous avez donné cette églife, comme en fief, à Heriland évêque de Teroüanne; & qu'enfuite vous prétendez avoir ordonné évêque de Châlons un certain Mancion prévenu de crimes. Que Bertier aïant voulu venir à Rome, il a été pris par un nommé Conrad votre vassal, tiré de l'église & tenu en exil pendant un mois. C'est pourquoi le pape ordonnoit à Foulques de se rendre à Rome dans un tems marqué avec Mancion, Conrad & quelques-uns des évêques Les fuffragans.

Foulques de fon côté écrivit au pape, que l'évêché de Teroüanne aïant été ruiné par les Normans, l'évêque Heriland avoit eu recours à lui; qu'il l'avoit reçû comme il devoit, & l'avoit établi vifiteur d'une églife vacante, c'étoit celle de Châlons, pour en tirer fa subsistance, jufques à ce qu'on y ordonnât un évêque. Et parce que les habitans du diocése de Teroüanne étoient des barbares farouches, & qui parloient une autre langue; il confultoit le pape, s'il pouvoit transferer Heriland à l'église vacante, & donner au peuple de Teroüanne un évêque de la même nation. Il écrivit auffi à un évêque Romain, c.6. p. 62 ja nommé Pierre, pour folliciter auprès du pape tranflation d'Heriland de Terqüanne à Châlons, alleguant l'exemple d'Actard de Nantes. Au reste il eft aifé de juger, que Bertier approuvé par le roi Eudes pour l'évêché de Châlons, ne pouvoit être Tome XI. FFff

la

agréable à l'archevêque Foulques. C'est pourquoi ne pouvant transferer Heriland, il refolut de mettre Mancion à Chalons, & convoqua fes fuffragans, pour le venir ordonner: mais il y trouva de la refip. 6.9 Itance, & Honoré évêque de Beauvais, non-feulement refufa d'y aller; mais encore blâma l'entreprise de fon archevêque. Toutefois Mancion demeura évêque de Châlons, & nous avons de lui une lettre à l'archevêque Foulques, qui eft remarquable.

Analect.com.3.

P. 438.

XXI. Regles des re

clus

Un prêtre, dit-il, nommé Angelric du village de Vafnau, de l'églife de faint Loup, eft venu devant nous à Châlons, comme nous tenions notre fynode; & a été convaincu, même par fa propre confeffion d'avoir épousé en prefence de fes paroiffiens, & du confentement des parens, une femme nommée Grimma. Mais comme il vouloit l'emmener, des hommes pieux & fideles fe font opposez à cette criminelle entreprise. Nous en avons tous été fenfiblement affligez; & avant que de rien décider fur ce cas, nous avons refolu de vous écrire par ce même prêtre, pour vous prier de nous inftruire de ce que nous devons faire; & cependant nous l'avons feparé de notre communion. C'eft le premier exemple que je fache d'un tel mariage.

Le pape Formofe dans une de fes lettres recommandoit à l'archevêque Foulques, un prêtre nomAp. Flod. iv. mé Grimlaïc, qu'il cheriffoit, pour le promouvoir à l'épifcopat, fi l'occafion s'en prefentoit. On croit Cod.reg.tom. que c'est le Grimlaïc auteur de la regle des folitaires,

[ocr errors]

2 p. 464.

ou le prêtre de même nom, à la priere duquel il l'écrivit. Les folitaires pour qui elle est faite, étoient

« PrécédentContinuer »