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DE THÉOLOGIE,

PAR L'ABBÉ BERGIER,

CHANOINE DE L'ÉGLISE DE PARIS, ET CONFESSEUR DE MONSIEUR,
FRÈRE DU ROI.

SECONDE EDITION,

REVUE, COP IGÉE AVEC LE PLUS GRAND SOIN,

ET ENRICHIE

DE PLUSIEURS NOUVEAUX ARTICLES DE M. BERGIER LUI-MÊME;

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DE THÉOLOGIE.

CER

CER

CERDONIENS, hérétiques du se-mêmes erreurs furent soutenues par

cond siècle. Cerdon leur maître, né en Syrie, suivit les erreurs de Simonle-Magicien. Il vint à Rome sous le pape Hygin, y séjourna long-temps, y sema sa doctrine, tantôt en secret, tantôt ouvertement. Repris de sa témérité, il fit semblant de se repentir et de se réunir à l'Eglise, mais son hypocrisie fut connue, et il fut absolument chassé.

ses,

Marcion et par ses disciples. Voyez
MARCIONITES.

Plusieurs critiques prétendent qu'outre les deux principes, l'un absolument bon, l'autre mauvais par nature, Cerdon et Marcion en admettoient un troisième intermédiaire, qui étoit d'une nature mixte, et que c'est à celui-ci que ces hérétiques attribuoient la création du monde et Comme la plupart des hérétiques la législation mosaïque; cela peut de ce même siècle, Cerdon soute-être. Mais s'il est vrai que, suivant noit que ce monde n'étoit pas l'ouvrage d'un Dieu tout-puissant, sage et bon, non plus que la loi de Moïse, qui lui paroissoit imparfaite et trop rigoureuse. Conséquemment il admettoit deux principes de toutes chol'un bon et l'autre mauvais; c'est à ce dernier qu'il attribuoit la fabrique du monde et la loi de Moïse. L'autre, qu'il appeloit le principe inconnu, étoit selon lui le père de JésusChrist; mais il n'avouoit point que le Fils de Dieu se fût réellement revêtu de l'humanité, fût né d'une vierge, eût enduré véritablement les souffrances et la mort; tout cela, disoitil, ne s'est fait qu'en apparence. Il n'admettoit point la résurrection des corps, mais seulement celle des âmes; il supposoit par conséquent que celles-ci mouroient avec le corps. Il rejetoit tous les livres de l'ancien Testament, et n'admettoit du nouveau que l'Evangile de saint Luc, encore en retranchioit-il une partie. Les

leur opinion ce principe mixte, quoique continuellement en guerre avec le mauvais principe, aspire cependant aussi bien que lui à supplanter l'Etre suprême, à soumettre à son propre empire tous les habitans de la terre, ce principe mixte nous paroît beaucoup plus méchant qu'il n'est bon. C'est un trait de méchanceté, non-seulement de se révolter contre le Dieu souverainement bon, mais de vouloir soustraire à son gouvernement les hommes qu'il désire de rendre heureux. Suivant les cerdoniens, le Dieu bon a envoyé Jésus-Christ son Fils sur la terre pour détruire l'empire du mauvais principe et celui du principe mixte, et pour ramener à Dieu les âmes qu'ils ont séduites. Tous deux, dit-on, se sont ligués contre Jésus-Christ, ont suscité contre lui les juifs pour le crucifier et le mettre à mort ; inais comme Jésus n'avoit qu'un corps apparent, ils n'ont pu y réussir qu'en

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