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tion se distribuent de proche en proche jusqu'aux limites du département.

Vous connaissez à présent, messieurs, les vues élevées qui ont présidé à la composition du petit recueil que je mets sous vos yeux. Il me paraît également propre à satisfaire la louable passion des personnes qui cultivent la botanique, et à en inspirer le gout à celles qui n'y sont pas initiées. Les unes et les autres y trouveront une instruction substantielle qui captivera leur attention, et une lecture attrayante qui charmera leurs loisirs. J'ai en conséquence l'honneur de proposer à votre approbation ce Traité de botanique ou Histoire des végétaux, seconde partie de l'histoire naturelle, par M. Lasaulce, directeur de l'école normale de Metz.

HAUMONT, Rapporteur.

RAPPORT SUR LES OUVRAGES INTITULÉS : L'Eclairage au gaz, ET La Lampe de sûreté, FAISANT PARTIE DE LA COLLECTION DE LA Science populaire de Claudius (1).

Messieurs, l'année dernière, vous avez donné votre entière approbation à quinze des petits volumes de la Collection populaire de Claudius, et à l'occasion de la récompense que vous lui décerniez, l'auteur a déposé le voile dont il avait couvert trop modestement son nom.

Cette année, le bagage de Claudius sera bien léger, car l'auteur, arrêté par des embarras, dont le plus consciencieux dévouement à la tâche qu'il s'est imposée n'a pu le garantir, n'a achevé la publication que de quatre nouveaux volumes, quoique si une espèce de fatalité ne l'eût pas entravé, ce la borieux et savant écrivain nous eût procuré de nouvelles jouissances, et un nouvel enseignement aux classes intéressantes qu'il a eu en vue dans ses utiles travaux.

Deux de ces volumes, traitant, l'un de la composition de l'eau, l'autre des aérostats, ont été publiés en 1838; deux autres vous ont été plus récemment adressés, et ont pour objet l'éclairage au gaz et la lampe de sûreté.

(1) Paris, chez Jules Renouard et C, libraires, rue de Tonrnon, 6.

Suivant la méthode si claire et en même temps si logique de l'auteur, chacun de ces volumes, quoique complet sur la matière qui en fait l'objet et parfaitement intelligible au lecteur à qui le hasard a pu le présenter seul, se lie aux publications antérieures ou à celles qui le doivent suivre, et excite un tel intérêt, une telle curiosité de connaître davantage, que l'on peut assurer que quiconque aura lu avec quelque attention l'un de ces ouvrages gardera le désir de connaître les autres.

Vous connaissez déjà les deux premiers volumes que nous avons cités : dans ce moment, votre comité ne vous entretiendra que de l'éclairage au gaz et de la lampe de sûreté. En faisant l'histoire de la composition de l'eau, l'auteur avait fait connaître à ses lecteurs l'hydrogène et ses propriétés, et de là il avait déduit l'histoire des aérostats; mais jusqu'alors il l'avait gardé pour ainsi dire isolé dans sa combinaison avec l'oxygène sous sa forme la plus vulgaire, l'eau. Maintenant il va nous révéler le rôle important qu'il joue dans l'éclairage et dans les mines : à côté des usages bienfaisants de ce corps, il va montrer sa puissance de destruction et les procédés créés par le génie de l'homme pour le produire à volonté, le diriger, le faire servir à ses besoins ou pour opposer un obstacle insurmontable au désordre d'une production instantanée.

Avant d'entrer en matière, l'auteur, dans une espèce d'introduction, fait remarquer les avantages de l'esprit d'observation et se plaint des difficultés par lesquelles l'éducation arrête trop souvent le développement de la curiosité réfléchie si facile à se manifester dans l'enfance de l'homme, et dont les impressions disparaissent à mesure qu'il avance dans la vie et que la science des mots se substitue au besoin d'apprécier les faits. Heureuses les organisations chez qui ce besoin de connaître et d'apprécier les choses reste développé! C'est à elles que sont dues les grandes découvertes ! ce sont elles qui sont les bienfaitrices de l'humanité! Il suppose ensuite un homme simple, ignorant, se trouvant, au sortir de son village, vis-à-vis un brillant magasin éclairé par le gaz : par cet homine, muni de la curiosité réfléchie, il fait remarquer que l'appareil n'a pas de mèche comme la lampe ou la chandelle, que cette lumière est bien plus belle que la flamme de l'esprit de vin qui s'enflamme sans mèche, que la flamme s'éteint en tournant un robinet qui ne communique à aucun

reservoir à liquide combustible; au lieu d'un liquide, il s'échappe du tuyau, auquel le robinet est soudé, un air qui n'est pas de l'air, puisqu'il brûle avec flamme après une légère détonation, ce que ne fait pas l'air d'un soufflet; le tuyau au bout duquel brille la flamme communique à des tuyaux plus gros qui parcourent les rues sous le pavé, puis à un immense réservoir plein du même air, puis, enfin, à diverses espèces de marmites chauffées au rouge qui ne renferment que du charbon de terre.

Notre ignorant, qui connaît son ignorance, conclut enfin de ses observations, de ses recherches, des réponses faites à ses questions, qu'il y a plusieurs sortes d'air, que le charbon en contient une sorte qui brûle et qui éclaire, et, paranalogie, que la flamme des lampes, des chandelles, du bois, etc., qu'il connaît depuis longtemps, pourrait bien contenir aussi cet air qui brûle. Y a-t-il longtemps que la science en sait plus que cet ignorant? et n'est-il pas vrai que, comme le dit Claudius, c'est en voyant la flamme de notre éclairage ordinaire, séparée de tout ce qui, pour nous, constituait cet éclairage, que nous commençons à remarquer ce qui y joue le principal role.... L'AIR COMBUSTIBLE que nous n'y soupçonnions pas ?

Le reste du volume n'est plus que la vérification des observations faites successivement par le curieux paysan, les explications des phénomènes coïncidant avec la production du gaz hydrogène servant à l'éclairage et ses combinaisons, l'examen des corps dont on l'extrait et leur analyse, les procédés de la fabrication, et enfin l'histoire de cet éclairage inventé par un Français, l'ingénieur LEBON, en 1786.

Dans le volume sur l'éclairage au gaz, l'esprit d'observation avait été appliqué à l'introduction d'immenses améliorations dans l'un des premiers services d'utilité publique et domestique; dans le traité sur la lampe de sûreté, Claudius fait voir ce même esprit d'observation, personnifié en sir Humphrey Davy, cherchant et trouvant un préservatif à d'affreux désastres, acceptés, pendant des milliers d'années, comme irrémédiables et inévitables.

L'auteur, après avoir parlé du puits brûlant de Wigan, raconte en passant les travaux des houillères, les explosions auxquelles elles sont exposées, et le désastre de Fuling, où 92 victimes trouvèrent la mort, et arrive de suite à la demande l'on fit à Davy de rechercher les moyens propres à empêcher les funestes explosions si fréquentes dans les mines de charbon

que

de terre. A tout autre, a dit Cuvier, il eut semblé que c'était demander l'impossible demander de porter du feu dans un magasin à poudre et l'empêcher de sauter. M. Davy ne désespéra pas, et son génie résolut le problème, et sauva des milliers d'ouvriers, qui maintenant travaillent en sûreté. Puis Claudius suit Davy dans ses recherches, explique les inconvénients auxquels il fallait parer, les embarras évités, les principes théoriques qui ont dirigé l'inventeur de la lampe de sûreté; et enfin le système parfait de ce précieux instrument, ainsi que les détails de sa construction, et il ajoute l'énumération des lieux et des circonstances étrangères à l'industrie houillère dans lesquels il est utile d'employer cet appareil pour prévenir l'explosion du gaz détonant. L'auteur s'arrête un instant sur une des applications les plus curieuses des principes posés par Davy, l'emploi de la toile métallique dans la construction du chalumeau dit de Newman, instrument qui produit la plus grande chaleur à laquelle nous puissions dônner lieu par des moyens artificiels: presque tous les corps que l'on place au foyer de la flamme y entrent en fusion ou se volatilisent. Nous regrettons que l'auteur, qui a restitué à Lebon l'invention de l'éclairage au gaz, n'ait pas restitué aussi le chalumeau perfectionné à un savant modeste, feu M. Barruel, que la science vient de perdre, et qui n'a jamais songé à revendiquer les travaux importants que d'autres ont mieux su faire valoir dans l'intérêt de leur gloire ou de leur fortune (1).

Nous venons d'analyser, aussi rapidement que possible, les deux nouveaux ouvrages de Claudius, qu'il faudrait lire en entier pour les apprécier à leur juste valeur. L'année dernière vous avez accordé une médaille d'argent aux quinze volumes que vous avez approuvés: vu l'importance des sujets traités dans les derniers, et surtout dans celui sur la lampe de sûreté, qui devrait être le livre de lecture courante dans tous les pays houillers, nous avons l'honneur de vous demander une nouvelle récompense pour les efforts

(1) Un événement récent, arrivé aux mines de Holoz, à Tilleur (Belgique), qui a coûté la vie à un grand nombre d'ouvriers, prouve la nécessité de propager l'enseignement théorique de l'usage de la lampe de sûreté : ce désastre ne peut avoir eu d'autre cause que la négligence dans le service de ce précieux instrument, causée peut-être par l'imprudence d'un fumeur!... La routine ou une mauvaise habitude! voilà ce qui a causé la mort de trente chefs de famille !...

de M. Charles Ruelle, que votre comité des livres voudra, sans doute, vous proposer ultérieurement.

DUFILHO, rapporteur.

SUR L'ÉTAT DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE EN belgique.

Messieurs, nos relations amicales avec les Sociétés natio nales ou étrangères qui, comme nous, s'occupent de l'encouragement ou de la propagation de l'enseignement primaire, nous font un devoir de porter à la connaissance de tous nos collègues, soit du conseil d'administration, soit de la Société en général, tous les documents, toutes les publications qui nous sont adressés.

Or, la meilleure manière de faire connaître ces publications et même d'engager nos collègues à les consulter dans notre bibliothèque, c'est d'en faire une analyse qui, outre l'avantage qu'elle aura d'éclairer nos correspondants par la voie de notre Bulletin, prouvera aussi que nous tenons compte de tous les renseignements qui nous sont donnés et rendra notre correspondance plus nombreuse et plus inté ressante. C'est dans cette opinion, Messieurs, que j'ai accepté avec empressement la commission que vous m'avez donnée de vous entretenir de la brochure qui vient de vous être adressée par la Société d'encouragement pour l'instruction élémentaire de Liége.

Cette brochure contient deux rapports: l'un de M. Visschers, qui longtemps a rempli les fonctions de secrétaire général de la Société de Liége; l'autre de M. Muller, l'un des secrétaires actuels. Elle se termine par l'état des recettes et dépenses de la Société.

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Dans la première partie, M. Visschers expose les lacunes et les besoins de l'instruction primaire en Belgique : « Il n'est >> pas un étranger, dit-il (1), qui ne parcoure la Belgique >> avec un sentiment de peine, lorsqu'il observe l'état de ses » écoles. Ce n'est pas, Messieurs, que depuis plusieurs années la Belgique n'ait considérablement amélioré l'état de son instruction primaire, qu'elle ne fasse encore beaucoup d'efforts pour arriver à des résultats plus satisfaisants; mais ce qu'il faut à ce riche pays qui ne laisse rien à désirer sous le rapport de l'activité et de la richesse de son industrie, c'est un système complet d'instruction primaire, bien établi,

(1) Page 27.

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