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des Troupes fuffifamment pour tenir une Armée de l'autre côté du Rhin, S. M. eft réfolue d'employer encore avec ce qu'Elle a de Troupes jointes à celles de S. A. E., la meilleure partie de l'Armée qu'Elle auroit fur le Rhin, & de fortifier S. A. E. de maniere qu'Elle foit en état de porter la Guerre dans l'Empire, avec la fupériorité qu'il convient pour foutenir la gloire de fes Armes, & maintenir fon Allié; & cette augmentation pourroit aller à 30 Bataillons, & au moins à autant d'Efcadrons. Mr. le Comte de Marfin peut travailler avec certitude fur ce plan, & concerter de bonne heure avec S. A. E. les Opérations de la Campagne prochaine, afin d'avoir le loifir d'y faire des réflexions, & après avoir communiqué au Roi les vues qu'ils peuvent avoir, de pouvoir être informés des fentimens de S. M. &c.

D༡ ཀུ་.•R•་མྱང་Uī་ཀྱི་མྱངང་དུང་དུང་ཀུན་

Mr. de MARSIN à Mr. de CHAMILLART, à Ausbourg, le 31 Mars 1704.

J'arrivai fort tard hier à Munich, Monfieur, où j'étois allé ainfi que j'avois eu l'honneur de vous le mander par ma pré

cédente, pour communiquer à Mr. l'Electeur de Baviere le Mémoire du 11 Janvier, qui n'eft enfin parvenu jufqu'à moi, que le 26 Mars. Après en avoir conféré à fond avec lui, quelque répugnance qu'il ait à s'éloigner de fon Pays, à cant fe qu'il eft ouvert prefque de tous côtés, & fes Frontieres dépourvues de bonnes Places, il fut fi frappé de l'importance de la Jonction du fecours, que le Roi veut bien lui envoyer, qu'il ne balança pas un moment à prendre le parti de s'a vancer lui-même jufqu'à Willingen, ou à la hauteur de cette Place, à la rencontre de ce Renfort, à la tête de l'Armée du Roi, à laquelle il joindra 15 Bataillons complets de 600 hommes au moins, & 36 Efcadrons de 130 Maîtres chacun de fes Troupes; le tout enfemble compo fera un Corps de 29 à 30000 hommes effectifs, & très bons. Il n'y peut pas mener un peu plus grand nombre des fiennes, après avoir pourvu raifonnablement, à la fûreté de fes Etats dont il s'éloigne confidérablement par cette Marche. La maniere aifée avec laquelle il s'y eft déterminé m'a fait connoître encore mieux que jamais fa bonne volonté, & la droiture de fes intentions pour le bien de la caufe commune.

Pour obéir à l'ordre que vous me donnez, Monfieur, de dire ma pensé fur ce que contient le dit Mémoire du 11 Janvier, j'y réponds à chaque Article par le Mémoire ci-joint. Je ne manquerai pas de me fervir de l'adreffe, que vous m'in diquez de Mr. de Bernage, qui eft bonne, comme toutes celles dont je vous ai envoyé le Mémoire, le Sr. Jean Quichet étant un Banquier d'Ausbourg,

comme

ceux que je vous ai indiqués par mes Lettres précédentes. Quand je me servirai de lui pour en faire paffer, je ne manquerai pas de vous les adreffer fous ce nom, à Mr. Pelegrin Marchand à Anduze, comme vous me le marquez, & vous ferez mettre, s'il vous plait, la foufcription de celles que vous me ferez l'honneur de m'écrire, en Allemand, à Mr. Samuel Oberdorff Marchand à Ausbourg. Le Sr. Jean Quichet eft informé que c'eft pour moi, & pour l'engager à mieux fervir, je lui ferai ici les petits plaifirs qui dépendront de moi. Que cela ne vous empêche pas, s'il vout plait, Monfieur, de vous fervir des autres adreffes que je vous ai marquées ci-devant, en ne fe fervant pas trop fou, yent de la même pour qu'elle ne coure pas rifque d'être bientôt découverte, & il faut en avoir plufieurs pour envoyer des

Duplicata; je ne fignerai point déformais mes Lettres; mais il faut compter que, quand les Ennemis les ouvrent, ce qui arrive à tout propos, & qu'ils les trouvent chiffrées, ils ne les laiffent point paffer; la voie du Sr. Fricz, Marchand de Zurich, eft affez bonne jufqu'à préfent; c'eft par fon Correspondant que j'ai reçu vos dernieres Lettres des 2, 6 & 11 Mars. J'ai déjà eu l'honneur de vous mander par plufieurs de mes précédentes, que: les feules des vôtres, Monfieur, qui étoient parvenues jufqu'à moi, depuis mon arrivée à Ausbourg, étoient des 28 & 29 Décembre; & du 12 Janvier contenant le Cartel & rien de plus, que Mr. de Thungen m'envoya ouverte; des 20 & 28 Janvier ; & des 11, 16 & 21 Fevrier: voilà tout & depuis je n'ai reçu que le 26 Mars les deux Duplicata du Mémoire du 11 Janvier, & deux jours après les Lettres fusdites des 2, 6 & 11 Mars, auxquelles je réponds par celle-ci. Je n'ai pas manqué de m'acquiter de la commiffion, dont vous m'avez fait l'honneur de me charger, auprès de S. A. E. & je puis vous affûrer, Monfieur, qu'Elle reçoit toujours avec beaucoup de plaifir, de reconnoiffance, & avec une diftinction particuliere, toutes les honnêtetés

qui lui viennent de votre part. Quoique vous me marquiez, Monfieur, par votre Lettre du ir Mars, que vous y joigniez l'état des Officiers-Généraux, que le Roi a faits dans cette Armée, je ne l'y ai point trouvé. Vous pouvez juger, Monfieur, quelle émotion cela doit donner à ceux qui peuvent espérer d'avoir part à la promotion; & je vous avoue ingénue. ment que comme je m'intéresse vivement à la fatisfaction de tous ceux qui ont l'honneur de bien fervir le Roi, je l'at tends avec beaucoup d'impatience.

Comme je ne reçois que dans l'instant la dépêche de Mr. l'Electeur, avec le 'Mémoire des Munitions de Guerre qu'il a en Baviere, où vous trouverez, Monfieur, que la poudre eft bien rare, & peu d'efpérance d'en avoir fuffifamment, pour la petite quantité qui s'en fait dans fes Etats, fi vous n'en envoyez avec les Recrues; je ne puis faire partir le Sr. du Bois que demain matin. Je fuis, &c.

ETAT

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