pre. It eft aifé d'en pénétrer les raifons; mais comme ces longueurs ne font uti les à autre chofe qu'à faire voir le peu de fincérité de cette Cour, qui selon les Nouvelles fûres que j'ai, traite actuellement avec Mrs. les Etats-Généraux des Provinces Unies, pour quelques mille hommes; je fais répéter au Baron de Kirckenftein, ma derniere réfolution, croyant qu'il importe de bien faire comprendre à ces gens-là, que je ne fouhaite la Neutralité que par rapport à leur bien, & qu'on connoît leurs mauvaises intentions. Je fuis également fâché de vous donner tant de peines par l'envoi de mes Lettres.

Je vous enverrai, Monfieur, au premier jour un Etat de l'Artillerie, & Munitions de Guerre, que j'ai réfolu de faire mener en Campagne, afin que vous puiffiez voir diftinctement en quoi elle. confifte; j'ai ordonné que le tout fe trouve à la fin de ce mois entre Rhain & Donnawert. Je fuis, &c.

Mr. de BAVIERE à Mr. de MARSIN, au château de Schleisheim, le II Avril 1704.

La Lettre de Mr. le Maréchal de Tallard, Monfieur, qu'il vous a plu de me communiquer, m'a fait un extrême plaifir, puifqu'elle nous met en état de prendre des mefures juftes. Mes Troupes qui doivent joindre celles du Roi, c'est à dire les 15 Bataillons, & 24 Escadrons avec l'Artillerie deftinée pour ce Corps, feront immanquablement le 28 ou le 29 de ce mois à Donnawert; de maniere que nous pourrons commencer la Marche vers Willingen le premier Mai. Si les Troupes du Roi font prêtes pour le même tems, vous pourrez régler toutes chofes là-deffus, & en informer Mr. le Ma réchal de Tallard. Je crois qu'en diligen tant la Marche, nous la pourrons faire en 15 jours, jufqu'à la hauteur de Willingen ou de Donnefching. Quand j'aurai la fatisfaction de vous voir nous réglerons enfemble, la Route qu'il conviendra de tenir, en attendant le Sr. de Verfeilles reviendra auffi avec les informations néceffaires. Je fuis, &c.

Mr. de MARSIN à Mr. de CHAMILLART, à Ausbourg, le 14 Avril 1704.

J'efpere, Monfieur, qu'au moins un des

trois Exprès que je vous ai dépêchés le 2, 4 & 6 de ce mois, avec ma réponse au Mémoire du 11 Janvier, parviendra juf qu'à vous; je compte entre autres que le Sr. du Bois, Capitaine de Cavalerie au Régiment de Forfac, que j'ai dépêché le premier des trois, arrivera bientôt, s'il ne l'eft déjà; & j'attends fon retour & votre réponse, Monfieur, avec la derniere impatience. J'aurai l'honneur de vous dire cependant que les Troupes de Mr. l'Electeur, deftinées à joindre celles du Roi, pour aller à la rencontre de nos Recrues, arriveront à portée de Donnawert le 29* de ce mois fans faute, & que Mr. l'E-fecteur a réfolu de commencer fa Marche avec l'Armée, le premier de Mai vers Willingen, où il efpere fe rendre en 15 ou 16 jours; il en faudra peut-être un ou deux davantage, à caufe des retardemens qui peuvent arriver. J'en ai donné avis à Mr. le Maréchal de Tallard, auquel je ne doute pas que vous n'ayez fait favoir, auffitôt après l'arrivée d'un de mes Exprès, que nous comptions Mr.

l'Electeur & moi nous mettre en Marche au commencement de Mai, & le tems qu'il nous falloit pour nous rendre à Willingen, qui eft la même chofe que ce que j'ai l'honneur de vous mander aujourd'hui; de forte que fur cela il aura pus toujours travailler à difpofer toutes chofes. Je lui dépêche encore deux Exprès, pour lui mander précifément que nous nous mettrons en Marche le premier jour de Mai; que nous irons jufqu'à la hauteur de Willingen; & qu'il nous faut pour nous y rendre 15 ou 16 jours: ou peut-être un ou deux de plus, pour les accidens qui peuvent arriver; je finis pour ne pas manquer l'heure de la pofte.

Mr. l'ELECTEUR de BAVIERE à Mr. de MARSIN, à Rimfenbourg, le 11 Avril 1704, à 10 heures du foir.

J'ai bien reçu, Monfieur, votre Lettre d'aujourd'hui avec celle de Mr. d'Usson, par laquelle j'ai vu la difficulté qui empêche la conclufion du Cartel; j'en fuis d'autant plus fâché, que je ne peux confentir à la propofition du Comte de la Tour; vous favez, Monfieur, que cet Article con

cerne particuliérement le Comte d'Arco & fa famille; il m'a représenté de nouveau que, puifque l'Empereur a déjà fait don. ner la fentence contre lui, il n'y auroit pas de fûreté pour lui, fi ces paroles, Toit Sujets de l'Empire, ou Vaffaux de la Maifon d'Autriche, ne font exprimées diftinctement dans le Traité, afin d'éviter par-là une double interprétation. Je ne faurois condamner fa crainte:. car je con nois les fubtilités & la violence de la Cour Impériale. Comme Mr. de Chamillart vous mande, Monfieur, que l'in tention du Roi eft que l'on ne conclue rien que fur ce pied-là., je crois qu'il convient mieux de rompre plutôt le Cartel, que de changer cet Article. J'en ai écrit en conformité à Mr. le Comte d'Uf fon, il y a déjà quelque tems, & je n'ai jamais penfé autrement, étant perfuadé S. M. T. C. voudra bien avoir cet égard pour une Famille qui me fert bien.

que

Je vous envoie un petit Mémoire des lieux où je ferai de jour en jour, jufqu'à mon arrivée à Licktemberg. Je fuis, &c.