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Mr. de MARSIN à Mr. de CHAMILLART à Ausbourg, le 24 Mars 1704.

Je n'ai l'honneur de vous écrire aujour

d'hui, Monfieur, que pour vous envoyer la copie ci-jointe, de la Lettre que j'écrivis à Mr. le Maréchal de Tallard le 21 de ce mois au foir, que je reçus la fienne à mon retour de Munich, où j'étois allé pour achever de régler avec Mr. l'Electeur de Baviere, tout ce qui regarde la Marche de l'Armée, qui doit commencer le premier du mois prochain. Le Roi & vous, Monfieur, pouvez compter que nous ferons tout ce qui eft marqué dans ma dite Lettre à Mr. le Maréchal de Tallard, dont la copie est cijointe, à moins que nous n'en foyons empêchés ou retardés dans l'exécution, par les obftacles qui fe peuvent préfenter de la part de la Nature, & de celle des Ennemis; mais S. M. & vous, Monfieur, pouvez être perfuadés que nous ferons tout pour le mieux & de notre mieux. J'ai l'honneur, &c...

Mr. de MARSIN à Mr. de TALLARD, à Ausbourg, le 21 Avril 1704.

Je reçois dans ce moment en arrivant de

Munich, la Lettre que vous me faites l'honneur de m'écrire, Monfieur, du 16 de ce mois, de Strasbourg, par la Femme que vous m'avez envoyé, qui arriva hier au foir à Ulm. Les deux autres Exprès que vous me marquez m'avoir envoyés, n'ont point paffé. Si deux que je vous ai envoyés le 15 de ce mois, ont été plus heureux, vous aurez appris que les mefures que Mr. l'Electeur & moi avons prifes pour notre Marche, conviennent à la propofition que vous nous faites, de ne nous rendre à Willingen que le 15 Mai, mais pour nous affurer que ce foit précifément ce jour là, c'eft ce qui ne fe peut pas, ainfi que je vous l'ai marqué par mes précédentes, & je crois que, pour ne fe point tromper, il faut compter fur deux ou trois jours plus tard, parce que traînant un grand Convoi, nous ne pouvons faire de grandes Marches, & qu'il eft impoffible de mener une Armée, fuivie de cet attirail, fans lui donner quelques jours de féjour. Nous partons avec

toutes nos Troupes le premier de Mai, fans faute, faisant marcher la moitié de l'autre côté du Danube, & l'autre partie de celui-ci, jufqu'à la hauteur d'Ulm, où nous arriverons fans faute le 4 Mai, & y féjournerons le 5 au moins indifpenfablement; d'Ulm à Willingen il y a neuf Marches, fans compter quelques féjours néceffaires; de forte que nous ne pouvons compter d'être rendus à Willingen, que le 16 tout au plutôt; & pour ne se point tromper, je vous répete encore, peut-être un jour ou deux plus tard, & cela fans les obftacles que nous pourrons rencontrer de la part des Ennemis, qui ne font pas moins curieux de Lignes de ce côtéci que du vôtre, en ayant tiré une du Lac de Conftance au Danube, felon ce qu'on m'a affuré. Je finis pour diligenter le retour de la Femme chargée de cette réponfe; je ne manquerai pas d'informer dès demain Mr. l'Electeur de Baviere, de la réception de votre Lettre, qui lui fera un extrême plaifir. J'ai l'honneur, &c,

Mr. d'Usson à Mr. de CHAMILLART, à Memmingen, le 30 Avril 1704.

Monfeigneur, fi vous avez reçu toutes les Lettres que j'ai eu l'honneur de vous écrire, vous aurez été exactement informé de tout ce qui s'eft paffé fur cette Frontiere; mais je crains avec beaucoup de vraisemblance qu'il n'y en ait eu plufieurs de perdues, n'en recevant plus aucune par la pofte. J'eus il y a environ deux mois, un de mes Meffagers qui fut perdu à Ifry, & en dernier lieu une Femme l'a été à Ravensbourg, qui étoit chargée d'une Lettre par laquelle, je vous informois, Monfeigneur, que le Prince de Ragotski avoit voulu fe fervir de moi, pour offrir la Couronne de Hongrie à Mr. l'Electeur de Baviere, à quoi ce Prince n'a pas voulu répondre: il m'a ordonné feulement, & Mr. le Maréchal de Marfin, fans les ordres duquel je ne fais rien, d'entretenir un commerce de Lettres avec le Prince de Ragotski, & de lui infinuer qu'on mettra tout en ufage, pour lui donner fecours pendant cette Campagne, fi l'Armée entiere ne pouvoit pas fe joindre à lui, faifant entendre légèrement que cela pourroit bien arriver. Je

fais à n'en pouvoir pas douter, que ce Chef des Mécontens a été fur le point de s'accommoder avec l'Empereur : il m'en paroît préfentement très éloigné, & j'ai lieu de croire que fi l'Armée, tourne la tête de fon côté, il rejettera toutes les propofitions qui lui font faites par l'Angleterre & la Hollande, & même par le Roi de Suede. De mon côté je lui écrirai tout ce qui pourra le flatter des fecours qu'il demande.

Dans

J'ai eu l'honneur, Monfieur, de vous rendre compte que j'ai été obligé de m'en revenir de l'Abbaye de Mirfchrot, fans figner de Cartel, parce que Mr. le Com. te de la Tour avoit des ordres exprès, de ne rien ajouter à celui d'Italie, & qu'il a rejetté d'y inférer les termes de fujets de l'Empire, ou Vaffaux de la Maifon d'Autriche, portés dans les ordres dont vous m'avez honoré, Monfeigneur. l'envie que Mr. l'Electeur de Baviere a de faire ce Cartel, il m'ordonna de propofer à Mr. le Baron de Thungen d'y ajou.. ter feulement le mot de Domination à ceux de quelque condition & Nation que puif fent être les Prifonniers; ce que ce Général a encore rejetté; mais les termes, qui fuivent dans cet Article, de fans aucune réferve, ont paru fi forts à Mr. le Maréchal

de

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