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qu'il écrit en faveur de Mrs. de Cheladet & Carcado, auxquels il m'a paru s'intéreffer, & avoir de l'eftime pour eux.

Mr. l'Electeur de BAVIERE au Roi.

SIRE, Mr. le Maréchal de Marfin, m'a communiqué la nouvelle Promotion des Officiers-Généraux de cette Armée, & j'ai vu avec plaifir le digne choix que V. M. a fait; mais je ne puis m'empê cher de lui repréfenter que, Mr. de Cheladet eft maintenant le plus ancien Maréchal de Camp de l'Armée; fa capacité, fon expérience, & le zele avec lequel il fert V. M. a fait croire qu'il feroit compris dans cette Promotion; l'on en a été même fi perfuadé, que cela lui a attiré des complimens par avance, & j'ai obfervé que V. M. auroit fait une joye générale parmi les Troupes, s'il avoit été de fon plaifir de s'en fouvenir dans cette Promotion. Comme j'ai toujours trouvé en lui tout ce qu'on peut espérer d'un bon Officier, je fupplie V. M. de lui donner encore cette confolation. Je prends la liberté de lui demander la mê

me grace pour Mr. le Marquis de Carcado; l'eftime particuliere que je fais de lui depuis la Bataille d'Hochftet, où il a donné des marques véritables de fa valeur & de fa bonne conduite, m'engage à faire cette priere à V. M. & à l'affurer en même tems qu'il mérite d'être distingué, étant fans cela le premier Brigadier de l'Armée, j'en aurai toute la reconnoiffance à V. M. & ferai toute ma vie.

Au Château de Lichtemberg, le 26 Avril 1704.

Mr. de MARSIN à Mr. de TALLARD, au Camp de Wibling, le 5 Mai 1704.

Je e n'ai pu vous accufer plutôt, Monfieur, la réception de la derniere Lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire le 23 Avril, que je reçus le premier de ce mois, après être parti d'Ausbourg, par laquelle j'ai appris que les deux Exprès, que je vous ai dépêchés le 15 d'Avril, font parvenus heureusement jufqu'à vous. Vous devez avoir reçu, encore depuis, de mes Lettres, ou Duplicata, entre autres ma derniere du 29

Avril, que je vous ai adreffée par la voie du Sr. du Bois, qui vous l'aura, je crois, portée lui-même autant que j'en puis juger, par ce qu'il me mandoit.

Nous arrivâmes hier ici, Monfieur, nous féjournerons aujourd'hui, & nous en partons demain, pour continuer notre Marche en deçà & en delà du Danube, jufqu'à la hauteur de Riedlingen, ou à peu près, où le Pays nous oblige de raffembler tout du même côté. Le Corps des Ennemis qui étoit de l'autre part du Da nube, dans le Haut-Palatinat, & vers Nuremberg & Nordlingen, s'eft raffemblé à Rott, auquel s'eft joint le nouveau Renfort des Troupes de Brandebourg. Le plus que nous pourrons tenir les Ennemis féparés en deçà & au-delà du Danube, fera le mieux; c'est-à-dire jufqu'à la hauteur où commencent les petites Alpes, & où le chemin devient impraticable le long du Danube, qui eft, à ce que l'on m'a assuré, à peu près vers, Riedlingen. Nous irons par Donnefching, comme vous me le marquez; c'est notre droit chemin pour ga gner Willingen, où nous avons toujours compté de nous porter avec toute l'Armée. Je vous répete encore que nous devons naturellement y arriver le 16 ou le 17 de ce mois, fi nous ne trouvons

point d'obstacles de la part des Ennemis qui nous arrêtent, auquel cas vous voyez bien qu'il m'eft impoffible de vous donner un jour fixe pour le Rendez-vous, puifqu'il fera queftion de les forcer ou de fe détourner.

Outre les Lignes que l'on affure qu'ils ont tirées depuis le Lac de Conftance juf qu'au Danube vers Friedlingen, il y a plufieurs endroits particuliérement entre Mengen & Moeskirck, où ils peuvent fe porter à caufe de la fituation du Pays, qui leur eft très favorable, & nous oblige à donner un Combat d'Infanterie, pour pouvoir paffer ce Pays, n'étant que. Marais, Bois & Défilés. Je le connois pour y avoir paffé en venant joindre S. A. E. J'ai fait tous mes efforts, pour tâcher de trouver à Ulm, quelqu'Exprès. à vous envoyer, fans y avoir pu réuffir. Tous ceux dont j'étois affuré ayant été dépêchés à la Cour, ou à vous, Monfieur, depuis un mois, il ne m'en reste point à préfent, de forte que je me fers de la voie de la Pofte, pour vous faire paffer cette Lettre par Ulm, ou par Aushourg; fi vous m'écrivez pareillement par la Pofte, donnez s'il vous plait vos Lettres à Mr. de Miville, Banquier à Stras bourg, dont l'adreffe eft bonne pour Aus-

bourg, où fon Correfpondant qui eft de mes amis, trouvera les moyens de me les faire paffer. J'ai plus d'impatience que je ne puis vous l'exprimer, d'avoir l'honneur de vous voir & de vous affurer que je fuis, &c.

Mr. de MARSIN à Mr. de TALLARD, au Camp de Duttlingen, le 11 Mai 1704. Nous voilà heureusement rendus ici, Monfieur, plus diligemment que je n'avoit ofé l'efpérer, ayant hâté notre Marche, pour ne pas laiffer aux Ennemis le loifir de s'affembler derriere les Défilés qu'ils pouvoient garder, & derriere les Lignes qu'ils avoient faites depuis le Lac de Conftance jufqu'au Danube, chant au-deffus de Friedlingen. Le Camp qu'ils avoient à Moeskirck, leva promptement le Piquet avant-hier, fur le bruit de l'Arrivée de notre Armée, & vint joindre les Troupes qui étoient devant les Lignes, dont une partie les abandonna dès hier, & le refte ce matin avec beaucoup de précipitation, fur la nouvelle de notre Marche, & fe font retirées toutes du côté de Rottweil >

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