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trop important & trop néceffaire, pour ne vous pas foutenir de toutes nos forces, en cas que les Ennemis prennent le parti de marcher tous enfemble fur vous, ce que je ne puis croire, l'Armée du Prince Louis de Bade, compofée des. Troupes de l'Empereur, & de celles des Princes de l'Empire & des Cercles, ayant trop d'intérêt à ne nous pas abandonner Nordlingen, Nuremberg, & toute la Franconie, pour ofer s'en éloigner. Je les tiens. dans un fens dans un furieux embarras, lorfque nous ferez une fois entré dans le pays de Wirtemberg, d'où ils tirent toutes leurs fubfiftances, depuis le commencement de la Campagne, & dont les Troupes font partie de leur Armée que nous voyons marcher actuellement vers: la Brentz, fur Giengen, ou Edeheim. C'eft leur chemin pour tomber fur Donnawert qui ne vaut rien du tout, & où nous faifons travailler à un Camp retranche. Toutes les nouvelles difoient que c'étoit leur deffein, & ils ne pouvoient en avoir un meilleur, ni plus facile à exécuter. Votre paffage y mettra empêchement, mais leur Marche d'aujourd'hui me fait douter qu'ils en ayent été encore informés. L'Electeur eft campé fur la Brentz, de l'autre côté de cette Riviere, la gau

che à Goudelfingen, & la droite fur les hauteurs de la Brentz, dans un très bon Pofte, où je le vais joindre aujourd'hui, n'étant plus néceffaire ici, les Ennemis ayant marché. Je vous prie instamment de nous faire paffer de vos nouvelles, par des Exprès, s'il eft poffible, & par la Pofte, en vous fervant des adreffes que je vous donnai à Willingen. Je fuis, &c.

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Mr. de TALLARD à Mr. de MARSIN, à Lauterbourg, le 27 Juin 1704. Les ordres du Roi font arrivés, Monfieur, je marche dès demain avec l'Armée du Rhin pour aller au fecours de S. A. E., & j'y marche de bon cœur, fi je puis lui être utile ainfi que j'efpere. L'Armée de Flandre refte fur le Rhin pour y contenir le Prince Eugene, fongez férieufement, fi les Ennemis qui vous font oppofés, tournent leurs forces contre moi, à les fuivre & à me foulager, non par une Diversion, mais à les fuivre de très près. J'efpere que vous me ferez l'honneur de me donner de vos nouvelles: vous aurez des miennes le plus fouvent qu'il me fera poffible. Je n'ai point l'hon

neur de vous mander le détail de ma Marche de peur que ma Lettre ne foit prife, mais en gros je paffe les Montagnes. Mr. de Marlborough n'amene que 18 Bataillons, qui font affoiblis par la Marche, & la maladie, & vingt ...... qu'on m'as donné de la maniere dont les Ennemis difpofent leurs Troupes. Je fuis, &c.

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MOIS DE JUILLET.

Lettre du Roi à Mr. l'ELECTEUR..

Mr. de Legal qui doit vous rendre cette Lettre, vous fera connoître tout ce que j'ai fait, & les ordres que j'ai donnés aux Maréchaux de Villeroy & de Tallard, pour agir fortement du côté de l'Empire, & vous mettre en état de continuer la Guerre avec avantage pendant cette Campagne. Le Maréchal de Tallard doit s'avancer à Willingen & Rottwil avec une Armée de 40 Bataillons & 60Efcadrons des meilleures Troupes que j'avois fur la Mofelle & en Alface. Le Maréchal de Villeroy doit avec une autre Armée de pareil nombre de Troupes, fe porter à Offembourg pour obferver celle

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des Ennemis qui eft dans les Lignes de Stoloffen, & foutenir le Maréchal de Tal lard en cas de befoin, en confervant la Communication avec lui par les Poftes de Kequimback, d'Affeback & d'Hornberg qu'il fera garder. Le Comte de Coigny doit fe porter fur la Loutre avec un Corps de 15 ou 16 Bataillons, & autant d'Escadrons pour obferver les mouvemens des Ennemis vers la baffe-Alface. Toutes ces difpofitions me paroiffent faites de maniere à les occuper fuffifamment. Si nonob ftant tous ces arrangemens, ils fe déterminoient à vous attaquer avec toutes leurs forces, le Maréchal de Tallard a ordre de fe joindre à vous, ou du moins de s'approcher fi près de votre Armée, qu'il puiffe agir pour votre foulagement, comme s'il étoit joint: je lui ai fait favoir qu'il devoit agir de concert sur. toutes chofes avec vous, & que je n'avois de véritable objet que celui de vous foutenir.

Le Maréchal de Villeroy agira auffi dans le même efprit, connoiffant l'un & l'au tre parfaitement mes intentions ; & la préfente n'étant pour autre fin je prie Dieu qu'il vous ait en fa fainte & digne garde, &c.

A Verfailles, le 3 Juillet 17.04.

Mr. le de TALLARD à Mr. de MARSIN, à Walkirch, le 8 Fuillet 1704.

Je pars d'ici, demain, Monsieur, pour paffer les Montagnes, j'efpere être le 15 au plus tard à Willingen, & peut-être d'avoir pris Rottwil avant ce tems, pour avoir un lieu de dépôt. Vous ne doutez pas de l'extrême inquiétude où je fuis de ne favoir que par les Ennemis l'Action qui s'eft paffée le 2 de ce mois. Au nom de Dieu, mandez m'en des nouvelles, & apprenez moi votre fituation; & celle de l'Armée qui vous eft oppofée. Tous leurs Généraux font tués ou bleffés, à commencer par le Prince Louis de Bade qui eft bleffé, & de leur aveu ils ont perdu 4000 hommes. Je compte qu'il y en a d'avantage. Mon deffein eft de m'établir fur le Necker, puis enfuite de m'approcher d'Ulm par Tubingen & Aurach. J'ai avec moi tout ce qu'il faut pour prendre une Place, & fi je manque de quelque chofe, Mr. le Maréchal de Villeroy qui eft à Offembourg me le fera paffer. Si les Ennemis reviennent tous fur moi, ne me laiffez pas accabler c'eft votre intérêt comme le

mien; & fuivez les de fi près qu'ils

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