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rions bien embaraffés. Je fuis perfuadé que, s'ils quittent la Baviere, ils tâcheront de prendre Lawingen; vous en connoiffez l'importance, c'eft le feul lieu, à ce que tout le monde dit, fur-tout depuis la prife de Donnawert, où l'on puiffe donner de la jaloufie aux Ennemis, & qui les puiffe obliger à fe féparer pour la confervation de la Franconie; & comme vous connoiffez cela bien mieux que moi, je n'ai l'honneur de vous en parler, que parce que cela s'eft trouvé au bout de ma plume. Le falut de l'Armée eft un des principaux objets de ma marche; mes ordres étoient de prendre des Etabliffemens à la tête du Pays de Wirtemberg, & de faire une Diverfion qui obligeat les Ennemis à fe partager, hors dans les extrémités où je vous ai cru. Songez qu'il n'y a plus de Troupes en France; je vous fupplie encore, Monfieur, qu'aucune raifon ne puiffe nous empêcher de nous joindre. Ayez la bonté de me donner de vos nouvelles à Bibrach, où je ferai dans cinq jours, s'il ne furvient rien que je ne puiffe prévoir. Ayez donc la bonté de vouloir bien m'informe de la fituation des Ennemis, des chemins que vous croyez qu'il faut que je tienne. Songez, s'il vous plait,

Monfieur, à ma fituation. Je porterai pour quatre jours de pain en partant de -Memmingen; & ayez auffi la bonté de me mande fi c'est fous Ausbourg que vous defirez que je m'avance.

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Mr. de TALLARD à Mr. de MARSIN, au Camp de Moeskirck, le 24 Juillet 1704.

Vous verrez, Monfieur, par la date de ma Lettre, que je ne perds pas de tems à m'avancer, puifque je fuis venu camper de Duttlingen ici; ce qui eft affurément une des plus grandes journées qui fe puiffe. Je compte d'être après demain à Saulgen, & le 27 à Bibrack, où j'éleverai trois Tabernacles. Je fuis très aife que Mr. le Prince de Bade ne fe foit point avancé. J'appréhendois toujours qu'il ne fit des Ponts au def fus d'Ausbourg, & qu'il ne fe mît par-là en quelque forte entre vous & moi, ce qu'à mon fens, Monfieur, il faut éviter au rifque de toute autre forte de chofe, immédiatement après' nous avoir mis à portée l'un de l'autre. Lawingen devient l'objet de mes vœux. La peine qu'a fon Alteffe Electorale, m'en fait une extrême; mais il va, où je fuis

bien trompé, voir retirer les Ennemis. de la Baviere, ce qui lui caufera bien de la fatisfaction; & ils feront vraifemblablement forcés à repaffer le Danube au moins je le crois, & fa fermété le mettra à couvert de tout deffein pour une autre fois.

Mr. de TALLARD à Mr. de MARSIN, au Camp de Moeskirck, le 25 Juillet 1704

Je viens de recevoir, Monfieur, la Lettre

que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire le 23 de ce mois à 10 heures du foir.

Vous devez avoir reçu trois ou qua tre de mes Lettres depuis ce tems-là.

Je marche avec la derniere diligence, & quoique je féjourne ici aujour d'hui, cela ne me recule de rien; car je fais marcher mes gros Bagages.

Je ferai demain au château de Reinfra, vis-à-vis de Ridlingen, après demain à Berg, & le jour d'après fur la Riviere de Rott, entre Ulm & Bibrack, & à portée des paffages, où il faudra que je paffe l'Iller.

Vous aurez vu par toutes les Lettres, que j'ai eu l'honneur de vous écrire,

qu'il y a long-tems que je crains que Mr. de Bade ne fe mette entre vous & moi, & que j'ai dit à Mr. de Légal, que j'appréhendois qu'il ne fît conftruire un Pont fur le Leck au-deffus d'Ausbourg. Le Détachement de leur Cavalerie eft derriere les petites Alpes.

Toutes les Lettres que je reçois de Mr. le Maréchal de Villeroy, m'affûrent que Mr. le Prince Eugene eft encore dans les Lignes. Mr. de Masback eft à Mengen, Mr. de Montigny à Reinfra, qui n'ont aucune nouvelle des Ennemis. Ainfi, Monfieur, il eft indubitable que j'arriverai à Ulm où à l'Iller, fuivant les dernieres inftructions que vous me donnerez. C'est à vous à me conduire, paffé cela; car il eft capital de fe joindre fû

rement.

Les Ennemis ne peuvent avoir de grand objet que de l'empêcher; car le jour que cela fera fait, il faut abfolument qu'ils fe retirent de la Baviere, & certainement ils feront mal dans leurs affaires. Il y a encore à préfumer que la fermeté de Son Alteffe Electorale, qui déconcertera tous les projets, brouillera Mr. le Prince de Bade avec Milord Marlborough. Je compte que huit jours de patience à Mr. l'Electeur, le rendront maî

tre

tre de toutes chofes, & le dédommageront bien de ce qui fe paffe en Baviere, qui n'eft rien à proprement parler, dans un auffi grand deffein que celui qui anime Son Alteffe Electorale.

Je viens de recevoir un Courier de Versailles. Il y a un paquet pour vous; mais je n'ofe le confier à la voye dont je me fers, pour vous faire tenir cette Lettre.

P. S. J'efpere, Monfieur, que dès. que je ferai fur la Riviere de Rott, je recevrai une ample Inftruction de vous, fur tout ce que j'aurai à faire, fuivant les mouvemens que les Ennemis auront faits entre ci & le 28, que je ferai où j'ai l'honneur de vous mander.

Mr. de MARSIN à Mr. de CHAMILLART, au Camp d'Ausbourg, le 27 Juillet 1704.

J'eus

'eus l'honneur de vous écrire, Monfieur, le 18 de ce mois, une Lettre fort ample, au fujet des propofitions d'un Traité qui ont été faites à Mr. l'Electeur de la part de l'Empereur.

Comme je vous en ai envoyé plufieurs Duplicata, il eft inutile que je vous re

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