Tous les matins ils appelleront à la tête du Camp, devant que de fe mettre en marche, les Cavaliers, Compagnie par Compagnie; & devant que d'entrer dans le Camp, ils en feront de même, de peur qu'aucun Cavalier ne s'écarte dans la marche.

Dans les dites Marches ils demeureront à tous les défilés pour les faire remplir, & avoir foin de faire marcher leurs Régimens.

La veille des jours de marche, ils feront un Etat le foir, des Chevaux éclopés & Cavaliers à pied, pour qu'ils foient conduits par un Officier.

Tout Cavalier qui fe trouvera hors de fon Efcadron, ou qui ne fera pas avec l'Officier qui conduira les éclopés, fera pendu, & le Capitaine mis en prifon, & fi le Major n'avertit pas Mr. le Comte du Bourg, des Capitaines & autres Officiers qui contreviendront, & qui ne tiendront pas la main à l'exécution des Ordres donnés par Mr. le Maréchal de Marfin, les Majors qui y manqueront feront mis en prifon.

Les Cavaliers & Dragons en arrivant dans le Camp, n'iront jamais au Fourage, qu'ils n'y foient conduits par les Of ficiers commandés, & s'il y en va quel

ques uns fans ordre, le Major du Corps en répondra, lequel Major ne mettra point pied à terre en arrivant dans le Camp, qu'il ne foit bien établi, & les Fourageurs partis dans l'ordre qu'ils doivent.

Mrs. les Majors donneront à Mr. le Comte du Bourg inceffamment, un Etat des Officiers qui s'en font allés en France par le dernier Convoi.

Mrs. les Colonels & Lieutenants Colonels fe trouveront, s'il leur plaît, fi tôt après le Boute-felle fonné, à la tête de leurs Régimens, pour tenir la ma in à l'exécution des ordres, & être en état de marcher quand Mrs. les Officiers Généraux y arriveront.

Ils feront auffi tenir réguliérement les Trompettes à la tête du Camp, où l'on n'en trouve jamais pour faire fonner à cheval.

Les jours de féjour, Mrs. les Majors, Tapitaines & autres Officiers du Piquet, répondront des Cavaliers qui fortiront du Camp, pour aller en Maraude, & au Fourage fans ordre.

Mrs. les Majors ne manqueront point d'avertir Mr. le Comte du Bourg, s'il n'y a pas de Capitaine qui ait démonté des Cavaliers, pour mettre leurs Chevaux à leurs Equipages.

Chaque Major au premier jour de féjour, apportera à Mr. le Comte du Bourg, un Etat au jufte de la force de leurs Régimens par Compagnie, dans lequel fera marqué le nombre des Cavaliers à Cheval en état de fervir, le nombre des Chevaux éclopés, le nombre des Cavaliers à pied, & le nombre d'Armes qui manquent.

Défense d'envoyer des Cavaliers aux Equipages ni au Logement.

Mrs. les Brigadiers n'y enverront pas non plus leur Ordonnance.

Tout Officier qui fe trouvera au Campement, ou à marquer des maifons fans être commandé, fera mis en prison.

On établira un Waguemeftre Général par Brigade, qui ne fera point domesti que du Brigadier, & un Waguemeftre par Régiment, qui ne le fera point non plus

du Colonel.

Ils feront caffés & mis en prifon, s'i ne conduisent pas les Bagages gros & menus, fuivant l'ordre qui leur en fera donné par le Waguemeftre Général.

Mr. de CHAMILLART à Mr. de MARSIN à Verfailles, le 3 Janvier 1704.

J'ai reçu,

Monfieur les deux Lettres que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire le 12 du mois paffé, qui m'ont été envoyées ouvertes d'Huningue, où elles font arrivées de même.

S. M. veut être inftruite de tous les Combats qui fe feront. Elle m'ordonne de vous écrire que fon intention eft, que vous en faffiez faire très régulièrement les informations, fuivant & conformément à la rigueur des Ordonnances. Je fuis.

Mr. de MARSIN à Mr. de CHAMILLART, à Ausbourg, le 3 Fanvier 1704. Monfieur l'Electeur de Baviere part demain pour aller fe rendre maître de Paf faw, dont il a appris que les Lignes font. gardées, par un très petit nombre de Troupes; celles qui y étoient en ayant é

té détachées, pour marcher contre les Rebelles d' Hongrie qui s'avancent toujours, & ont paffé la Riviere de Marck, après avoir défait les Milices qui la gardoient. Plufieurs des Troupes réglées de l'Empereur, qui y étoient, ont paffé avec leurs Officiers dans leur parti. Tout eft à Vienne dans une confternation effroyable; & les Rebelles mettent tout à feu & à fang fur leur paffage. Quelques unes des Troupes, qui font en Quartier dans la Franconie, doivent remplacer celles qu'on a tirées des Lignes de Paffaw; mais Mr. l'Electeur efpere les prévenir. Les fiennes doivent partir le 5 ou le 6: je lui ai offert de l'y fuivre, & de lui fournir de celles du Roi, tout ce qu'il en fouhaiteroit; mais comme nos plus avancées de ce côté-là font ici & à Donnawert, elles n'auroient pu y arriver à tems, & nous fommes convenus que pendant fon expédi tion, je ferois une Diverfion de l'autre côté du Danube que je pafferai à Donnawert, le 7 ou le 8 de ce mois, avec 2640 hommes de pied, & 2240 Chevaux détachés des Quartiers les plus à portée d'ici & du Danube.

Je m'avancerai sur la Riviere d'Altmuhl, que je pafferai même peut-être ; j'enverrai de là des Partis faire contribuer le plus