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ment commandé par Mr. le Marquis d'Anlezy, pour attaquer la Ville de Wenting, fituée fur la Wernitz; la Garnison de cette Ville compofée de 120 hommes de pied & de 200 Huffards, & commandée par un Lieutenant-Colonel, a tenu jufqu'au lendemain matin, qu'il s'eft rendu Prifonnier de guerre avec tous fes Officiers: on y a trouvé beaucoup d'Equipages, & bien du butin appartenant aux Ennemis.

Pendant ces petites Expéditions qui refferrent fort les Quartiers des Ennemis, & étendent les nôtres dans ce pays, Mr. le Marquis de Blainville a eu ordre de fon côté de faire une autre Diversion, & avec un Détachement à peu près de la même force a paffé la Brentz, s'eft emparé de la Ville de Giengen, dont la Garnifon compofée d'un Lieutenant-Colonel, un Major, quatre Capitaines, fix Lieutenants, & 300 hommes, s'eft rendue prifonniere de guerre fans attendre qu'on leur ait tiré un feul coup de Canon." Voilà ce qui s'eft paffé depuis le 6 de ce mois, que les Troupes font parties d'Ausbourg, jufqu'aujourd'hui 14 au foir; elles vont rentrer inceffamment dans leurs Quartiers; Mr. le Comte du Bourg & Mr. le Marquis du Rofel, Lieutenants-Généraux, ont été commandés avec ce Déta chement.

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Mr. de MARSIN à Mr. de CHAMI'I ART, à Munich, le 2 Février 1704.

Il est certain, Monfieur, que les Enne

mis ont tellement redoublé leur attention, pour empêcher le paffage des Lettres qui nous peuvent venir, que je n'ai reçu aucune des vôtres, depuis celle du 12 Janvier au fujet du Cartel, qui m'est venue ouverte par la voye de Mr. le Baron de Thungen. Je ne manquerai pas, Monfieur, d'exécuter ponctuellement ce que vous m'ordonnez sur ce fujet, dès que les Ennemis feront convenus du lieu de l'Affemblée, & qu'ils paroîtront vouloir y procéder de bonne foi. Ce que vous m'avez fait l'honneur de m'expliquer des intentions du Roi, en faveur de tous ceux qui fervent dans fes Troupes, & dans celles de fes Alliés, de quelque Nation qu'ils foient, foit Sujets de l'Empire, ou Vaffaux, ou Sujets de la Maison d'Autriche, pour qu'ils foient compris dans -le Cartel fans aucune exception, a fait beaucoup de plaifir à Mr. l'Electeur de

Baviere, étant un des principaux motifs qui le lui fait fouhaiter en considération du Comte d'Arco, & de quelques uns de fes Sujets les plus confidérables. Il est fûr que c'eft un point fur lequel on ne doit point fe relâcher; fi on peut parvenir à y faire entrer la liberté du commerce des Lettres, on ne l'oubliera pas.

Je fuis venu auffitôt que ma fluxion me l'a permis, Mr. l'Electeur de Baviere l'ayant defiré pour me parler de plufieurs détails touchant la Ville d'Ausbourg, mais furtout pour convenir du projet, pour l'ouverture de la Campagne. Ce Prince est trop bien intentionné, pour avoir peine de convenir avec lui, & je puis vous dire par avance, Monfieur, qu'après m'avoir ordonné de dire le premier ma penfée fur ce fujet, elle s'eft trouvée conforme à fes fentimens. Il y a tout lieu de penser que tout ira bien, pourvu que le Roi nous envoie de bonne heure, ce que vous nous avez promis, par le Mémoire que vous m'envoyâtes quand je paffai en ce Pays-ci: ce qui eft abfolument néceffaire & indifpenfable.

Comme il me paroît que nos Correfpondances de Schaffoufe font fort déroutées, je me fers d'une autre voie dont je ne me fuis encore fervi qu'une fois.

Mr. l'ELECTEUR à Mr. de CHAMILLART, à Munich, le 6 Février 1704.

Monfieur, j'ai reçu par Mr. le Maré

chal de Marfin, votre Lettre du 29 Décembre, avec le Duplicata de celle du Roi du 28, à laquelle je vous envoie cijoint la réponse, pour la rendre à S. M. Je vous rends toutes les graces imaginables fur le compliment que vous me faites fur la prife d'Ausbourg, j'espere que celle de Paffaw ne fera pas moins agréable à S. M. & à vous, Monfieur, & moins utile au bien commun de nos Affaires.

J'envoie au Comte de Monafterol un petit projet, que j'ai concerté avec Mr. le Maréchal de Marfin, pour l'ouverture de la Campagne prochaine; fi le Roi approuve notre pensée, je vous prie, Monfieur, de contribuer de votre côté, pour que tout foit prêt à fe mettre en train de bonne heure. Je fuis &c.

Mr. l'ELECTEUR au Ror.

SIRE, j'ai vu avec un extrême plaifir par le Duplicata de la Lettre de V. M. du 28 Décembre, que j'ai reçu avant-hier par Mr. le Maréchal de Marfin, que la prife d'Ausbourg a donné du contentement à V. M. & qu'Elle a bien voulu agréer les foins que j'ai pris pour cela. Ma fatisfaction n'a pas été moins grande de voir par même Lettre, que j'ai rencontré les intentions de V. M. par la réduction de Paffaw, qui s'eft rendu à moi par Capitulation le II du mois paffé, & quoique la Garnifon que j'ai dans le Château, ne foit pas plus forte que celle du Cardinal Evêque de Paffaw, je peux pourtant compter d'en être entiérement le maître, par le nombre des Troupes que j'ai dans la Ville. L'occafion m'a manqué d'en pouvoir informer plutôt V. M. J'efpere qu'Elle ne fera pas moins fatisfaite de cette prife, qui nous donne une entrée libre dans l'Autriche, & le moyen d'y établir des Contributions.

Il m'auroit été bien agréable d'avoir le projet dont V. M. parle dans fa Lettre, pour pouvoir mieux régler mes mefures pour la Campagne prochaine; mais

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