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Mr. PELECTEUR de BAVIERE à Mr. de CHAMILLART, au Camp d'Huffingen, le 26 Août 1704.

Le malheureux fuccès, Monfieur, de la derniere Bataille d'Hochftett, ayant obligé l'Armée du Roi de quitter ce Pays-ci, & de fe retirer vers le Rhin, j'ai pris le parti que mes engagemens avec Sa Majefté exigent de moi, & je parts avec l'Armée, efpérant que ce revers ne changera rien à l'amitié que vous m'avez témoignée jufques-ici, & que vous voudrez bien, Monfieur, me la continuer en l'état où je fuis.

Je mets toute ma confiance, & veux préfentement ce que le Roi trouvera bon de difpofer pour le refte de la Campagne. Soyez perfuadé qu'on ne peut être avec plus de fincérité que moi &c.

Mr. le Maréchal de MARSIN, à Mr. de CHAMILLART, au Camp d'Huffingen, le 26 Août 1704.

J'eus

'eus l'honneur de vous écrire hier au foir, Monfieur, par le Courier que Mr.

le Maréchal de Villeroy, doit vous avoir dépêché ce matin, & je profite de l'occafion de Mr. le Comte de Cofte que Mr. F'Electeur dépêche au Roi, & qui aura l'honneur de vous rendre cette Lettre pour vous informer, Monfieur, que fuivant ce qui fut reglé hier, avec Mr. le Maréchal de Villeroy, cette Armée marchera demain pour aller camper à Peterfel, d'où elle fera en état d'entrer un jour ou deux après dans la Montagne.

Il faut au moins donner ce tems pour défiler la Cavalerie de l'Armée de Mr. le Maréchal de Tallard, & les reftes de fon Infanterie, les Officiers-Généraux & l'Etat-major de la dite Armée, fes Equipages de Vivres & d'Artillerie, les bleffés & les malades qui ont fuivi l'Armée Artillerie & les Caiffons, & les gros Bagages de la nôtre, que j'ai fait partir aujourd'hui en même tems, enfin de paffer enfuite plus légérement & plus commodément avec les Troupes.

Mr. le Maréchal de Villeroy s'eft chargé de la fubfiftance de tout ce qui doit paffer la Montagne, & y a pourvu par les ordres qu'il a donnés.

J'efpere trouver ceux du Roi à la fortie des Montagnes touchant la deftinée de cette Armée.

Permettez moi, Monfieur, de profiter de cette occafion pour vous supplier très humblement d'accorder votre protection à Mr. le Comte de Cofte, envoyé au Roi de la part de Son Alteffe Electorale, & qui s'eft chargé de vous remettre cette Lettre.

Il est homme de qualité de Savoye, attaché depuis très longtems à S. A. E., dans les Troupes duquel il fert avec beau coup de diftinction. Je dois lui rendre le témoignage, qu'il a toujours eu une bonne conduite avec nous, & que l'on ne peut être plus content de lui que je le fuis & que je l'ai toujours été, dans tous les tems & dans toutes les circon. ftances; c'eft affurément un très bon fu jet, dont vous vous appercevrez mieux, que je ne pourrois vous le dire, pour peu qu'il ait l'honneur de converfer avec vous, Monfieur. Monfieur. Tout ce qu'il a de bien étant en Savoye, a été confisqué par le Roi, ce qui le jette dans une extrême incommodité, ne recevant rien du toutde chez lui.

Pardonnez moi, s'il vous plait, la li berté que je prends, de joindre mes très humbles prieres aux fiennes, pour obtenir par votre fecours, la main levée de la Confifcation de fon bien, dont en.

mon particulier je vous ferai plus fenfiblement obligé, Monfieur, que je ne puis vous l'exprimer.

Je prends auffi la liberté de joindre à cette Lettre, celle que Mr. le Comte de Lannion fe donne l'honneur de vous écrire, pour vous fupplier de vouloir bien lui accorder votre protection, pour obtenir. le Régiment de Languedoc pour fon Fils. ainé, vacant par la mort de Mr. de Marillac tué à l'Affaire du 13 de ce mois.

Mr. le Comte de Lannion eft un fi bon & fi digne fujet, qui fert le Roi depuis fi longtems avec diftinction, & qui vient encore de s'acquitter fi bien de fon devoir à cette derniere Action, que je crois que ce feroit lui faire tort que de ne pas joindre mes prieres aux fiennes, pour obtenir cette grace. Je fuis, fuis, &c.

P. S. j'oubliois d'ajouter que les féjours que nous avons faits à Duttlingen & ici, & celui d'un ou deux jours que nous ferons vraisemblablement obligés de faire encore à l'entrée des Montagnes, donnent le loifir à nos Troupes de fe raccommoder un peu de la fatigue des. grandes Marches qu'il a fallu faire pour gagner le Défilé de Moeskirck & les Lifans compter que cela donne affez.

gnes,

de tems à quelques Troupes de Mr. l'Electeur de joindre, fi elles fe font mifes en devoir de le faire, comme il leur est ordonné, ce que je defire plus que je ne puis l'efpérer.

Selon le calcul de S. A. E., elles doivent être parties de Munich le 17; cela étant, fi nous n'en avons pas de nouvelles dans le 29, c'eft s'abufer que de les attendre ce qui jufques-là ne retarde en rien encore notre Marche.

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Mr. de LAUBANIE à Mr. de CHAMILLART, à Landaw, le 28 Août 1704.

Monfieur, je me donne l'honneur de vous envoyer une Lettre que m'a écrite Mr. de Vedrilhe Baillif de Guermesheim, créature de Mr. le Prince Palatin. Je ne fais fi c'est par rufe ou tout de bon qu'il dit cela; mais il eft für que fi les Ennemis tournent de ce côté-ci, ils feroient. leur poffible pour s'emparer des Défilés, & avoir leur fubfiftance derriere eux; c'eft ce qui me détermine à vous envoyer cette Lettre en diligence.

Il y a fept grands Batteaux à Manheim chargés de toutes fortes de Munitions,

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