Images de page
PDF
ePub

il y en a d'autres à Mayence: je ne fais point qu'il foit encore revenu de Troupes dans les Lignes ni le long du Rhin.

On attendra à Mayence le Prince Palatin qui doit defcendre à Duffeldorff par eau. J'ai l'honneur d'être, &c.

Mr. le Comte de NASSAU à Mr. de CHAMILLART, & Sarbrick, le 31 Août 1704.

J'ai reçu hier, Monfieur, la Lettre qu'il

vous a plu de me faire l'honneur de m'écrire du 25 de ce mois.

[ocr errors]

Je fuis pénétré de reconnoiffance de ce que vous voulez bien, Monfieur, me confier la Lettre pour Mr. le Maréchal de Tallard: je puis fi peu compter fur les perfonnes, que j'ai cru de mes amis en Allemagne, & j'en ai été fi mal traité au Quartier d'hyver, que les Troupes. Palatines avoient établi fur ces Frontieres-ci, il y a deux ans, où le peu de bien que j'ai a pensé être abîmé par la grande exaction d'argent, que j'ai cru mieux réuffir en me confiant à mon écuyer, qui faifant femblant d'achetter quelques Chevaux à Hanau, où je crois Mr. le Maréchal arrivé, ou même à

Neubourg, s'il n'y étoit pas, tâchera de lui remettre votre Lettre, & en retirer fa réponse que vous defirés.

Je fuis très mortifié, Monfieur, que je me vois employer dans une occafion fi fâcheufe, pour laquelle je m'intéresse par rapport à ma reconnoiffance, & à la paffion que j'ai pour tout ce qui regarde le Roi; cependant j'ofe vous affûrer que je répondrai toujours avec plaifir à la confiance, que vous me faites l'honneur de me marquer par rapport à mon attachement à votre perfonne, étant seulement faché que je n'aye pas affez d'amis, dans ce Pays-là, pour m'en pouvoir fervir utilement dans ces occafions. Soyez en perfuadé, Monfieur, de même que du fincere attachement, &c.

Mr. de la FREZELIERE à Mr. de CHAMILLART, au Camp d'Offembourg, le 30 Août 1704.. Monfeigneur, je n'ai pu plutôt me

donner l'honneur, de vous rendre comp te de ce qui s'eft paffé, concernant l'Artillerie, depuis notre jonction avec l'Ar

mée de Baviere.

L'Electeur ayant paffé le Danube. à La

wingen, Mr. le Maréchal de Tallard me détacha avec un Corps de Troupes & 4 pieces de Canon, pour attaquer le Château de Dillingen, où le Prince Eugene avoit laiffé 200 hommes. Je les obligeai à fe rendre Prifonniers de guerre, après avoir fouffert 3 à 4 heures de Canon.

1

Le Sr. de Menon Commiffaire d'Artillerie & 8 Canonniers & autres Soldats y furent tués & quelques-uns bleffés. - Mr. le Maréchal de Tallard étant content de la diligence avec laquelle je m'étois rendu maître du Château de Dillingen, voulut bien encore me confier celui d'Hochftett, où je marchai; après un jour de féjour, j'arrivai devant à 7 heures du matin, & à 10 je fis tirer le Canon: la Garnifon fe rendit le foir Prifonniere de Guerre elle étoit compofée de 100 hommes; je pris toutes les mesures néceffaires pour la garde du Château & des Prifonniers, après quoi je rejoignis l'Armée qui s'étoit avancée prefque fur le Ruiffeau de Pleintheim.

Je perdis à cette petite expédition le Sr. de la Carnoy, Commiffaire d'Artillerie, avec 5 ou 6 hommes.

Mr. de la FREZELIERE à Mr. de CHamillart, à Strasbourg, le 31 Août 1704.

Monfeigneur, Meffieurs les Maréchaux de Villeroy & de Marfin m'ont ordonné de former un Equipage d'Artillerie de 44 pieces pour l'Armée du Rhin, du débris des deux Equipages qui viennent de Baviere. Il n'eft pas faute de trouver des Chevaux pour les voitures, mais j'ai o bligé les Capitaines de Charroi, de remplacer autant qu'il étoit poffible ceux qu'ils ont perdus; & je partirai demain, pour me rendre avec cette Artillerie le 5 Septembre à Weiffembourg, où doit fe trouver l'Armée à laquelle je fuis destiné.

J'ai l'honneur d'être, &c.

Fin du Tome premier.

« PrécédentContinuer »