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tures, qui pafferoient en même tems que les Recrues, avec une trentaine d'Armuriers au moins, pour les entretenir & les raccommoder. Il ne faut Il ne faut pas oublier non plus des pierres à Fufil, qui font des chofes très rares en ce Pays-ci.

Quant à l'habillement & aux réparations des Troupes que nous y avons, Mrs. du Bourg & de Blainville, Directeurs Généraux de Cavalerie & d'Infanterie, doivent avoir rendu compte des mesures qu'ils ont prises pour cela, qui vraisemblablement doivent réuffir, à moins qu'ils ne foient trompés par les Marchands, avec lefquels ils ont traité pour cela, ici & & à Ausbourg. Je fuis témoin de leurs attentions & de leurs foins pour cela, & je fais que la plupart des Officiers de nos Troupes, tant Cavalerie qu'Infanterie & Dragons, font tout ce qu'ils peuvent, pour mettre au plutôt en état de fervir ce que nous avons d'effectif, qui fans contredit eft excellent. J'ai ordonné que l'on fit raccommoder inceffamment tout ce qui fe trouvera de Fufils, Moufquetons & Pistolets dans les Arcenaux d'Ausbourg & d'Ulm, & dans les autres lieux moins confidérables que nous occupons, pour les diftribuer à ceux de nos Soldats qui n'en ont point, qui font en très grand

nombre; & je leur ai fait donner de même toutes les Armes qui fe font trouvées dans les lieux, dont nous nous fommes emparés, pendant la Course que nous avons faite le mois paffé, de l'autre côté du Danube ; j'ai fait diftribuer pareillement à la Cavalerie, les Cuiraffes qu'il y avoit dans l'Arcenal d'Ausbourg en état de fervir.

Je ne puis finir ce Mémoire fans répé ter encore que tous les avantages que nous pouvons efpérer, dépendent de notre diligence à primer l'Ennemi, & à nous mettre en Campagne, avant qu'il puiffe y entrer. Mais comme il faut agir de concert, pour bien exécuter cela & avec fuccès, on ne fauroit apporter trop d'application à mettre au plutôt nos Recrues en état & en marche, de meilleure heure qu'il fera poffible, étant certain que les Ennemis travaillent de toutes leurs forces, à réparer leurs Troupes, & qu'ils font courir le bruit à Ratisbonne, & par tout l'Empire, qu'ils nous devanceront, & fe mettront en Campagne avant nous; j'efpere que cela n'arrivera pas.

Mr. de MARSIN à Mr. de CHAMILLART, à Ausbourg, le 9 Février 1704.

Je croyois, Monfieur, de partir de Mu

nich avant-hier, comme il eft marqué dans ma Lettre d'hier; mais des Nouvelles que Mr. l'Electeur de Baviere, reçut dans le tems que je prenois congé de lui, m'obligerent à y rester; de forte que je n'arrivai qu'hier au foir ici, & quoique je fache qu'il les mande à Mr. de Monafterol, pour vous en informer, je les trouve affez importantes pour devoir indépendamment de cela, vous en rendre compte.

Le Cercle de Franconie (*) s'est adressé à Mr. l'Electeur de Baviere, pour lui demander la Neutralité, en conformité du Traité de Heidenheim, me paroiffant difpofé à fubir toutes les conditions que S. A. E. voudra lui impofer; cette demande paroît fincere, & il y a même lieu de croire que, fi cette Négociation réuffiffoit, cet exemple feroit fuivi par le Cercle de Suabe (t).

(*) C'eft celui de Suabe & non de Franconie) Le Lecteur doit s'en souvenir en lifant les Lettres fuivantes où il eft queftion de cette Négociation, jufqu'à la page 86, qui rectifie l'erreur,

(†) De Franconie,
Tom. I.

C

Mr. de BAVIERE à Mr. de MARSIN, à Munich, le 9 Février 1704.

Pour pouvoir, Monfieur, mieux fubvenir aux preffans befoins de la Guerre, j'ai réfolu d'introduire dans les Villes de Suabe, où nous avons Garnifon, le papier timbré, & certaines Taxes & Droits fur le Tabac, & fur les Grains, de la même maniere qu'ils font en ufage en Baviere, vous priant, Monfieur, d'ordonner aux Gouverneurs & Commandants des dites Villes & Places, de ne pas apporter d'obftacles à l'exécution de cette Réfolution, & de prêter la main aux Com. miffaires que je fuis intentionné d'envoyer pour cela, je fuis perfuadé que vous voudrez bien contribuer de votre côté, à me procurer tous les avantages poffibles, comme du mien, je me ferai toujours. plaifir de vous témoigner ma reconnoiffance, & la parfaite eftime avec laquelle je fuis, &c.

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Mr. de BAVIERE à Mr. de MARSIN, à Munich, le 11 Février 1704.

J'ai ordonné, Monfieur, aux Magistrats

d'Ausbourg, de faire travailler inceffamment à la démolition des Fortifications & Ouvrages extérieurs de la Ville, qui ne font utiles qu'à leur propre deftruction, & à y attirer les Ennemis. J'ai cru devoir prendre ce foin pour le repos, & la confervation de la dite Ville, afin d'éviter par-là qu'elle ne tombe dans de nouveaux malheurs, & devienne entiérement une Ville de Guerre, au préjudice du Commerce pour lequel je leur voudrois procurer toute la fûreté & tous les avantages poffibles.

Pour la

Je vous prie, Monfieur, de vouloir bien prendre la Direction de cette démolition, afin qu'elle fe faffe de la maniere que nous en fommes convenus. diligenter, il faudra y employer les habitans de la Ville, auffi bien que ceux des lieux circonvoifins. J'efpere qu'ils s'y porteront avec d'autant plus d'ardeur, que c'est l'intérêt du Pays.

J'ai l'honneur d'être, &c.

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