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d'avoir l'honneur de vous le dire. J'ai eu celui de vous écrire le 9 de ce mois par le Sr. Conrard Fricz, Marchand Suiffe de Zurich, deux Lettres l'une de Munich du 7, & l'autre d'ici du dit jour 9, & de vous envoyer en même tems un projet pour l'ouverture de la Campagne, fait de concert entre Mr. l'Electeur de Baviere &. moi, des depéches duquel le dit Sr. Fricz: étoit chargé auffi. Deux jours après je vous envoyai encore le Duplicata du tout, par un Officier François, ci-devant religionaire, qui a fervi dans ce pays ci, & s'en retourne préfentement en France, en faveur duquel j'eus l'honneur de vous écrire en même tems, & qui m'affura être certain de paffer. Je fuis perfuadé que l'une ou l'autre de ces deux voies. réuffira, je compte fur-tout fur celle du Sr. Conrard Fricz, qui s'eft offert à faire paffer dans la fuite réguliérement, une fois par semaine, moyennant le marché dont nous fommes convenus de 800 livres par mois, comme j'ai eu l'honneur de vous le mander, que je vous fupplie très humblement d'agréer, puifqu'il n'en coûtera plus au Roi les Cor-refpondances de Schaffoufe, étant dorénavant inutiles par l'attention continuelle & redoublée des Ennemis, à arrêter

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toutes les Lettres qui nous peuvent venir par cette Route, qui étoit la plus ufitée; de forte qu'à commencer de ce premier mois de Février, il eft inutile de continuer à payer les Correfpondans que j'avois à Schaffoufe, & il vaut mieux employer cet argent au dit Sr. Conrard Fricz, parce que je crois que le plus für moyen pour me donner dorénavant de vos nouvelles, c'eft de lui adreffer vos Lettres une fois la femaine, & même plus fou vent. Outre fon adreffe. vous pouvez vous fervir encore, une fois ou deux la femaine, des autres adreffes que je vous ai marquées. Je les crois fures & bonnes, au moins pour quelque tems, juf qu'à ce qu'elles ayent été éventées. L'heure de l'ordinaire qui me preffe, & la néceffité d'écrire en petit volume, ne me laiffent que le loifir de vous accufer la reception de votre Lettre du 28 Janvier, que je reçois dans cet inftant, & à la quelle je répondrai par l'ordinaire de Dimanche prochain, n'ayant pas feulement le tems, avant le départ de la pofte, de la faire déchiffrer; je vous dirai feulement que je n'ai point reçu le grand Mémoire que vous me mandez encore m'avoir envoyé, & qu'il ne m'est venu aucune Lettre ni Mémoire de vous, de

puis celle du 28 Décembre, accompagnée d'une autre Lettre pour Mr. l'Electeur de Baviere, jusqu'à celle du 20 Janvier.

Mr. le Comte du BOURG à Mr. de CHAMILLART, à Ausbourg, le 14 Février 1704. Monfeigneur, Mr. le Maréchal de Mar

fin, m'a dit que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire, pour répondre aux Lettres, par lefquelles je vous mandois le détail de tout ce qui regarde la Cavalerie & les Dragons. Je n'en ai reçu aucune des vôtres; mais par celle que Mr. le Maréchal a eue aujourd'hui, en date du 28 Janvier, je fuis informé de vos intentions à ce fujet, & je m'y conformerai en tout ce qui fera poffible. Nous fommes un peu moins refferrés, que nous ne l'étions, lorfque j'eus l'honneur de vous écrire le 27 Décembre dernier, ce qui ne nous a pas élargi pourtant de maniere à nous procurer tous les befoins néceffaires; mais l'attention continuelle de Mr. le Maréchal, pour que tout foit employé au profit du Roi, me donnera lieu de faire travailler plus que je n'avois efpéré, & qu'il n'auroit cru lui-même. Je

vous fupplie, Monfeigneur, d'être perfuadé que nos foins font tels que vous pouvez les defirer; que je fuis uniquement occupé de ce qui regarde le fervice de S. M.; & que tout ce que l'on pourra tirer y fera employé: car chaque Major me tient un compte exact de la recette & de la dépenfe, laquelle ne fe fait que par mes ordres, après que j'ai reçu ceux. de Mr. le Maréchal de Marfin. Je me flatte qu'à la fin de Mars, tout ce que nous avons d'hommes à pied, feront montés & équipés, de forte qu'on s'en pourra fervir, excepté les Régimens dont les habillements font à Schaffouse, & à Scheleftat, ainfi que je vous l'ai fait favoir, qui, aux vétemens près, feront en auffi bon état que les autres. L'habillement du Régiment du Chev. de Biffy, eft auffi arrivé à Strasbourg; vous prendrez fur cela les mesures que vous jugerez néceffaires: pour nous, nous n'en pouvons prendre aucunes.

Par plufieurs Lettres je vous ai inftruit de la mort de quelques Officiers, ce qui fait qu'il y a des Lieutenances Colonelles, des Majorités, des Compagnies, & des Emplois fubalternes vacans, ce qui eft très contraire au bien du fervice; mais Mr. le Maréchal de Marfin n'ayant point

de pouvoir du Roi d'y nommer, il est impoffible d'y remédier, jufqu'à ce que je puiffe recevoir les Commiffions & Bre-. vets que je vous ai demandés.

Mr. de CHAMILLART à Mr. de MARSIN à Verfailles, le 16 Février 1704.

Mr. de Puifieux, Monfieur, a mandé au Roi que des Suiffes fe plaignoient que Mr. le Marquis de Blainville avoit établi des Contributions le long du Lac de Conftance, ce qui étoit contre la Neutralité qui leur avoit été promife par S. M., tant pour les Places du bord du Lac de Conftance, que pour celles du bord du Rhin. L'intention de S. M. eft qu'ils jouifsent en entier de cette Neutralité, qui feroit certainement troublée faute de payement des Contributions, fi vous étiez obligé d'envoyer des Troupes, ou de faire brûler quelques Villages, afin d'obliger les autres à y fatisfaire.

Je ne fais fi vous recevez fouvent de mes Lettres; je vous affure que je reçois très rarement des vôtres; il eft cependant bien important que je fois inftruit de tout, & que nous ayons autant qu'il fe pourra de fréquentes Relations

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