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l'un avec l'autre. J'attends avec grande impatience des nouvelles du triple Projet que je vous ai envoyé, par des voies toutes différentes. J'ai l'honneur &c.

Mr. de MARSIN à Mr. de CHAMILLART à Ausbourg, le 17 Février 1704.

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'ai l'honneur de répondre, Monfieur, à la derriere que j'ai reçu de vous du 28 Janvier, ne l'ayant pu faire par l'ordinaire de Jeudi dernier, parce qu'étant prêt à partir dans le moment que je la reçus, je n'eus pas le loifir de la faire déchiffrer. Je vous ai marqué par ma précé dente, les voies dont vous pouviez vous fervir pour me faire paffer les vôtres, que je crois les meilleurs & les plus fûres, fur-tout il ne faut pas négliger le marché à 800 livres par mois, avec le Sr. Jean Conrard Fricz, Marchand Suiffe de Zurich, par lequel j'ai eu l'honneur de vous envoyer un Projet, fait de concert avec Mr. l'Electeur de Baviere, pour l'ouverture de la Campagne prochaine ; il faut que celui que vous me marquez, par vos Lettres du 20 & du 28 Janvier, m'avoir envoyé, contenant les vues de S.

M. fur ce fujet, ait été égaré, dont Mr. l'Electeur de Baviere eft extrêmement en peine, & moi auffi. Si cela eft, & que cette Lettre puiffe parvenir jufqu'à nous, Monfieur, comme je l'efpere, je vous fupplie très humblement & très inftamment, de m'en envoyer encore des Copies par quelques-unes des adreffes dont le Mémoire eft ci-joint, les mêmes que je vous ai marquées par ma derniere Lettre du 14 de ce mois, & par fon Dupli

cata.

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Je vous rends milles graces très humbles, Monfieur, de la bonté que vous avez eue de me faire payer mes appointemens en qualité de Maréchal de France, à commencer du premier Novembre 1703. Je n'aurois jamais achevé, fi j'entreprenois de vous faire des remercimens proportionnés aux obligations que je vous ai, & à ma parfaite & fincere reconnoiffance.

Je ne vous dis rien au fujet des réparations de la Cavalerie & de l'Infanterie, me rapportant à ce que vous en écrivent Mrs. du Bourg & de Blainville qui font, je vous affure, de tout leur mieux, & auxquels j'aide de mon autorité, autant qu'il m'eft poffible, pour contribuer à raccommoder les Troupes, fans en char

ger le Roi, que le moins qu'il eft poffible. Je voudrois que lui & vous puffiez voir au fond de mon cœur, ce qui s'y paffe, fur ce qui regarde les intérêts de S. M.. Je n'aurois pas befoin d'apologie; j'ajouterai feulement à ce qu'ils vous mandent, Monfieur, que s'il vous ont mis d'abord le Carême un peu trop haut, en vous demandant des graces extraordinaires du Roi pour les Troupes, ç'a été dans la crainte jufte & bien fondée, qu'on avoit d'abord, de ne trouver aucune reffource dans un pays auffi ruiné que celuici l'a été, pendant la Campagne derniere, à force de le preffer, qui eft un foin dont on peut fe repofer toujours fur les Troupes; cela s'eft tourné un peu mieux, & vous pouvez compter que ce que nous avons d'effectif en Cavalerie, & en Infanterie ici, fera raccommodé de menues. réparations, équipé, armé & vêtu, & les Cavaliers à pied remontés; moyennant quoi il ne reftera que très peu de chofes aux Officiers, & pas fuffifamment. pour faire la Campagne.

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Quant aux Recrues, on ne peut compter que fur celles que vous enverrez, étant abfolument impoffible d'en faire en ce pays ci; la Cavalerie fera paffablement forte, pour l'entrée de la Campagne, en

remontant les Cavaliers à pied, comme je viens d'avoir l'honneur de vous marquer que l'on y travaille. Mais quoique l'on vous puiffe dire ou mander, nos Bataillons font extrêmement foibles, & pour ne fe pas tromper, il ne faut guere les compter qu'à goo hommes les uns dans les autres. Vous voyez par-là, Monfieur, la néceffité indifpenfable des Recrues; pour qu'elles puiffent paffer, il faut néceffairement profiter de la primeur de la faifon, avant que les Ennemis puiffent sêtre en Campagne, felon ce que j'ai eu Phonneur de vous mander par le Mémoire fusdit, que je vous ai envoyé par le Marchand Suiffes Il faut que j'aie celui de vous dire encore au fujet des Troupes, qu'il a été impoffible de ne pas entrer, pour le traitement pendant ale Quartier d'Hiver je dans le befoin des Officiers tant Généraux que particu diers, qui n'ont aucun fecours d'argent, ni aucunes nouvelles de chez eux, dans un pays où ils ont vécu très chérement, pendant toute la Campagne derniere, & dans lequel les fubfiftances renchériffent à proportion qu'il eft plus. changé.

+

Pour moi, fans me vouloir encenfer, je puis vous affurer en toute vérité,

M

que je me fuis réglé fur le même pied, & même moindre que je ne ferois traité, fur la Frontiere, en Flandre ou en Alface, fi j'y -étois employé dans la qualité, dont il a plu au Roi de n'honorer, & que j'ai introduit ici des ufages inconnus parmi les Ennemis, fur le fait des Paffe-ports, & des Sauves-Gardes. C'eft néanmoins à cette méthode que l'on peut attribuer le Commerce, qui ne laiffe pas de fubfifter dans cette Ville, toute furchargée qu'elle eft.

Je n'abuferai pas, Monfieur, de la permiffion que vous me donnez de tirer quelques fommes, quand j'en trouverai l'occafion, pour le bien du fervice du Roi, comme j'ai fait pour celle de 60000 livres, pour aider à l'habillement de la Cavalerie.

Depuis ce que j'ai eu l'honneur de vous mander, Mr. de Ravignan par les ordres de Mr. de Perry, a fait encore une petite Expédition, dont il s'eft tiré très honorablement, ainfi que de la précédente. Par tout ce qui m'en revient; je vois que ce Mr. de Ravignan eft un Officier de distinction, capable, fage & courageux.

Mr. l'Electeur de Baviere a perdu depuis peu fon cinquieme Fils, mort de maladie. Quoiqu'il lui en refte fix & une

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