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Fille pour le confoler, je crois qu'il feroit à propos que le Roi lui écrivit une Lettre d'amitié de fa main fur ce fujet; il eft plus fenfible que je ne puis vous repréfenter, aux témoignages qu'il en reçoit, & il mérite bien d'être ménagé.

Mr. de BAVIERE à Mr. de MARSIN, à Munich, le 17 Février 1704.

Je

e vous rends beaucoup de graces, Monfeur, de la part que nous prenez à la perte que j'ai faite dans mon Quartier ; cela me confirme de nouveau l'amitié & l'attention que vous avez pour moi, & modere ma jufte douleur.

Je vous fuis de même fort obligé, Monfieu, de la promptitude avec laquelle vous avez donné vos ordres, aux Commandants des Troupes du Roi, à l'égard des Droits & Taxes, que j'ai réfolu d'établir dans les Villes de Suabe.

Touchant la démolition d'Ausbourg, & la crainte du Magiftrat là-deffus, je leur envoyai hier, fur la représentation qu'ils m'ont fait faire, une Déclaration en forme de Lettres-Patentes, qu'il ne leur fera

fait aucun dommage, foit dans leurs maifons, foit dans leurs biens & effets, & que la démolition des fortifications que j'ai ordonné de faire, n'avoit d'autre but que la confervation de la Ville & fa fureté auffi bien que les avantages du Commerce, à l'accroiffement duquel je ferai toujours prêt à contribuer en tout ce qui fera poffible, & que je leur avois bien voulu donner cette affurance par écrit afin qu'ils la puffent rendre publique dans l'Empire, & par-tout ailleurs où il pourroit convenir ,pour détruire par-là toutes les mauvaises interprétations, que des gens mal-intentionnés pourroient donner à la réfolution que je viens de prendre,' & à laquelle il n'y a rien à changer.

Quant à la demande que Mr. de Staffort a faite de la part de Mr. le Duc de Wirtemberg, je crois que dans les conjonctu res préfentes, & dans les vues que vous favez, Monfieur, il ne convient pas de faire des difficultés la deffus, fi ce font chofes de fi peu de conféquence', que l'on m'en a informé; mais pour éviter la conféquence que d'autres en pourroient tirer, vous lui pourriez donner à connoître que c'eft par pure honnêteté qu'on le fait, & nullement par obligation, puifque

l'Article IX de la Capitulation de la Ville d'Ausbourg, ne s'entend que des Officiers Généraux qui ont fervi dans la Garnifon.

J'ai vu avec déplaifir, Monfieur, que vous croyez que la Lettre de Mr. de Chamillart, qui renfermoit le Projet du Roi, en queftion, eft perdue; je fouhaite fort qu'elle ne foit pas tombée entre les mains de nos Ennemis, quoique je ne doute pas qu'elle ne foit en Chiffre; peut-être encore vous parviendra-t-elle: en ce cas vous me ferez plaifir de me la communiquer auffitôt.

J'ai vu par des Lettres venues de Franconie, que les Ennemis ont quelque deffein fur Pappenheim, Trichlengen & Monheim, & qu'ils font actuellement quelques mouvemens; quoique je n'ajoute pas facilement foi à ces fortes de Nouvelles, j'ai cru cependant devoir vous en informer, ne doutant pas que les Officiers Com-: mandants de ce côté-là, ne foient bien avertis de tout. Je fuis &c.

P. S. Dans le moment, Monfieur, que je voulois fermer ma Lettre, je reçois celle dont vous avez chargé l'Officier des Vivres, dans laquelle vous m'envoyez une Lettre de change de 40000 Livres, adreffée à Richard par le Sr. Beaudoüin; dans les befoins preffans d'argent pour mettre

mes Troupes en état pour la prochaine Campagne, ces fortes de fecours me viennent fort à propos.

Mr. de BAVIERE à Mr. de MARSIN, à Munich, le 18 Février 1704.

Je crois, Monfieur, ne devoir pas diffé

rer à changer la Magiftrature d'Ausbourg, & de mettre en exécution tout ce que nous avons concerté derniérement enfemble; c'est la plus grande marque que je puiffe donner aux habitans de la Ville, du véritable defir que j'ai de les conferver; j'ai choisi le porteur de la préfente, qui eft le Baron de Schrench, mon Confeiller & Gentilhomme de la Chambre, pour Chef ou nouveau Magiftrat, après Îui deux autres de mes Confeillers, pour exécuter mes ordres & prendre conjointement la direction principale de toutes les affaires qui concernent la dite Ville. Ils font inftruits de communiquer fidélement avec vous, Monfieur, & de prendre vos confeils en toutes choses. Je vous prie de leur accorder votre affiftance en cas de befoin, & de leur faire configner par Mr. l'Intendant l'état des Rations de bou

che

che & de Fourages, qui doivent être fournies en nature & en argent par la Ville, comme nous en fommes convenus ici, pour pouvoir travailler enfuite à régler ce point, fuivant les ordres que je leur en ai donnés, autant que les forces de la Ville pourront le permettre, fans la rendre entiérement inutile pour l'avenir. Je ne doute pas, Monfieur, que vos fentimens à cet égard, ne foient conformes aux miens, & à la justice que vous faites fi bien adminiftrer en toutes chofes. Je fuis, &c.

Mr. de MARSIN à Mr. de CHAMILLART, à Ausbourg, le 21 Février 1704.

J'eu

J'eus l'honneur de vous mander, Monfieur, par ma derniere Lettre du 17 de ce mois, que je n'avois pas reçu le Mémoire contenant les vues du Roi, fur l'ouverture de la Campagne que vous me marquez m'avoir envoyé. Comme il me paroît par vos Lettres des 20 & 28 Janvier, qui font les dernieres que j'ai reçues, qu'il doit être parti le 10 ou le II du dit mois, je n'ai plus d'efpérance de le recevoir. Je vous fupplie très in Tome I.

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