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ftamment, Monfieur, de tâcher de m'en faire paffer quelques copies, par les voies que je vous ai marquées dans le Mémoi re, que j'ai eu l'honneur de vous en

voyer.

J'eus nouvelle hier par le Correfpondant que le Sr. Conrard Fricz a ici, qu'il avoit paffé, & que les paquets dont Mr. l'Electeur de Baviere l'avoit chargé, auffi bien que moi, arriveroient en France à bon port: ce que je fouhaite fort, puifqu'ils contiennent les projets, dont nous fommes convenus S. A. E. & moi, pour le commencement de la Campagne, dont je vous ai encore envoyé le Duplicata par une autre voie.

Il paroît encore depuis quelques jours, que le Cercle de Franconie & le Duc de Wirtemberg, defirent avec empreffement d'obtenir la Neutralité; ce dernier a dépêché pour cet effet, depuis peu de jours, le Baron de Staffort, en qui il paroît avoir plus de confiance, au Prince de Bade pour en conférer avec lui, ou lui en faire la propofition; enfuite de quoi ils doivent députer vers Mr. de Baviere, qui, j'en fuis certain, ne fera rien fans ma participation. Il n'eft question que de voir qu'elles font les conditions; car il eft für que ce feroit un grand coup fi

T'on pouvoit détacher les Cercles des intérêts de l'Empereur, & il n'est pas douteux que l'un ayant pris ce parti, tous les autres fuivroient fon exemple. Je ne manquerai pas de vous informer, le plus fouvent qu'il me fera poffible, de tout ce qui fe paffera sur ce fujet, & fur tout ce qui regarde ce pays-ci. J'ai l'honneur de vous écrire deux fois par femaine réguliérement; je ne fais fi vous recevez mes Lettres, je joints à celle-ci, une de Mr. le Comte du Bourg, au fujet des Emplois vacans dans la Cavalerie; je n'y ai rien trouvé à changer, les Sujets qu'il vous propofe étant fans contrédit les meilleurs, & les plus dignes; il eft très néceffaire de remplir ces Places au plutôt, ce que je ne puis faire, n'ayant pas le pouvoir qu'avoit Mr. le Maréchal de Villars, de pourvoir aux Compagnies & autres Emplois fubalternes & au deffous. Comme cela pourroit être convenable au bien du fervice, à caufe de l'éloignement & de la difficulté du Commerce, vous ferez Monfieur, ce que vous trouverez le plus à propos. Pour ce qui eft des Majorités & des Lieutenances Colonelles, il faudroit des cas bien preffans, pour ne pas attendre les ordres de la Cour.

Mr. de CHAMILLART à Mr. de MA SIN, à Verfailles, le 21 Février 1704.

J'ai reçu, Monfieur, la Lettre que vous m'a

vez fait l'honneur de m'écrire de Munich du 2 de ce mois, elle me fait connoître que la plus part des miennes ont été arrétés; je vous avoue que je fuis fort en peine du Projet que je vous ai adreffé par divers endroits & paquets, dont trois devroient déjà être parvenus jufqu'à vous, l'un par Toulon, l'autre par Lyon, un troifieme par Strasbourg; les deux autres font encore en chemin. Si les Ennemis en ont retenus quelques uns, & qu'ils ayent parmi eux des gens capables de déchiffrer fans clé, cela nous jettera dans de grands embarras. J'efpere dans peu en être -éclairci, & j'attends avec impatience que vous m'accufiez la reception de quelques uns des dits cinq paquets. Je n'en ai pas moins de recevoir le Projet que vous avez concerté avec Mr. l'Electeur de Baviere, pour travailler à l'exécution de tout ce qui vous a été promis.

Mr. de RICOURT à Mr. de CHAMILLART, à Munich, le 24 Février 1704.

Monseigneur, j'ai reçu la Lettre que

vous m'avez fait l'honneur de m'écrire le 20 Décembre, où vous avez la bonté de m'informer de la décifion du Roi, au fujet des difficultés pour le fervice de. Lieutenant-Général, dont S M. a agréé que j'acceptaffe la Commiffion de S. Å. E.

Je n'ai, Monfeigneur, que mille graces à vous rendre, & des affurances à vous faire en même tems, que mon intention n'a jamais été de quitter la perfonne de S. A. E. tant que les intérêts du Roi, & fes ordres m'y attacheront. J'ai eu l'honneur, Monfeigneur, de vous informer par deux différentes Lettres de la prise d'Ausbourg; S. A. E. après avoir donné 15 jours pour l'établiffement des Quartiers, a fait marcher les Troupes à Paffaw, & à jour nommé tout s'eft rendu par différentes routes devant cette Place; l'Artillerie & les Munitions de Guerre destinées pour cette Entreprife, font defcendues par la Riviere d'Inn, & S. A. E. prit la pofte, pour être en perfonne à cette Expédition.

Comme le fecret eft d'un difficile ufage en ce pays-ci, les Ennemis ont. été informés de nos deffeins; mais la Diverfion qu'a faite en même tems, Mr. le Maréchal de Marfin, a empêché qu'ils n'ayent fait des mouvemens, qui nous auroient embarraffés; il y avoit 1800 hommes dans la Ville, & le Cardinal. avoit même reçu Garnifon dans fon Château; il a cependant paru que fon intention étoit d'ôter par-là l'envie de l'attaquer car fitôt que le Canon a été en batterie, qu'il a vu tomber quelques. Bombes, & qu'il a fu l'arrivée de Mr.. FElecteur de Baviere, il a d'abord envoyé pour capituler; les Articles ont été favorables en fa confidération, & à caufe du peu de réfiftance que l'on a fait.

S. A. E. a marché enfuite aux Retranchemens qui couvroient la Frontiere Autriche, & qui étoient gardés par la Milice du pays, jointe à des Troupes réglées. Tous les Poftes ont été rendus ou abandonnés, & l'Armée s'eft avancée. jufqu'à cinq lieues de Lintz, & les Députés font venus de tous côtés pour traiter des Contributions. Enfin la rigueur de la faifon ne permettant pas davantage, S. A. E. après avoir donné les ordres tant pour les Contributions, que

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